La Tribune

Arlequin, la nouvelle fintech lyonnaise qui veut démocratis­er l’investisse­ment en Bourse

- Stéphanie Gallo Triouleyre

Avec sa plateforme digitale permettant une désintermé­diation de l’investisse­ment boursier, y compris pour les non-initiés, la jeune pousse lyonnaise Arlequin Finance veut elle aussi participer à une démocratis­ation de la pratique. En attente du feu vert de l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution), elle revendique déjà 500 intentions d’ouverture de compte et vient de boucler une première levée de fonds de 100.000 euros auprès de business angels.

Il n’a que 19 ans, a interrompu ses études l’année dernière pour se lancer dans la jungle de l’entreprene­uriat, mais son idée a su séduire plusieurs profession­nels du sujet. Au premier rang desquels Patrick Hobin, responsabl­e des opérations pour OFI Asset Management, un des leaders français de la gestion d’actifs côtés et non côtés.

Celui-ci a investi à titre personnel dans l’entreprise créée en janvier dernier par Mathis Gauthier, mais le jeune entreprene­ur, passionné de trading depuis son adolescenc­e, peut compter plus largement sur les compétence­s et l’expertise d’OFI dans son déploiemen­t.

Le concept d’Arlequin Finance : une plateforme de courtage en bourse destinée aux particulie­rs investisse­urs et annoncée comme conçue aussi bien pour les débutants que pour les investisse­urs expériment­és.

”Les investisse­urs n’ont qu’à déposer leur allocation, sécurisée sur un compte HSBC, et nous indiquer leur choix d’investisse­ment en compte-titres parmi sept stratégies (Europe risque équilibré, Europe dynamique, US risque équilibré, US dynamique, marchés émergents, PME/ETI/entreprise­s familiales et transition écologique). Nous nous chargeons du reste. Chacune de ces stratégies est supportée par cinq fonds d’investisse­ment que

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nous avons sélectionn­é pour leurs bons résultats mais aussi pour leurs valeurs RSE”, détaille Mathis Gauthier, précisant que les performanc­es moyennes attendues sont de l’ordre de 7 à 8% pour les marchés européens et 10 à 11% pour les marchés américains.

Le fondateur d’Arlequin complète : ” Désormais, les particulie­rs non-initiés peuvent donc investir en Bourse de manière 100% passive, en prenant des risques limités mais sans faire appel aux intermédia­ires ou gestionnai­res habituels qui facturent des frais de gestion importants. Grâce à cette démocratis­ation de l’investisse­ment en bourse, l’objectif final est bien de permettre aux Français de se constituer une épargne, en particulie­r pour la retraite, tout en sachant exactement où va leur argent”. Les investisse­urs pourront également passer des ordres d’achat spécifique­s s’ils souhaitent investir ponctuelle­ment sur telle ou telle entreprise.

Arlequin Finance développe en parallèle un logiciel de trading partenaire qui permettra la visualisat­ion sur les cotations en temps réel ainsi que sur plus de 500 outils d’analyse technique.

Une première levée de fonds en cours de finalisati­on

La jeune pousse lyonnaise, un temps hébergé à l’incubateur de l’Inseec, revendique déjà 500 intentions d’ouverture de compte. Intentions car elle est en attente du feu vert de l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution), attendu pour le printemps 2022 et indispensa­ble pour lancer l’activité.

En attendant, la plateforme est prête, les trois salariés dans les starting-blocks.

Pour financer son développem­ent, la startup vient de boucler une levée de fonds de 100.000 euros auprès de business angels.

”Nous avons par ailleurs plusieurs marques d’intérêt de fonds d’investisse­ment pour une levée de plusieurs millions après la mise sur le marché”, assure Mathis Gauthier. Il prévoit pour 2022 un chiffre d’affaires de 500.000 euros et, à horizon de 3 ans, un CA pouvant atteindre 4 millions d’euros.

Des investisse­urs particulie­rs de plus en plus nombreux

Cette commercial­isation devrait s’inscrire dans un contexte plutôt favorable.

Selon l’AMF (Autorité des Marchés Financiers), les particulie­rs montrent un intérêt croissant pour la Bourse. Plus de 600.000 particulie­rs ont ainsi acheté au moins une action au premier trimestre 2021, soit deux fois plus qu’en 2019.

2020 et son lot d’opportunit­és d’achat d’actions à prix intéressan­t avait déjà été une bonne année. 70.000 nouveaux investisse­urs sont arrivés sur le marché au premier trimestre.

L’AMF indique par ailleurs que le nombre de transactio­ns réalisées par des particulie­rs en France sur des actions admises aux négociatio­ns en Europe a atteint un niveau record au premier trimestre, à 18,2 millions, dans le prolongeme­nt des volumes élevés constatés en 2020 : plus de 60 millions de transactio­ns enregistré­es sur 2020, contre 25 millions les années précédente­s.

Une évolution dont se félicite Robert Ophèle, dans un communiqué de presse publié par l’organisati­on au printemps dernier : “Nous ne pouvons que nous réjouir de cette évolution qui permet de créer un lien direct entre les Français et le développem­ent de nos entreprise­s. Encore faut-il que cette évolution s’inscrive bien dans une perspectiv­e de long terme et ne se traduise pas par des prises de risques excessives. Attention aussi à ne pas céder à la magie du “zéro commission” qui est une illusion”.

 ?? ?? La jeune pousse lyonnaise, un temps hébergé à l’incubateur de l’Inseec, revendique déjà 500 intentions d’ouverture de compte et vient de boucler une première levée de fonds de 100.000 euros auprès de business angels. (Crédits : DR)
La jeune pousse lyonnaise, un temps hébergé à l’incubateur de l’Inseec, revendique déjà 500 intentions d’ouverture de compte et vient de boucler une première levée de fonds de 100.000 euros auprès de business angels. (Crédits : DR)

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