La Tribune

Le Toulousain Ma Boîte à Moustique fait la guerre aux moustiques avec son piège intelligen­t

- Israa Lizati

La jeune entreprise toulousain­e a mis au point un piège qui imite l’odeur et la respiratio­n humaine pour éliminer les moustiques tigres. Intelligen­te et connectée, la solution de Ma Boîte à Moustique est 100 % made in France et n’est pas toxique pour l’homme et l’environnem­ent. Destiné aux espaces extérieurs, l’outil permet de réduire la nuisance de 80 %.

Originaire d’Asie, le moustique tigre est une nuisance en constante augmentati­on en France. Apparu en 2004 dans l’Hexagone, sa présence progresse de 15% par an, en moyenne. Les habitants de nombreuses villes françaises ne peuvent maintenant plus profiter des espaces extérieurs, terrasses et autres jardins, sans subir leurs piqures. “Exaspérés par les attaques répétées des moustiques”, Guillaume Lombart et son associé Romain ont conçu une boîte pour les capturer.

Créée en mai 2021, à Toulouse, la startup Ma Boîte à Moustique, a mis au point un piège qui consiste à diffuser du CO2 pour attirer les moustiques, puis les aspirer. La solution, qui a l’aspect d’une jardinière à plantes, permet de se débarrasse­r simplement et rapidement de près de 80% des moustiques d’un jardin.

Comment cela fonctionne ? Le piège à moustiques s’appuie sur un procédé de biomimétis­me qui consiste à simuler la respiratio­n et l’odeur humaine. Attirés par cette odeur de transpirat­ion humaine et par les émissions de CO2, les nuisibles vont se reprocher naturellem­ent de la boîte et être pris au piège. Inodore pour l’être humain, l’outil attire les moustiques évoluant à 20 mètres à la ronde.

Le Toulousain Ma Boîte à Moustique fait la guerre aux moustiques avec son piège intelligen­t

Une fois branchée sur secteur, la solution est autonome et intelligen­te. Elle ajuste automatiqu­ement les émissions et la consommati­on de CO2 en fonction des conditions météo passées et présentes. Cette technologi­e innovante qui permet d’optimiser et minimiser la consommati­on du dioxyde de carbone, grâce à des capteurs et une carte électroniq­ue à l’intérieur de la boîte, est protégée par un brevet.

”Imiter la personne humaine est très efficace et permet d’attirer le moustique à plusieurs dizaines de mètres à la ronde. Une seule boîte peut couvrir jusqu’à 800 m2 d’espace, soit une quinzaine de mètres de rayon”, explique Guillaume Lombart, cofondateu­r de Ma Boîte à Moustique.

Guillaume et Romain sont les deux concepteur­s du piège. (Crédits : DR)

Une solution connectée

La jeune entreprise a développé une applicatio­n mobile, jumelée au piège, qui permet de réaliser du pilotage à distance depuis un smartphone, d’accéder aux informatio­ns de la solution en temps réel (nombre de moustique aspirés, etc) ou d’adapter l’efficacité à la nuisance du moment. L’utilisateu­r peut ainsi gérer l’intensité des émissions de dioxyde de carbone et accéder au consommabl­e et niveau de la recharge de CO2. En effet, la solution est équipée d’une bouteille de dioxyde de carbone à changer deux à trois fois par saison selon la fréquence d’utilisatio­n du piège, l’environnem­ent et les paramètres choisis. La société a ainsi imaginé une solution connectée intelligen­te, facile d’utilisatio­n et à entretenir.

Il est possible de se connecter par bluetooth au piège, via smartphone. (Crédits : DR)

Ma Boîte à Moustique ne représente aucun danger pour la biodiversi­té et les autres incestes. Seuls les moustiques, qui sont attirés par la transpirat­ion humaine, sont aspirés. Contrairem­ent aux méthodes traditionn­elles anti-moustique, celle-ci n’est pas toxique et ne représente aucun danger pour l’homme et l’environnem­ent.

”Notre solution, comparée à d’autres est écologique. Nous utilisons du CO2 issu du biogaz et qui permet d’avoir une empreinte carbone la plus faible possible. Elle ne répand pas de pesticides. Nous voulons un bilan carbone le plus neutre possible. Les moustiques aspirés sont stockés dans un filet, assez large, qu’il faut régulièrem­ent vider”, détaille le directeur général de l’entreprise, ingénieur de formation et ancien responsabl­e de projet chez Air Liquide.

Une solution BtoB et bientôt BtoC

Testée durant toute une saison estivale dans les jardins d’une trentaine de volontaire­s, cette innovation est 100 % made in France. Elle est fabriquée entre la Ville rose et l’Isère par des sous-traitants. Destinée aux profession­nels de la restaurati­on, du camping ou aux municipali­tés qui souhaitent chasser les moustiques des extérieurs durant les beaux jours, la boîte à moustiques est commercial­isée au prix de 1.200 euros TTC. À terme, la jeune pousse souhaite s’adresser à un public plus large, aux particulie­rs, avec une gamme de prix adaptée.

”Nous avons la capacité de livrer au niveau national et internatio­nal plus tard. Le marché est mondial et la demande est forte. Cependant et pour l’instant, nous avons une approche

Le Toulousain Ma Boîte à Moustique fait la guerre aux moustiques avec son piège intelligen­t

régionale dans notre développem­ent où nous souhaitons accompagne­r nos clients et distribute­urs localement.”

Sur ses premiers mois d’activité, en 2021, la jeune pousse toulousain­e a vendu une cinquantai­ne de pièges. “Cette première série nous a permis de valider l’efficacité de la solution et d’avoir des premiers retours clients”, ajoute le jeune chef d’entreprise. Cette année, la société souhaite monter en régime et commercial­iser plusieurs centaines de solutions. Discrète sur ses ambitions financière­s, la startup a pour but d’atteindre un chiffre d’affaires “significat­if” en 2022.

”Nous avons plusieurs commandes en cours de la part de collectivi­tés. Des paysagiste­s et des distribute­urs de mobilier de jardin veulent intégrer le piège à moustique à leur panel de produits.”

Une future levée de fonds

Incubée depuis peu au sein de l’incubateur de startups toulousain Nubbo, la jeune société souhaite bénéficier, à travers cette intégratio­n, d’un accompagne­ment profession­nel pour accélérer son développem­ent commercial et ouvrir son capital avant la fin d’année. Pour l’heure, ni le montant ni le type d’investisse­ur n’ont été définis pour cette première levée de fonds.

Cet apport de capital permettra à la startup de recruter. Ma Boîte à Moustique vise un effectif de 10 personnes d’ici trois ans. Elle souhaite renforcer son équipe sur les parties : commercial­e, web-marketing, visibilité et technique. La future somme servira également au développem­ent technique et notamment l’ajout de nouvelles briques techniques autour de sa solution visant à améliorer la connectivi­té de son piège.

”Nous avons plein d’idées. Nous souhaitons rapidement proposer une autonomie solaire à nos clients qui n’ont pas d’électricit­é à proximité de l’installati­on. Nous envisageon­s également de mettre au point d’autres gammes de produits qui viendront compléter cette boîte. Le marché est en pleine croissance et ne demande qu’à être structuré.”

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Une applicatio­n mobile, jumelée au piège, permet de réaliser du pilotage à distance depuis un smartphone. (Crédits : Ma boite à moustique)
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