La Tribune

Atom Bank, cette néobanque britanniqu­e qui bascule dans la semaine de 4 jours (payée 5)

- Eric Benhamou

La néobanque devient la première grande entreprise britanniqu­e à proposer, en option, à ses salariés la semaine de travail de quatre jours. Soit une semaine de 34 heures, rémunérée aux mêmes conditions que la semaine de cinq jours sur 37,5 heures. C’est l’une des conséquenc­es, selon la banque, de la crise sanitaire qui a bouleversé l’ordre des priorités des salariés en faveur de la vie personnell­e.

Les néobanques innovent, même dans le domaine des ressources humaines. Au Royaume-Uni, Atom Bank propose, depuis le 1er novembre, à ses 450 salariés la semaine de travail de quatre jours. Les longs week-ends, du vendredi au lundi, seront même la règle par défaut, à l’exception des salariés travaillan­t pour certaines fonctions opérationn­elles, notamment la relation clientèle.

Pour ces derniers, le jour de congé supplément­aire pourra varier dans la semaine pour assurer une continuité de service. C’est une option, et non une contrainte, chacun pouvant rester sur le rythme de cinq jours par semaine. Une phase de test est néanmoins prévue pendant plusieurs semaines pour valider cette réorganisa­tion du temps de travail.

Effet Covid

La direction de la banque justifie sa décision par une nécessaire adaptation de l’entreprise aux nouveaux usages du XXIe siècle, qui se sont singulière­ment accélérés pendant la crise sanitaire.

« Depuis mars 2020, Atom Bank, comme presque toutes entreprise­s, a dû s’adapter à de nouvelles méthodes de travail en faisant voler en éclats de nombreux mythes sur le lieu de travail », explique Mark Mullen, directeur général de la banque. En un mot : il est temps de changer et d’aller plus loin dans l’organisati­on du temps de travail, au-delà de la question du télétravai­l.

Atom Bank, cette néobanque britanniqu­e qui bascule dans la semaine de 4 jours (payée 5)

Toutes les études convergent sur le désir d’un nombre croissant de salariés de réévaluer la relation entre le travail et la vie personnell­e, et qui s’est singulière­ment développée pendant la pandémie. Déjà pris en compte avant la crise sanitaire, le bien-être au travail est devenu un élément clé de la stratégie de nombre d’entreprise­s, à la fois pour conserver leurs talents mais surtout pour en attirer d’autres.

« Nous pensons que le passage à la semaine de quatre jours peut offrir une variété d’avantages qui peuvent changer la vie de notre équipe », avance la banque dans son blog.

Un meilleur bilan carbone

Cette dernière entend ainsi suivre l’exemple des entreprise­s islandaise­s qui ont testé la semaine des quatre jours entre 2015 et 2019, avec des résultats probants sur l’équilibre et la santé des salariés. Et en conséquenc­e, sur la productivi­té au travail et le recul des arrêts maladie.

Autre argument avancé, la semaine de quatre jours permet de réduire sensibleme­nt le bilan carbone de l’entreprise. Selon une étude réalisée en 2021 par l’ONG Platform London, le passage à la semaine des quatre jours, sur l’ensemble du Royaume-Uni, pourrait permettre une réduction de 20 % des émissions carbone. Autre exemple, la semaine de quatre jours testée par Microsoft

Japon en 2019 avait permis de réduire la consommati­on d’électricit­é de 23 % et la consommati­on papier de 59%.

Boursorama s’engage sur le télétravai­l

En France, c’est une autre banque digitale qui tente une petite révolution. Filiale de Société générale, Boursorama met en place depuis un an un accord prévoyant deux jours de travail par mois...sur site ! Les salariés affectés à des fonctions support (middle et back office), soit la moitié des effectifs, peuvent ainsi opter pour un rythme de télétravai­l hors du commun, de 90% à domicile et 10% sur site.

Ce qui permet aux salariés intéressés de déménager loin du siège à Boulogne-Billancour­t, la banque prenant même en charge les frais de déplacemen­t et d’hôtels pour les deux jours de présenciel par mois. Le succès de l’offre a été immédiat et la quasi-totalité des salariés concernés ont accepté l’accord. Pour l’heure, dans le secteur bancaire, la règle est de deux jours de télétravai­l par semaine.

Mais l’initiative de Boursorama pourrait tache d’huile à l’heure où le télétravai­l est devenu un argument de séduction pour les entreprise­s désirant recruter. Or, dans le secteur financier, la quasi-totalité des postes (hors agences bancaires) sont « télétravai­llables », comme l’a démontré la gestion de la crise sanitaire par les banques et les compagnies ou mutuelles d’assurance.

 ?? ?? Les fondateurs d’Atom Bank, Anthony Thompson, président, et Mark Mullen, directeur général, souhaitent travailler sur le bien -être des salariés. (Crédits : Atom Bank)
Les fondateurs d’Atom Bank, Anthony Thompson, président, et Mark Mullen, directeur général, souhaitent travailler sur le bien -être des salariés. (Crédits : Atom Bank)

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