Climat : à Rome, le G20 cherche une convergence en vue de la COP 26
La lutte contre le réchauffement climatique sera l’un des principaux sujets à l’ordre du jour du dense agenda des chefs d’Etat et de gouvernement des vingt pays les plus riches du monde ce week-end.
Avant Glasgow, Rome. Attendus à partir de dimanche en Ecosse pour la 26e conférence sur les changements climatiques, les chefs d’Etat et de gouvernement des vingt pays les plus riches du monde se rendront avant cela dès vendredi dans la capitale italienne pour leur première réunion en présentiel depuis le début de la crise du Covid-19, il y a deux ans. COP 26 oblige, le climat sera donc l’un des principaux points du dense agenda de ce G20.
La capacité des 20 pays réunis à Rome, responsables de 80% des gaz à effet de serre mondiaux, à rehausser leurs engagements est en effet essentielle afin de limiter le réchauffement de la planète. Or, nombre d’entre eux, comme la Chine, l’Inde ou l’Australie, n’ont même pas encore mis à jour leurs “contribution déterminées au niveau national” (CDN), alors que l’Accord de Paris les obligeait à le faire avant la COP 26.
Le niveau d’ambition à l’ordre du jour
Plusieurs sujets à l’ordre du jour de la COP 26 seront ainsi abordés auparavant à Rome, afin de tenter de trouver une convergence, assurent des sources proches de l’Elysée. Tout d’abord, diverses questions épineuses portant sur le niveau de l’ambition globale dans la lutte contre le changement climatique. La limite de l’augmentation des températures acceptée avant la fin du siècle par rapport à l’époque préindustrielle doit-elle être maintenue à 2°C, comme l’exige l’Accord de Paris, ou doit-elle
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être portée à 1,5°C, comme ce même texte le préconise ? Quels doivent être les délais que se fixent les Etats pour atteindre la neutralité carbone : 2060 ? Comme vient de le promettre la Chine, ou 2050, comme s’y est engagée la France ? Comment pousser les pays retardataires à présenter leurs CDN, mais aussi assurer un suivi transparent des divers engagements?
Ensuite, sur quels outils s’appuyer dans ces trajectoires ? Quelle place réserver notamment à la taxation ou aux marchés du carbone, à l’innovation, à l’arrêt des subventions aux énergies fossiles ? Dans un contexte de hausse mondiale des prix du gaz, l’abandon du charbon en tant que source énergétique sera particulièrement discutée au G20, anticipe l’Elysée, qui espère des engagements de la Chine. Mardi, lors d’un entretien avec son homologue chinois Xi Jinping, le président de la République français Emmanuel Macron l’a d’ailleurs encouragé à avancer ”concrètement” sur cette voie. L’Afrique du Sud devrait aussi prendre un engagement en ce sens à Glasgow : un succès dû en grande partie au lobbying de la France, affirme l’exécutif français.
Un “risque élevé” d’échec
Si le climat sera donc l’un des ”marqueurs” du sommet de Rome, le risque que la convergence recherchée ne soit pas trouvée est néanmoins “élevé”, admettent les sources de l’Elysée, en soulignant en particulier la difficulté pour plusieurs pays de conjuguer crise climatique et crise post-Covid. Un échec du G20 sur le sujet du climat n’impliquerait toutefois pas automatiquement celui de la COP 26, veut croire l’entourage d’Emmanuel Macron.
Lors d’une conférence de presse lundi, l’une des architectes de l’Accord de Paris, Laurence Tubiana, l’avait en effet elle-même rappelé : le G20 qui s’était tenu juste avant la COP 21 en 2015 à Antalya en Turquie avait été ”le plus désastreux” en matière de climat. Cela n’avait pas empêché la communauté internationale d’atteindre quelques semaines plus tard un consensus historique.