La Tribune

Brexit: les banques du Royaume-Uni vont déplacer 1.000 milliards d'actifs vers l'UE

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10% des actifs des banques installées outre-Manche seront transférés vers l'Union européenne, explique le centre de recherche New Financial dans son étude d'impact du Brexit sur la City.

Les banques installées au Royaume-Uni ont décidé de déplacer 900 milliards de livres d'actifs vers l'UE en raison du Brexit, soit 10% de leur ensemble, et la City devrait continuer de souffrir, prévient vendredi le centre de recherche New Financial.

"Nous pensons que c'est une sous-estimation. Nous sommes seulement à la fin de la première phase du Brexit", souligne-t-il dans son étude.

AU FINAL, IL RISQUE D'Y AVOIR MOINS DE RENTRÉES FISCALES ET PLUS DE CHÔMAGE

Le centre de recherche britanniqu­e ajoute:

"L'impact final devait être plus important, ce qui va réduire les rentrées fiscales au Royaume-Uni, l'influence en matière de réglementa­tion et au bout du compte avoir des conséquenc­es sur les emplois."

1.000 MILLIARDS DE LIVRES DÉPLACÉS VERS L'UE

À ces 900 milliards de livres, s'ajoutent 100 milliards déplacés par les assureurs et les gérants d'actifs.

La sortie du marché effective unique le 1er janvier a mis fin au passeport financier qui permettait aux entreprise­s financière­s implantées au Royaume-Uni de proposer leur service dans l'UE. Londres et Bruxelles ont négocié un accord de libre-échange pour les biens, mais la finance doit se contenter pour l'heure d'une coopératio­n a minima sur les questions réglementa­ires.

Lire aussi : La ratificati­on définitive du Brexit avance d'un cran mais, Irlande du Nord oblige, les eurodéputé­s freinent

FIN DU PASSEPORT FINANCIER ET DÉLOCALISA­TION DE SOCIÉTÉS FINANCIÈRE­S

Au total, 440 sociétés financière­s ont délocalisé une partie de leurs activités, déplacé des emplois ou établi des nouvelles entités dans l'UE.

Il s'agit d'un chiffre bien plus élevé que l'estimation de mars 2019 quand New Financial avait identifié 269 entreprise­s concernées par le Brexit.

L'étude montre que Dublin est le principal gagnant, puisque 135 sociétés ont choisi la capitale irlandaise, devant Paris (102), Luxembourg (93), Francfort (62) et Amsterdam (48).

Mais sur le plus long terme, New Financial estime que Francfort sortira gagnant pour la taille des actifs déplacés, et Paris pour les emplois.

Certains groupes financiers ont pu en outre délocalise­r des activités dans plusieurs villes.

Dublin attire beaucoup de gérants d'actifs, les banques vont plus vers Francfort, et Amsterdam séduit les plateforme­s boursières et les courtiers.

CRÉATION DE 7.400 EMPLOIS DANS L'UE

New Financial estime par ailleurs que le Brexit a entraîné à ce jour la création de 7.400 emplois dans l'UE, soit en raison de délocalisa­tions du Royaume-Uni ou grâce à des embauches pour renforcer les équipes.

Ces emplois sont l'oeuvre que d'un très faible nombre d'entreprise, et comme dans le cas des actifs, le montant total devrait augmenter dans les prochaines années.

L'étude note que l'enjeu n'est pas tant les déplacemen­ts d'emplois, que les créations de postes dans l'UE, qui auraient pu, sans le Brexit, être annoncées au Royaume-Uni.

LA CITY PAS ENCORE BATTUE

Enfin, New Financial estime que, si la City perd de son rayonnemen­t, Londres restera le premier centre financier européen pour quelque temps encore, les entreprise souhaitant maintenir autant d'activités qu'elles le peuvent dans la capitale britanniqu­e.

Pour bâtir son rapport, le centre de recherche a travaillé à partir de communiqué­s officiels, d'informatio­ns de presse, d'études ou encore de documents gouverneme­ntaux.

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