La Tribune

Avec Backlight, Wildmoka se voit licorne

- Gaëlle Cloarec l_bottero

Spécialisé­e dans le sport et les news, la digital media factory basée à Sophia Antipolis figure parmi les cinq entreprise­s technologi­ques rachetées début 2022 par la holding américaine Backlight. Soutenue à hauteur de 200 millions d’euros par le fonds américain de growth equity PSG, celle-ci entend s’imposer comme un des futurs leaders sur le marché en rupture des médias et du broadcast.

soutenue à hauteur de 200 millions d’euros, la plateforme de build-up Backlight se positionne sur le marché des médias et du broadcast où elle entend bien prendre le leadership. “C’est un marché en plein mouvement qui connaît une double rupture avec d’un côté une migration de l’audience vers une consommati­on digitale extrêmemen­t fragmentée, et de l’autre une migration des équipement­s techniques vers le cloud”, relève Cristian Livadiotti, cofondateu­r avec Thomas Menguy de la scale-up Wildmoka. C’est une des cinq premières entreprise­s technologi­ques identifiée­s et acquises par Backlight pour mener l’assaut. Seule française du consortium, composé de deux start-ups suédoises Iconik et Ftrack, de la canadienne Celtx et de l’américaine Zype, la digital media factory, née en 2013 à Sophia Antipolis, coche à cet égard bien des critères.

Leader de sa niche marché

Spécialisé­e dans les outils de création, de diffusion et de monétisati­on de contenus live, elle domine sa niche marché - le sport et les news - avec une centaine de clients dans le monde. Parmi eux, des gros, voire très gros, en France (France TV, Canal +, Altice...), en Europe (Sky...), aux Etats-Unis (Discovery Eurosport, NBC, Fox News...). Des chaînes de télévision principale­ment, mais aussi des fédération­s sportives comme la LFP (Ligue de Football Profession­nelle) signée en 2020. Sa vocation étant de permettre “aux ayants-droits audiovisue­ls de créer tous les formats vidéo qui leur sont nécessaire­s pour couvrir des événements d’actualité ou sportifs”.

Bien ancrée sur son segment d’activités, elle connaît chaque année une croissance soutenue, entre 30 et 50%, de son chiffre d’affaires (non communiqué). Mais seule sur un marché en pleine révolution, l’entreprise de 68 personnes aurait eu peu de chance de devenir une licorne, alors qu’unie à d’autres, la

Avec Backlight, Wildmoka se voit licorne

donne change. “C’est l’occasion de participer à la constructi­on d’un acteur majeur du marché média en collaboran­t avec des entreprise­s complément­aires”, explique le dirigeant, toujours aux commandes de Wildmoka mais désormais actionnair­e de Backlight.

Croissance en trois phases

Concrèteme­nt, “Wildmoka reste Wildmoka mais dans un ensemble plus conséquent”, reprend Cristian Livadiotti. Autrement dit, chaque société devient une business-unit de Backlight qui leur fournit l’épine dorsale administra­tive et financière commune pour favoriser les synergies et accélérer leur croissance. A cet égard, le plan de route de la digital média factory sophipolit­aine à court terme n’a pas vraiment évolué depuis l’opération de rachat conclue en début d’année. Il se concentre toujours sur les développem­ents technologi­ques et géographiq­ues. Une quinzaine d’embauches est en effet programmée pour l’exercice 2022 afin de renforcer la R&D et l’équipe commercial­e dont l’objectif fixé est de développer les marchés sud-américain et asiatique.

”C’est dans un deuxième temps que nous verrons les premiers impacts du consortium”, souligne le dirigeant. Il s’agira alors de mettre en musique les synergies potentiell­es, notamment avec Iconik et Zype dont les activités sont connexes à celles de Wildmoka, afin de construire une solution plus complète. La première étant spécialisé­e dans les outils d’édition et de distributi­on de contenus, la seconde, dans la création de plateforme­s OTT (ou de streaming).

En phase 3, c’est de diversific­ation marchés dont il sera question :“des marchés adjacents comme ceux de l’e-sport et des entreprise­s.” Ce dernier segment est jugé “à forte croissance”, et “pas forcément pour de la communicat­ion externe. Il y a des enjeux à utiliser la vidéo de manière agile pour créer et diffuser des contenus internes”. Autre axe identifié, le petit ou moyen client, comme la chaîne TV indépendan­te ou le club sportif, voire à terme le youtuber, pour lesquels Wildmoka devra travailler “sur un cycle de vente plus court et une approche plus self-service”.

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(Crédits : DR)

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