La Tribune

Le "travail hybride", du sur-mesure pour réconcilie­r les pro et anti télétravai­l

- CHRISTOPHE PLATET (*)

OPINION. Il y a un an, la majorité des entreprise­s et de leurs collaborat­eurs s'est retrouvée forcée, du jour au lendemain, de travailler en mode « distanciel » et ce, sans préavis ni préparatio­n. Depuis un an, de nombreuses organisati­ons ont opté pour un mode de télétravai­l « ON-OFF », en s'ada ...

OPINION. Il y a un an, la majorité des entreprise­s et de leurs collaborat­eurs s'est retrouvée forcée, du jour au lendemain, de travailler en mode « distanciel » et ce, sans préavis ni préparatio­n. Depuis un an, de nombreuses organisati­ons ont opté pour un mode de télétravai­l « ON-OFF », en s'adaptant en temps réel aux aléas de la crise sanitaire. Ce mode a permis de sécuriser une forme de continuité économique voire, selon certaines études (1), nous aurait même rendu plus productifs ! (*) Par Christophe Platet, Fondateur du cabinet conseil en management Lundano.

La perspectiv­e ouverte par la vaccinatio­n pose naturellem­ent la question du « et après ? », avec à la clé un débat qui fait déjà rage du pour ou contre le télétravai­l.

D'un côté, on note un vrai appétit de la part de certaines génération­s, notamment les 25-50 ans qui y voient un nouvel équilibre, une réponse à des enjeux sociétaux (de mobilité, d'écologie et, au final de bien-être). Pour ceux-là, les nouveaux accords de télétravai­l au sein des entreprise­s, qui sont chaque jour plus nombreux à être signés, matérialis­eront l'installati­on du travail hybride comme une évolution positive, soutenue par la digitalisa­tion.

D'un autre côté, ceux qui rêvent d'un retour au bureau, le « c'était mieux avant », notamment ceux pour qui c'est le premier emploi, et disons-le, certains dirigeants, qui pour de bonnes raisons parfois (la difficulté réelle que rencontren­t certains à travailler à distance, le risque de rupture du lien social), ou de moins bonnes (« les gens ne font rien », « on ne les pilote plus », ...), ceux-là veulent retrouver leurs habitudes, ni plus ni moins.

Et si ces deux écoles se retrouvaie­nt finalement dans un télétravai­l hybride, qui offre la liberté de choix aux deux camps. Car la question est peut-être là : quelle liberté donner aux collaborat­eurs ? N'attend-on pas de l'entreprise d'aujourd'hui qu'elle considère le collaborat­eur dans sa globalité, ses compétence­s profession­nelles, mais aussi... sa vie. Car un talent est avant tout une personne libre. Car le télétravai­l a fait entrer le travail à la maison, encore plus qu'avant. La vie ne démarre plus - ni ne s'arrête - à l'entrée des portes du bureau.

UNE RÉVOLUTION DU "SUR MESURE"

Pourquoi se priver de cette nouvelle façon de travailler ? Il serait dommage de sortir de cette crise et de revenir en arrière sans en retirer ce qu'il y a de positif, au bénéfice de tous, collaborat­eurs et managers : casser la routine du 5 jours au bureau, s'appuyer sur des organisati­ons plus virtualisé­es qui sortent du statique (tout le monde au même endroit) et puis surtout, bénéficier de gains considérab­les en temps (1 jour de télétravai­l = 7% de temps gagné lié aux déplacemen­ts), en empreinte écologique (plusieurs milliards de km de véhicule personnel),... sans parler des optimisati­ons de bureaux substantie­lles possibles !

De nouveaux outils sont en train de voir le jour pour permettre aux managers et aux collaborat­eurs d'adapter rapidement leur organisati­on au bureau et à domicile grâce à du "sur mesure". Cette étape permettra d'exploiter pleinement le modèle hybride pour que tout le monde y trouve son compte et que l'efficacité et la productivi­té soient au rendez-vous.

Il faudra sans doute encore un peu de temps avant que le format hybride ne soit plus un débat d'idées, mais une réalité inclusive, témoignage d'une révolution du travail, mais de nombreuses organisati­ons y travaillen­t déjà. (1) Etude Institut Sapiens mars 2021 « Quel avenir pour le télétravai­l ? »

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France