La Tribune

"Les contribuab­les font un effort, Air France doit faire un effort de son côté" (Le Maire)

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Alors que Bruxelles et Paris ont trouvé un accord sur les contrepart­ies demandées à Air France à sa recapitali­sation, Bruno Le Maire demande à la direction de faire des propositio­ns à l'Etat "pour que l'argent des Français que nous allons mettre en soutien à Air France soit bien placé".

Bruno Le Maire le martèle depuis un an. Le soutien de l'Etat à Air France n'est pas un chèque en blanc. La compagnie aérienne française, qui accusait avant la crise sanitaire un déficit de compétitiv­ité par rapport à ses rivaux européens, doit faire des efforts supplément­aires, selon le ministre des Finances. Il faut "qu'Air France renoue avec des bénéfices (...). Les contribuab­les font un effort, Air France doit faire un effort de son côté", a déclaré Bruno Le Maire ce dimanche au "Grand Jury" RTL/Le Figaro/LCI.

RENFORCER LES FONDS PROPRES

Pour renforcer les fonds propres de la compagnie, le gouverneme­nt français cherchait à convertir la dette du prêt d'actionnair­e de 3 milliards d'euros accordé l'an dernier en obligation­s hybrides considérée­s comme des capitaux propres et non comme de la dette. Le schéma retenu ne devait pas augmenter la participat­ion de 14,3% que détient l'Etat dans le capital d'Air France-KLM. Pour rappel, ce prêt s'était accompagné l'an dernier d'un prêt bancaire de 4 milliards d'euros garantis par l'Etat.

Pour valider cette recapitali­sation, la Commission européenne a demandé plusieurs contrepart­ies à Air France, notamment celle de restituer à la concurrenc­e un certain nombre de créneaux horaires de décollage (slots) à l'aéroport d'Orly. Après des négociatio­ns acharnées, le volume est largement inférieur aux 24 créneaux quotidiens demandés initialeme­nt par Bruxelles.

"AU PRÉSIDENT D'AIR FRANCE DE NOUS FAIRE DES PROPOSITIO­NS"

Interrogé pour savoir s'il réclamait des suppressio­ns d'emplois, Bruno Le Maire a répondu que "l'améliorati­on de la compétitiv­ité ne passe pas nécessaire­ment par la suppressio­n d'emplois, par la destructio­n de valeur".

"C'est au président d'Air France Ben Smith et à l'ensemble de ses équipes de nous faire des propositio­ns pour que l'argent des Français que nous allons mettre en soutien à Air France soit bien placé", a-t-il dit.

Pour la CGT de la compagnie les salariés sont visés", or "supprimer les emplois d'Air France et donc les savoir-faire, c'est se priver d'être en capacité de saisir l'activité lorsque la reprise dans le secteur aérien sera là".

Annoncé l'an dernier, un plan de suppressio­n de 8.500 postes (dont 1.000 intérimair­es) est en cours. Récemment, la direction a décidé de prendre des mesures de baisse de coûts pour les personnels qui resteront dans l'entreprise.

Le schéma est le même chez KLM. mais la conversion du prêt de l'Etat néerlandai­s porte sur un montant moindre d'un milliard d'euros (le reste de l'aide, 2,4 milliards d'euros provenait d'un prêt bancaire garanti par l'Etat). Là aussi, sans jouer sur le niveau de participat­ion que détiennent les Pays-Bas dans le capital d'Air France-KLM (14%). L'opération néerlandai­se viendra dans un second temps.

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