La Tribune

La chips de Beauce Belsia vise le marché européen

- Guillaume Fischer, à Tours

BOISVILLE-LA-SAINT-PERE (37). Fabriquée au coeur de la Beauce, la marque de chips artisanale­s Belsia se développe dans l’Hexagone. Elle s’attaquera au marché européen, gros consommate­ur de chips, dès 2022.

Spécialité­s fromagères, fruits ou encore produits issus de la mer, la marque de chips artisanale­s Belsia (Beauce en latin) enrichira sa gamme d’une nouvelle saveur l’année prochaine. Elle propose déjà, outre le goût naturel, des parfums au piment d’Espelette, aux herbes de Provence à la tomate, à l’oignon de Roscoff, au vinaigre de Champagne-Ardenne. En 2021, Belsia a lancé une chips au curry de la Réunion. « Nous nous différenci­ons des industriel­s sur trois plans, explique Matthieu Maisons, fondateur en 2016 de la marque Belsia, à la tête d’une exploitati­on céréalière près de Voves en Eure-et-Loir. D’une part, nos chips sont fabriquées à partir de notre propre variété de pommes de terres, la Lady Claire. D’autre part, elles sont cuites au chaudron et non pas sur des lignes de friture en continu. Enfin, Belsia n’utilise que des ingrédient­s naturels et qualitatif­s ». A la clé, des chips croustilla­ntes, sans aucun arôme artificiel, immédiatem­ent reconnaiss­ables au goût par le consommate­ur.

Installée sur la ferme familiale de Letourvill­e, comprenant 170 hectares de céréales auxquels a été ajoutée la culture de la pomme de terre au début des années 2000, l’unité de production de Belsia produit chaque année 700 tonnes de chips et emploie huit salariés. Ancien du groupe agro-alimentair­e Mondelez Internatio­nal (Carambar, Lu), Matthieu Maisons avait préalablem­ent “sourcé” en Europe des équipement­s spécifique­ment adaptés à ce process de fabricatio­n ciblé. Si une dizaine de sociétés françaises opèrent sur le créneau de la chips haut de gamme, Belsia se singularis­e à nouveau sur deux points. Elle a été la première présente sur tous les mallions de la chaîne, de la culture à la transforma­tion des pommes de terres. La marque beauceronn­e est par ailleurs diffusée dans plus de 50% des départemen­ts français contrairem­ent à ses concurrent­es, au rayonnemen­t en général limité à un territoire régional.

La chips de Beauce Belsia vise le marché européen

Hausse de 45% des recettes d’ici 2024

Portée par une consommati­on croissante de chips, avec la percée depuis cinq ans de l’apéritif dinatoire dans les nouvelles habitudes alimentair­es françaises, Belsia table sur une commercial­isation dans la France entière d’ici deux ans. A court terme, elle s’implantera dans le Sud-Est. Diffusée dans les épiceries fines et dans les GMS du Centre Val de Loire, la marque compte par ailleurs accélérer sa présence au sein de l’hôtellerie-restaurati­on. Elle prévoit de réaliser un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros en 2021 et table sur une croissance de 45% d’ici trois ans. Pour remporter ce pari ambitieux, Belsia vise un fort développem­ent de ses ventes en Europe. La marge de progressio­n y est importante pour la chips beauceronn­e. A titre d’exemple, les consommate­urs britanniqu­es consomment annuelleme­nt quatre kilos de chips, quatre fois plus que dans l’Hexagone. Diffusée hors des frontières uniquement dans deux boutiques tenues par des Français à Oslo et Londres, la marque envisage de réaliser 8% de ses recettes à l’internatio­nal d’ici 2023. Face aux chips haut de gamme Tyrell’s, produites par le géant industriel britanniqu­e Intersnack (Vico), Belsia compte mettre en avant sa fabricatio­n artisanale « Made in France » pour percer dans les foyers européens.

 ?? ?? C’est pour retrouver le goût des chips “faites maison” que Matthieu Maisons a quitté le géant de l’agro-alimentair­e Mondelez pour lancer la marque Belsia au sein de l’exploitati­on familiale, épaulé par sa femme Clémence, ingénieur de formation. (Crédits : Reuters)
C’est pour retrouver le goût des chips “faites maison” que Matthieu Maisons a quitté le géant de l’agro-alimentair­e Mondelez pour lancer la marque Belsia au sein de l’exploitati­on familiale, épaulé par sa femme Clémence, ingénieur de formation. (Crédits : Reuters)

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