La Tribune

Paris ne renonce pas à obtenir des licences de pêche dans les eaux britanniqu­es

- Latribune.fr @MCABIROL

Paris ne lâchera pas les pêcheurs français. La ministre de la Mer Annick Girardin ne renonce pas dans le combat mené pour l’obtention des licences de pêche dans les eaux britanniqu­es.

A l’issue d’une rencontre avec plus de 35 pêcheurs, rassemblés derrière le président du comité régional des pêches Hauts-deFrance Olivier Leprêtre, la ministre de la mer Annick Girardin, a confirmé dimanche dans un communiqué que ”le gouverneme­nt ne renonce pas dans le combat mené pour l’obtention des licences de pêche dans les eaux britanniqu­es. (...) Le front français est uni, la Commission européenne est alignée et défend nos positions. Les pêcheurs ont besoin de visibilité. La non-décision est la pire des situations. Nous ne lâcherons rien”.

”On continuera le combat tel qu’on l’a annoncé”, a-t-elle déclaré à l’issue de la rencontre au Centre régional opérationn­el de surveillan­ce et de sauvetage (CROSS) de Cap-Gris-Nez (Pasde-Calais). “Nous nous battons au quotidien pour ces bateaux, pour ces licences et on ne lâchera rien du tout.” “L’interpréta­tion que font les Anglais de nos dossiers est inadmissib­le et ne répond pas à la bonne volonté de la France”, a-t-elle insisté.

Annick Girardin a rappelé que la priorité de son ministère est de permettre à ”l’ensemble des pêcheurs d’exercer leur métier, et de préparer l’avenir”. Après un rendez-vous téléphoniq­ue vendredi avec Virginijus Sinkevičiu­s, commissair­e européen chargé de l’environnem­ent, des océans et des pêches, la ministre a confirmé aux pêcheurs que la Commission européenne considérai­t que

”le processus est encore trop lent et qu’il devait désormais très

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rapidement aboutir, dans le respect de l’Accord de commerce et de coopératio­n”. Onze mois après le Brexit, environ 150 bateaux français attendent toujours les autorisati­ons pour poser leurs filets dans les eaux britanniqu­es.

Mobilisati­on des pêcheurs

Les représenta­nts des pêcheurs ont cependant fait savoir après la rencontre qu’ils restaient déterminer à mettre en place des mesures pour manifester leur mécontente­ment. ”Les pêcheurs vont bouger. Je crois qu’ils ont été suffisamme­nt patients. Ca fait quand même onze mois qu’ils attendent”, a ainsi affirmé Olivier Leprêtre. ”Ça sera ciblé. Pas pour emmerder notre économie ou n’importe quoi. Ça sera plutôt pour emmerder l’économie anglaise”, a expliqué Bruno Margollé, président de la coopérativ­e maritime Etaploise.

Annick Girardin avait évoqué jeudi l’indemnisat­ion possible des pêcheurs français qui se retrouvera­ient sans licences de pêche dans les eaux britanniqu­es à cause du Brexit, ce qui avait été vécu comme un aveu de ”défaite” par les profession­nels de la filière. Alors que les négociatio­ns entre Bruxelles et Londres piétinent, elle avait annoncé qu’une enveloppe ”de 40 à 60 millions d’euros” pourrait être débloquée pour mettre en place un plan de sortie de flotte. “Ils ont aujourd’hui compris quelle était ma position et à nouveau compris que la ministre de la Mer était à leurs côtés”, a-t-elle estimé.

Annick Girardin a souligné que ”80% des dossiers” étaient réglés avec ”plus de 960 licences” de pêche accordées. ”Mais j’ai toujours dit qu’on ne devait laisser personne sur le bord du quai”, a-t-elle souligné.

”Aujourd’hui, les Britanniqu­es sont en train de faire du pointillis­me exagéré et exaspérant”, a pour sa part déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur LCI dimanche, promettant lui aussi de se ”battre licence après licence, bateau après bateau”. ”C’est un test que fait le Royaume-Uni à l’égard de l’UE et il faut que l’UE exige le respect de l’accord (sur la nouvelle relation post-Brexit)”, a-t-il ajouté. ”S’ils ne le respectent pas, il y a des procédures qui vont suivre”. Le président Emmanuel Macron avait tenté vendredi de rassurer les pêcheurs. ”Nous ne lâcherons pas nos pêcheurs” et ”avant Noël, la France aura pris une position”, avait-il assuré.

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“L’interpréta­tion que font les Anglais de nos dossiers est inadmissib­le et ne répond pas à la bonne volonté de la France”, a expliqué la ministre de la mer Annick Girardin. (Crédits : D.R)
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