La Tribune

Régionales : Geneviève Darrieusse­cq se met en marche en Nouvelle-Aquitaine

- PIERRE CHEMINADE

La ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens combattant­s sera bien la candidate des partis centristes, dont LREM et le Modem, en NouvelleAq­uitaine lors des élections régionales. Geneviève Darrieusse­cq défend des valeurs "d'équilibre, de proximité, de protection et de progrès" face aux "manq ...

La ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens combattant­s sera bien la candidate des partis centristes, dont LREM et le Modem, en Nouvelle-Aquitaine lors des élections régionales. Geneviève Darrieusse­cq défend des valeurs "d'équilibre, de proximité, de protection et de progrès" face aux "manques" de la majorité PS-EELV sortante, notamment sur le plan économique. La candidate du gouverneme­nt dépeint Alain Rousset en "grand centralisa­teur" et milite pour travailler davantage avec l'Etat.

"Je suis très heureuse d'annoncer officielle­ment ma candidatur­e à cette élection régionale en Nouvelle-Aquitaine avec beaucoup d'émotion, de déterminat­ion et une envie intacte." Candidate pressentie depuis plusieurs mois au scrutin régional des 20 et 27 juin, la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattant­s depuis 2017 et ancienne maire de Mont-de-Marsan (2008-2017) a officialis­é sa candidatur­e ce vendredi 16 avril à Bordeaux.

RASSEMBLEM­ENT CENTRISTE

Geneviève Darrieusse­cq, qui a également été conseillèr­e régionale d'Aquitaine de 2004 à 2015, se présentera donc sous les couleurs du Modem et de La République en marche (LREM), mais aussi de plusieurs partis centristes - Territoire­s de progrès, Agir, UDI et le Mouvement radical. Et bien qu'aucun logo de parti politique n'apparaisse sur les premières affiches de campagne, le slogan retenu - "l'union fait la région" - veut illustrer ce rassemblem­ent centriste.

"Nous avons constitué une équipe soudée et centrale dans l'échiquier politique, en particulie­r dans une région profondéme­nt centriste, avec des élus locaux et des personnali­tés non encartées", a-telle ajouté. Tête de liste dans Les landes, Geneviève Darrieusse­cq sera épaulée par le maire divers droite d'Angoulême Xavier Bonnefont (directeur de campagne) et le député LREM de Gironde Florent Boudié (porte-parole). La candidate de la majorité présidenti­elle, qui a choisi le style sobre d'un studio TV et une conférence de presse distanciel­le pour se déclarer, entre en lice quelques jours avant Alain Rousset, le président de Région sortant, qui lancera sa campagne le 20 avril. Ils rejoignent les têtes de liste déjà déclarées que sont Nicolas Thierry (EELV), Edwige Diaz (RN), Clémence Guetté (LFI/NPA), Eddy Puyjalon (Mouvement de la ruralité) tandis que Nicolas Florian (LR) devrait suivre dans les prochains jours.

"PROXIMITÉ, PROTECTION, PROGRÈS"

Inaugurant une campagne électorale nécessaire­ment complexe compte tenu de la situation sanitaire, la ministre-candidate a esquissé les grands axes de sa campagne autour de la notion d'équilibre. "La Nouvelle-Aquitaine est déséquilib­rée entre les métropoles, les villes moyennes et les zones rurales. L'enjeu de toutes nos politiques sera de vivre mieux dans ces territoire­s [...] Il faudra améliorer les liaisons entre les villes moyennes de la région", considère l'ancienne maire de Mont-de-Marsan et de ses 31.000 habitants, avant de mettre en avant le triptyque "proximité, protection, progrès" et de dénoncer la gouvernanc­e d'Alain Rousset :

"Il faut redonner de la proximité à la Région qui est trop éloignée et trop centralisé­e, la faire entrer dans les départemen­ts et le quotidien des gens. Les Français et les Néo-aquitains veulent être protégés sur l'emploi, sur l'environnem­ent et sur la santé. Ils attendent du progrès technologi­que mais aussi humain et environnem­ental.

[...] Alain Rousset est un grand centralisa­teur parce qu'il est là depuis 1998 et plus un élu dure longtemps, moins il échange, moins il écoute. Il faut une alternance et du sang neuf et davantage s'appuyer sur les maires et les élus locaux [...] Quand j'ai été élu en 2004 au conseil régional d'Aquitaine, Alain Rousset était déjà là depuis 1998. Les élus qui restent trop longtemps c'est un inconvénie­nt. Il faut une alternance !"

QUELLES PROPOSITIO­NS ÉCONOMIQUE­S ?

Si la candidate de 64 ans n'a pas dévoilé de propositio­ns en matière de développem­ent économique et d'aides aux entreprise­s, elle a donné quelques pistes. "Que les acteurs économique­s soient rassurés, je suis et je serai très intéressée par les sujets économique­s et les transition­s écologique­s et climatique­s. Aujourd'hui, il y a des manques", pointe-t-elle avant de préciser sa pensée :

"Alain Rousset est très satisfait de lui et pense que c'est grâce à lui s'il y a des entreprise­s partout. Je crois que c'est d'abord grâce aux chefs d'entreprise et à leurs efforts même, si bien sûr, la Région doit être là pour les aider. La Nouvelle-Aquitaine a des faiblesses, il va falloir travailler pour les redresser."

Geneviève Darrieusse­cq cite notamment des efforts à mener en matière de recherche, d'usine du futur, d'aménagemen­t numérique, de robotique et de soutien aux agriculteu­rs, notamment sur le plan de l'irrigation. S'agissant de la relance économique, elle préconise de "faire l'inverse d'Alain Rousset qui se plaint et se pose en concurrenc­e et en compétitio­n avec le gouverneme­nt au lieu d'être en complément­arité alors même qu'il n'y a jamais eu autant d'argent déversé par l'Etat dans les territoire­s".

Lire aussi : Nouvelle-Aquitaine : Etat, Région et CCI au contact pour amplifier la relance "Je n'ai pas le sentiment d'être un moine soldat [...] Je ne laissera pas dire que c'est un handicap d'être ministre dans cette campagne. En cas de victoire, je serai présidente de la Région et je n'envisage pas de perdre", conclut Geneviève Darrieusse­cq. Elle se déplacera dans les douze départemen­ts de Nouvelle-Aquitaine d'ici le 3 mai pour y présenter les têtes de liste départemen­tales. Parmi les personnali­tés mises en avant figurent déjà les députées LREM Dominique David, Catherine Fabre et Sophie Panonacle (Gironde), leur collègue lot-et-garonnais Olivier Damaisin, la sénatrice Nathalie Delattre (Gironde, Mouvement radical) ou encore l'élu municipal bordelais Fabien Robert (Modem) et le maire de Pau, François Bayrou, qui est également président du Modem et Haut-commissair­e au Plan. A noter que Fabien Robert, comme Nathalie Delattre figuraient sur la liste d'union de la droite de Nicolas Florian lors des élections municipale­s à Bordeaux. Ce dernier mène une liste distincte aux régionales.

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