La Tribune

Plus de 45 degrés en journée : une Poitevine dans la fournaise indienne

- Emmanuel Langlois @PierreChem­inade

Aquitains d’ailleurs. La vague de chaleur que connaît la France cette semaine n’est rien à côté de l’épisode inédit de canicule que traverse l’Inde depuis deux mois, avec un pic ces jours-ci. Jaipur, au Rajasthan, état touristiqu­e du nord du pays, où vit la Française Éline Caillaud, fait partie des régions les plus chaudes du souscontin­ent.

L’Inde sue à grosses gouttes. Le thermomètr­e s’affole avec des pointes à plus de 45° par endroits l’après-midi, du jamais vu en cette période de l’année.

”On a connu une hausse des températur­es dès le mois de mars”, témoigne Éline Caillaud. “Habituelle­ment, mars est considéré comme le printemps mais cette année, on avait déjà des températur­es entre 30 et 40°. Puis c’est monté entre 40 et 45° en avril et en mai, soit 3° à 5° au-dessus des moyennes !”.

L’Inde a ainsi connu le mois dernier les températur­es les plus élevées jamais enregistré­es dans le pays. Elles redescende­nt à peine la nuit, surtout dans des villes comme Jaipur, où vit la Française, transformé­es en îlots de chaleur. Ce sont la précocité et la durée de cette vague, plus de deux mois déjà, qui inquiètent surtout les climatolog­ues. Mais ces périodes de canicule, qui promettent de se répéter avec le réchauffem­ent climatique, n’incitent pourtant pas la Française à partir : ”Le problème est global et il revient aux citoyens du monde de s’engager pour le climat. Nous voyons bien que même en France, les températur­es augmentent ces dernières années. Cela n’est pas bon signe, même si sur une note plus légère les gens se disent “Chouette,

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on va pouvoir bronzer, ou se baigner dans les fontaines de Paris” “.

Les écoles fermées l’après-midi

Née à Bruxerolle­s, près de Poitiers, dans la Vienne, diplômée d’un master en coopératio­n internatio­nale, Éline Caillaud a vu du pays avant l’Inde: Bristol, en Angleterre, puis Beyrouth, au Liban, comme volontaire pour une ONG, et enfin Phnom Penh, au Cambodge. A Jaipur, elle donne des cours de français pour plusieurs instituts de langue après avoir travaillé dans une agence de voyages, fermée depuis la crise du Covid-19. ”Je suis privilégié­e”, reconnaît la jeune femme de 33 ans, mariée à un Indien. ”Parce qu’en tant que professeur­e, je travaille la plupart du temps à l’intérieur. Du coup, la climatisat­ion tourne toute la journée, comme dans les foyers de classe moyenne qui en ont une. Ils se sont habitués à vivre avec”.

L’inde vient d’ailleurs de rouvrir plusieurs dizaines de mines de charbon abandonnée­s pour produire encore davantage d’électricit­é. Malgré la chaleur, les commerces de Jaipur restent ouverts mais le gouverneme­nt du Rajasthan a décidé de fermer les écoles l’après-midi. Les élèves ne vont donc en classe que le matin. ”Dans la rue, la vie continue malgré la chaleur extrême”, témoigne Éline Caillaud. “Les gens vont au travail, il y a toujours des vendeurs ambulants et des chauffeurs de tuk-tuk. Au Rajasthan, les gens consomment beaucoup de boissons à base de lait, sucrées ou salées. Cela leur permet un peu de se rafraîchir”.

Les vagues de chaleur ont officielle­ment fait déjà plus de 6.500 morts en Inde depuis 2010. Un chiffre qui pourrait augmenter drastiquem­ent dans le futur.

Lui écrire : elinecaill­aud@hotmail.fr

 ?? ?? Eline Caillaud, à Jaipur, en Inde, où la températur­e oscille en journée entre 40 et 45 degrés Celcius depuis le début du mois de mai. (Crédits : Eline Caillaud)
Eline Caillaud, à Jaipur, en Inde, où la températur­e oscille en journée entre 40 et 45 degrés Celcius depuis le début du mois de mai. (Crédits : Eline Caillaud)
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