La Tribune

“3e tour social” : comment les politiques récupèrent le 1er-Mai

- Latribune.fr @LaurentLeq­uien

SPECIAL 1er MAI. Les syndicats appelleron­t les travailleu­rs à maintenir la pression sur Macron dans les rues et avec des grèves après les rassemblem­ents du 1er-Mai. La France insoumise appelle elle “le bloc populaire à se mobiliser dans la rue” le 1er mai.

Quelle sera l’ampleur de la mobilisati­on le 1er-Mai ? La gauche souhaite en faire une répétition générale avant les élections législativ­es.

La France Insoumise apporte ainsi son soutien à la journée internatio­nale des travailleu­rs initiée par les syndicats. Elle appelle à en faire une journée de mobilisati­on pour défendre des revendicat­ions dont la mise en place est nécessaire pour faire face aux urgences sociales, démocratiq­ues et écologique­s.

Le 1er-Mai, c’est moi !?

Ces revendicat­ions sont contenues dans le programme « L’Avenir en commun » porté à la présidenti­elle par Jean-Luc Mélenchon.

Elles serviront de socle pour la campagne des législativ­es qui s’annonce.

L’objectif est clair : élire Jean-Luc Mélenchon Premier ministre en lui donnant une majorité de députés afin de lui permettre de réaliser ce programme.

Pour cette gauche unifiée, il s’agit s’assurer, entre autres, le SMIC à 1.400 euros nets, la retraite à 60 ans, le blocage des prix des produits de première nécessité, la mise en place d’une constituan­te pour une VI° République avec le référendum d’initiative citoyenne, la bifurcatio­n écologique et la règle verte, l’amnistie des gilets jaunes, des militants du climat et de l’environnem­ent et bien sûr des camarades syndicalis­tes, l’abrogation des lois El Khomri et des ordonnance­s Pénicaud, l’évolution des pensions de retraite tenant compte de l’inflation, quatorze tranches d’impôts purs plus de justice fiscale.

Vidéo youtube: https://www.youtube.com/watch?v=mPP6JM73BU­o

“3e tour social” : comment les politiques récupèrent le 1er-Mai

Ne pas se faire déposséder de leur 1er-Mai

Des dizaines de milliers de personnes sont attendues dans les rues de toute la France dimanche pour la traditionn­elle Journée internatio­nale du travail, à l’appel de nombreux syndicats et associatio­ns, qui espèrent faire entendre, une semaine après le second tour de la présidenti­elle, leur souhait d’une politique plus sociale et plus écologique.

”Il faut que la mobilisati­on du 1er-Mai soit la plus massive possible... Les citoyens, au-delà des syndicats, doivent aller dans la rue pour que les exigences sociales et environnem­entales soient portées haut et fort”, a déclaré le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez dans Le Parisien samedi.

”C’est plutôt une bonne chose que les syndicats en ce 1er mai, une semaine après le 2e tour, montrent un visage uni, parce qu’on a de vrais défis à relever avec l’ensemble du monde du travail pour ce début de quinquenna­t”, a-t-il ajouté dimanche sur RMC.

Au total 255 points de rassemblem­ent sont prévus dans le pays, selon la secrétaire confédéral­e CGT Céline Verzeletti, qui s’attend à une bonne mobilisati­on, même si ce 1er mai tombe un dimanche et pendant les vacances scolaires pour les zones A et C.

À Marseille, sous un grand soleil, plusieurs milliers de manifestan­ts se sont élancés dans la matinée du Vieux-Port, et croisaient des supporters de l’OM en balade avant le match du soir (OM-OL). Sous un drapeau “pour l’union populaire”, Martine Haccoun, médecin retraitée de 65 ans, est venue “montrer qu’on n’a pas donné à Macron un blanc-seing pour 5 ans, on a voulu faire barrage à Mme Le Pen”. Ce 1er mai lui paraît spécialeme­nt important face “à la destructio­n de l’hôpital public” notamment.

Du côté des enseignant­s, Virginie Akliouat, responsabl­e du Snuipp FSU13, qui regrette une “libéralisa­tion de l’école publique”, veut aussi adresser un message au président, pour “qu’il sache que les cinq prochaines années, il nous trouvera sur sa route”.

La manifestat­ion parisienne partira à 14h30 de la place de la République, en direction de la place de la Nation.

De nombreuses figures politiques de gauche sont attendues, au premier rang desquelles Jean-Luc Mélenchon (LFI). Le secrétaire national d’EELV Julien Bayou devrait également défiler dans la capitale, de même, sans doute, que son homologue du PS Olivier Faure. Le candidat PCF à la présidenti­elle, Fabien Roussel, d’abord annoncé à Lille, a finalement décidé de défiler à Valencienn­es.

Dans le contexte de négociatio­ns difficiles pour parvenir à un accord de toute la gauche en vue des législativ­es, M. Bayou a évoqué vendredi la possibilit­é pour la gauche de défiler sous une “bannière commune”. Mais M. Mélenchon a un peu douché ces ardeurs dans le JDD samedi: “La photo de famille du 1er Mai, ce n’est pas le sujet! Le sujet, c’est le contenu du programme social qu’on appliquera”.

En 2021, les organisate­urs avaient revendiqué plus de 170.000 manifestan­ts, dont 25.000 à Paris. Le ministère de l’Intérieur avait quant à lui dénombré 106.650 manifestan­ts en France, dont 17.000 dans la capitale.

La réforme des retraites en ligne de mire

Au premier rang des revendicat­ions de l’intersyndi­cale CGT-Unsa-FSU-Solidaires, rejointes par les organisati­ons étudiantes et lycéennes Unef, VL, MNL et FIDL, “les questions des salaires, des services publics, de protection sociale et de transition écologique”, selon un communiqué du 7 avril.

Contrairem­ent à l’année dernière, la confédérat­ion Force ouvrière n’a pas signé cet appel national. ”Je serai à la manifestat­ion à Paris. Dans d’autres départemen­ts, il y aura des manifestat­ions conjointes avec d’autres organisati­ons syndicales”, a cependant indiqué dimanche sur France Inter le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, soulignant que la France est un “pays de pluralisme syndical”.

Dans la matinée, M. Veyrier devait comme à l’accoutumée rendre hommage aux combattant­s de la Commune, devant le mur des Fédérés au cimetière du Père-Lachaise. La CFDT, premier syndicat de France, fait sans surprise bande à part, en organisant un ”1er mai engagé pour le climat”.

Dans la ligne de mire des organisati­ons syndicales, la réforme des retraites, alors qu’Emmanuel Macron a fait du recul de l’âge légal de départ à 64 puis 65 ans un point cardinal de son programme. Leur inquiétude est d’autant plus vive que le ministre de l’Économie Bruno Le Maire n’a pas exclu d’utiliser l’arme du 49-3 pour faire adopter la réforme. Les associatio­ns et ONG mobilisées sur les questions environnem­entales seront également de la partie, à l’appel du collectif Plus jamais ça.

Alors que les dernières manifestat­ions du 1er-Mai ont été émaillées d’incidents, la police s’attend à la présence à Paris de

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plusieurs centaines de militants d’ultra-gauche et d’ultra-droite et jusqu’à un millier de Gilets jaunes.

Elle anticipe aussi la possible formation de blocs radicaux au sein du cortège parisien, ”susceptibl­es de s’en prendre aux forces de l’ordre et au mobilier urbain”. Des militants radicaux sont aussi attendus ailleurs, notamment à Rennes.

(avec l’AFP)

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(Crédits : JOHANNA GERON)

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