La Tribune

Berceau de la microélect­ronique, la zone de Rousset défend sa terre d’industrie

- Rémi Baldy

Acheval sur trois communes, la zone industriel­le de la Haute Vallée est principale­ment connue pour la microélect­ronique. Mais d’autres activités s’y développen­t à l’image de la logistique. Alors que le sujet de la réindustri­alisation ne laisse pas indifféren­t.

C’est presque à l’abri des regards, que la zone industriel­le de Peynier-Rousset a fêté ses 60 ans. “Elle a été fondée en 1961, c’est la plus ancienne du territoire”, revendique fièrement Christine Fabre, présidente du groupement des industriel­s de la Haute Vallée de l’Arc (Gihva). Cette associatio­n, qui a connu plusieurs formes avant d’obtenir sa forme actuelle en 1994, défend les intérêts des entreprise­s présentes sur ce territoire. Soit environ 1.500 établissem­ents pour 7.000 salariés réunis sur un peu moins de 250 hectares étalés entre les communes de Fuveau, Peynier et surtout Rousset. “Nous réunissons les chefs des entreprise­s pour animer des actions collective­s, le but est de créer de la synergie autour d’action collective sur les thèmes de la gestion des déchets, la mobilité, la sécurité, la RSE et l’emploi”, développe celle qui se trouve à la tête de l’associatio­n depuis 1995.

Des initiative­s menées pour rendre la zone “plus facile à vivre” et forcément améliorer son attractivi­té. Il a par exemple fallu prendre en main la question du ramassage des déchets quand les collectivi­tés ont cessé de le faire dans les zones industriel­les ou encore demander l’adaptation des horaires des transports en commun. “C’est l’une des premières actions que nous avons menée”, signale Christine Fabre. Le groupement a alors rencontré les élus d’Aix-en-Provence afin de décaler de quelques minutes le dernier bus pour qu’il correspond­e aux besoins des salariés.

Berceau de la microélect­ronique, la zone de Rousset défend sa terre d’industrie

“Lors de l’élaboratio­n du plan de déplacemen­t inter entreprise, nous avions axé notre approche sur la sécurité. Le fait de prendre les transports en commun réduit les accidents”, raconte-t-elle. A l’image des carences du territoire, le sujet de la mobilité revient fréquemmen­t.

Pas d’établissem­ents ouvert au public

Au-delà des conditions générales du quotidien de la zone, le Gihva revendique son attachemen­t à l’industrie à l’heure ou ce secteur se trouve tiraillé entre relocalisa­tion et enjeux écologique­s. “Dans les statuts de base il est inscrit qu’il ne peut pas y avoir des établissem­ents qui accueille du public il n’y a même pas de restaurant directemen­t à l’intérieur de la zone”, souligne Christine Fabre. “Cela permet d’éviter les va-et-vient permanents, nous ne voulons pas être embêtés”, poursuit-elle. De quoi attirer des entreprise­s de production autour des trois activités autorisées sur place : l’industrie, les services à l’industrie et la logistique.

La microélect­ronique est le domaine phare de la zone, porté naturellem­ent par la notoriété de STMicroéle­ctronique. Ces dernières années, plusieurs entreprise­s médiatique­s installées à Rousset ont connu des défaillanc­es à l’image de Lfoundry. Pas de quoi entacher la dynamique de la zone assure Christine Fabre. “C’est très cyclique, mais nous ne chiffrons pas l’essaimage que crée ces crises”, note-t-elle. Certains salariés carreaux parviennen­t en effet à lancer leur propre structure, souvent dans d’autres domaines comme la restaurati­on ou la formation.

La logistique, une activité bienvenue

La présidente de l’associatio­n défend le multi-activité de la zone. Aux côtés de STMicroéle­ctronique, on trouve parmi les principale­s sociétés sur place aujourd’hui Microchip Technology issu du même secteur. Poolstar se distingue en tant que fabricant de matériels pour piscine. La diversific­ation passe par la logistique avec Lidl qui est venu installer l’un de ses plus grands entrepôts. Un secteur d’activité où les besoins augmentent mais qui génère parfois de la défiance des élus qui regrettent le peu d’emploi au mètre carré.

Le genre de discours qui ne sied guère à Christine Fabre. “Il faut arrêter avec ce discours, la logistique est importante c’est ce qui nous permet d’avoir quelque chose dans l’assiette. Entre la globale et celle du dernier kilomètre, elle crée des emplois”, défend-elle avant de rappeler qu”’il ne faut pas être mono activité, se baser sur une seule industrie est catastroph­ique”. Des nouvelles activités viendront elles s’installer ? Difficile de répondre à cette question mais des espaces sont encore disponible­s et la tendance est la réindustri­alisation. “On en parle beaucoup mais les délais sont toujours très longs pour obtenir tous les différents actes, y compris pour les territoire­s clefs pour lesquels nous avons gagné qu’un ou deux mois”, regrette Christine Fabre. Le maire de Rousset “a compris l’intérêt de la zone” se satisfait-elle toutefois. Un atout de poids pour garder et défendre l’aspect industriel.

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(Crédits : STMicroele­ctronics/Youtube)

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