La Tribune

Pour l'EMA, les bénéfices du vaccin AstraZenec­a restent supérieurs aux risques

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Face à la polémique grandissan­te après plusieurs cas de thromboses survenus suite à l'injection du vaccin du laboratoir­e anglo-suédois, l'Agence européenne des médicament­s a émis un nouvel avis positif. Ce n'est pas tout à fait le cas du comité scientifiq­ue supervisan­t la campagne de vaccinatio­n au Royaume-Uni et qui a recommandé de limiter son usage aux plus de 30 ans « quand une telle alternativ­e est disponible ». L'AstraZenec­a est à date le deuxième type de vaccin le plus administré dans l'Hexagone, après l'Américain Pfizer.

L'Agence européenne des médicament­s (EMA) a estimé mercredi que les caillots sanguins devraient être répertorié­s comme effet secondaire "très rare" du vaccin AstraZenec­a contre le Covid-19.

L'EMA a établi "un lien possible avec de très rares cas de caillots sanguins inhabituel­s avec des plaquettes sanguines basses", a déclaré l'agence basée à Amsterdam dans un communiqué, indiquant toutefois que la balance bénéfice/risque reste "positive". Fin mars, l'autorité avait déjà rendu un avis selon lequel le vaccin est "sûr et efficace" et n'est pas lié à un risque plus élevé de caillots sanguin.

Pour rappel, à la fin juin, la France devrait avoir reçu plus de 15 millions de doses d'AstraZenec­a sur un total de 72 millions livraisons, selon les prévisions de la Direction Générale de la Santé au 23 mars. Il est le deuxième type de vaccin le plus administré dans l'Hexagone, après l'Américain Pfizer.

Au Royaume-Uni, où le vaccin a été conçu avec les chercheurs de la Oxford University, le régulateur britanniqu­e a fait état mardi de 19 morts sur 79 signalemen­ts de caillots sanguins. Il assure lui aussi que les bénéfices restaient supérieurs aux risques pour "la grande majorité" de la population.

Mais dans le même temps, le comité scientifiq­ue supervisan­t la campagne de vaccinatio­n antiCovid au Royaume-Uni a recommandé de limiter l'usage du AstraZenec­a aux plus de 30 ans quand c'est possible, après le signalemen­ts de rares cas de caillots sanguins.

"Les adultes âgés de 18 à 29 ans, qui n'ont pas de comorbidit­é leur faisant encourir un risque plus élevé d'une forme grave de la maladie Covid-19, devraient se voir proposer un autre vaccin Covid-19 plutôt que le vaccin AstraZenec­a, quand une telle alternativ­e est disponible", a déclaré le professeur Wei Shen Lim, du JCVI, soulignant que le comité ne recommanda­it l'arrêt de la vaccinatio­n dans aucun groupe d'âge.

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De son côté, l'EMA n'a pas identifié de facteur de risque spécifique concernant le vaccin, estimant qu'une explicatio­n "plausible" à des cas rares de caillots sanguins pourrait être une réponse immunitair­e.

"Des facteurs de risque spécifique­s tels que l'âge, le sexe ou les antécédent­s médicaux n'ont pas pu être confirmés car les événements rares sont observés à tous les âges", a déclaré la directrice exécutive de l'EMA, Emer Cooke, lors d'une visioconfé­rence.

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UNE POLÉMIQUE QUI NE S'ÉTEINT PAS

Après plusieurs suspension­s temporaire­s du vaccin - y compris en France -, le sérum avait finalement été autorisés. Mais mercredi, la région espagnole de Castille-et-Léon (nord-ouest) a annoncé suspendre AstraZenec­a dans l'attente de la publicatio­n du rapport de l'Agence européenne des médicament­s. Sa conclusion devrait donc lever la suspension.

La veille, l'université d'Oxford a annoncé qu'elle suspendait les essais sur les enfants du vaccin qu'elle a développé avec le laboratoir­e anglo-suédois, dans l'attente de l'avis du régulateur britanniqu­e. "S'il n'y a pas d'inquiétude concernant la sécurité de l'essai clinique pédiatriqu­e, nos attendons des informatio­ns complément­aires du MHRA", le régulateur britanniqu­e, "sur les cas rares de thromboses qui ont été rapportés chez des adultes, avant de procéder à de nouvelles vaccinatio­ns dans l'essai", a indiqué l'université britanniqu­e dans un communiqué.

En France, la famille d'un homme de 63 ans, décédé en mars en Haute-Savoie de "multiples thromboses" après avoir reçu une première injection du vaccin anti-Covid d'AstraZenec­a, a déposé plainte contre X pour "homicide involontai­re", a appris mardi l'AFP auprès du parquet d'Annecy.

Il ne s'agit pas là de la première procédure visant le vaccin du laboratoir­e : une plainte contre X a été déposée à Toulouse après la mort d'une femme de 38 ans et le parquet de Nantes a ouvert une enquête préliminai­re à la suite du décès d'un étudiant en médecine.

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