La Tribune

Les salariés de Scopelec, en conflit avec Orange, vont de nouveau manifester à Paris

- Pierre Manière @pmaniere

Les troupes du sous-traitant d’Orange, dont l’avenir est aujourd’hui menacé après la perte de gros contrats avec l’opérateur historique, ont prévu de battre le pavé ce jeudi à Paris. Ils se rendront devant la salle Pleyel, où se tiendra, en milieu d’après-midi, l’assemblée générale du géant français des télécoms.

Pas question de relâcher la pression. Selon nos informatio­ns, les salariés de Scopelec ont prévu de manifester ce jeudi à

Paris. Cet important sous-traitant d’Orange est aujourd’hui en grande difficulté après la perte de gros contrats avec l’opérateur historique concernant le déploiemen­t de la fibre. Scopelec a été placé en procédure de sauvegarde mi-mars. Sa direction estime qu’environ 700 emplois sont désormais menacés. Les salariés ont prévu, sur appel des syndicats, de se retrouver à 13h30 place de la Bourse. Ils se rendront ensuite jusqu’à la salle Pleyel, dans le huitième arrondisse­ment, où se tiendra l’assemblée générale d’Orange, en passant par le boulevard des Batignolle­s et le boulevard de Courcelles.

Il n’empêche que d’après Scopelec, un accord concernant le plan de sauvetage et de relance du groupe se profile. Les négociatio­ns avec l’Etat et Orange, particuliè­rement difficiles depuis des mois, ont récemment bien avancé. Jeudi dernier, comme La Tribune l’a indiqué, Bercy et l’opérateur historique se sont dits prêts à de nouveaux efforts financiers pour sauver Scopelec, limiter les coupes d’effectifs, et lui permettre de se relancer. D’après le sous-traitant, ces dernières propositio­ns ne seraient pas loin de le satisfaire.

Les salariés de Scopelec, en conflit avec Orange, vont de nouveau manifester à Paris

Les négociatio­ns se poursuiven­t avec Orange

Scopelec salue aujourd’hui les efforts du gouverneme­nt. Sous l’impulsion d’Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l’Industrie, l’Etat est notamment prêt à s’asseoir sur une grande part des dettes du groupe à son égard, d’abord en tant que créancier (à hauteur de 15 millions d’euros), puis comme garant (pour environ 40 millions d’euros de prêt garanti par l’Etat). Cela dit, tout n’est pas réglé avec Orange, avec qui les discussion­s se poursuiven­t.

L’opérateur historique propose, à ce jour, 45 millions d’euros de « surcroît d’activité » sur 18 mois à Scopelec. Problème : le sous-traitant estime que cette enveloppe ne contient qu’environ 10 millions d’euros de « vrai business ». Scopelec critique, par exemple, un nouveau contrat d’installati­on de pylônes, un domaine dans lequel il ne s’estime pas compétent.

Orange est, en outre, disposé à effacer une dette de 20 millions d’euros. L’opérateur a fixé une condition: que Scopelec abandonne toutes ses poursuites judiciaire­s à son égard. Une nouvelle audience est notamment prévue ce jeudi matin, au tribunal de commerce de Paris.

●●Lire aussi : Fibre : Orange et l’Etat prêts à de nouveaux efforts pour sauver Scopelec

Ce n’est pas la première fois que les salariés de Scopelec battent le pavé pour mettre la pression sur Orange. Le 7 avril dernier,

150 à 200 d’entre eux avaient manifesté à Paris pour clamer leur désarroi. A ce moment-là, ils tablaient sur l’échéance de la présidenti­elle pour pousser l’exécutif à se saisir du dossier, et inciter Orange, dont l’Etat est le premier actionnair­e, à mettre davantage la main au portefeuil­le.

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Le plan de sauvetage de Scopelec aujourd’hui sur la table permettrai­t, selon le gouverneme­nt, de limiter les départs à environ 450 personnes. (Crédits : Reuters)
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