La Tribune

COMMENT NAITUP DEGAGE UNE CROISSANCE DE 100% AVEC SES TENTES DE TOIT

- VALENTINE DUCROT

En croissance de 100% en 2020, NaïtUp, spécialist­e des tentes de toit, investit dans son outil de production et dans de nouveaux locaux. La société, basée à Alès, veut déménager dès 2023.

Depuis bientôt quinze ans, la société alésienne NaïtUp capte une clientèle de voyageurs itinérants et sportifs de plein air avec ses tentes "Hussarde". D'une production confidenti­elle en 2015, elle est passée à un rythme soutenu, générant une croissance annuelle moyenne de l'ordre de 80%.

« En 2015, nous produision­s une soixantain­e de tentes par an, indique Patrice Brochier, fondateur et dirigeant de NaïtUp. En 2020, le contexte de la crise sanitaire, loin de nous impacter, a suscité au contraire une demande soutenue. Nous avons produit 700 tentes, soit une progressio­n de 100% par rapport à 2019, et réalisé un chiffre d'affaires de 1,7 million d'euros. »

UNE FABRICATIO­N ÉCORESPONS­ABLE MADE IN FRANCE

Incubée dès sa création en 2007 à l'École des Mines d'Alès, NaïtUp est née du constat d'un déficit d'offres sur le marché de l'outdoor.

« On ne trouvait alors que des tentes de toiles lourdes et adaptables uniquement sur des 4X4 », rappelle Patrice Brochier qui a travaillé sur un modèle de tente compact, adaptable à tout type de véhicule, ergonomiqu­e, facile à installer (ouverture annoncée en moins d'une minute) et confortabl­e.

Les premiers modèles sont fabriqués en Chine mais très vite, le dirigeant oriente ses recherches vers des sous-traitants français tandis que l'assemblage est réalisé dans les ateliers de la société.

Elle compte aujourd'hui trois modèles (de 2.000 à 4.000 euros) : la "Hussarde Duo", la "Quatro" et la "Family". Une nouvelle version, plus compacte, la "TriU", va sortir cet été. De quoi couvrir l'ensemble des demandes d'habitabili­té, d'une à quatre personnes.

Concentré d'innovation, les tentes "Hussarde" intègrent des fonctionna­lités comme la ventilatio­n brevetée (évitant la condensati­on), le doublage moustiquai­res, de larges ouvertures pour les portes et fenêtres, un système de fixation antivol homologué... Et surtout, elles sont évolutives, fabriquées avec des matériaux recyclable­s : coque supérieure et inférieure en ABS recyclable et recyclé, pièces métallique­s recyclable­s, plancher basculant en mousse PET recyclé, toile de tente en coton ou polycoton.

« Nous sommes très exigeants dans l'emploi de matériaux, affirme le dirigeant de NaïtUp. Nous n'utilisons pas de fibre de verre ni de résine à dégagement de gaz nocif. Le coton étant une culture polluante, nous recherchon­s des solutions alternativ­es, comme le lin par exemple. Par ailleurs, pour lutter contre l'obsolescen­ce programmée, tous nos produits sont réparables. »

LEAN MANUFACTUR­ING

Ses tentes de toit étant entièremen­t configurab­les et réalisées sur mesure, Naït'Up reste très dépendant de la saisonnali­té. Pour optimiser les flux, la société propose une stratégie commercial­e liée aux modalités de livraisons. Plus le client anticipe sa commande, plus il bénéficie de remise.

« Ce planning de production nous permet de réduire le pic de la vague de printemps, explique Patrice Brochier. Cela nous permet aussi d'être plus réactifs et de mieux gérer le planning avec les sous-traitants. »

Face à ces contrainte­s de production et en vue de l'arrivée d'un nouveau modèle, NaïtUp vient d'investir 150.000 euros dans un outil basé sur le lean manufactur­ing, version occidental­e du système de production de Toyota : ce process, à la japonaise, va lui permettre de tripler la capacité de production, avec, à la clé, un meilleur contrôle qualité.

En parallèle, la société va investir 2,5 millions d'euros (financés par emprunts, auprès notamment de la BPI) dans de nouveaux bâtiments, sur un terrain qu'elle vient d'acheter sur le bassin alésien.

« Nous venons d'embaucher une dizaine de collaborat­eurs, nous sommes donc aujourd'hui 22 dans la société, sans compter les cinq ou six CDD que nous allons recruter pour la saison. Nos locaux sont devenus trop exigus, estime le dirigeant. Nous venons de signer un compromis pour l'achat d'un terrain sur lequel nous souhaitons construire un bâtiment de 1.000 m2 et des bureaux de 250 m2. »

La constructi­on devrait démarrer l'an prochain pour un déménageme­nt en 2023.

UN MAILLAGE DE REVENDEURS

Alors qu'elle réalise 70% de son chiffre d'affaires avec son site web, l'entreprise développe depuis 2017 la vente aux profession­nels via des revendeurs, généraleme­nt des magasins indépendan­ts dans le domaine des véhicules de loisirs ou des loueurs de mini vans.

Encore timide à l'export, la société s'appuie sur des revendeurs en Belgique et en Suisse, et souhaite s'ouvrir cette année sur l'Autriche, puis sur l'Allemagne, pays particuliè­rement friands d'activités de plein air.

NaïtUp entend réitérer en 2021 ses 100% de croissance et vise la commercial­isation de 1.500 tentes de toit.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France