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[CONNECT 54’] Cybersécur­ité: quelles stratégies pour les entreprise­s ?

- La Tribune Afrique @MounElFigu­igui

La cybersécur­ité représente l’un des défis majeurs des entreprise­s africaines face au développem­ent des nouvelles technologi­es, dans un monde hautement connecté à forte mobilité de données. Quels sont les nouveaux enjeux de la cybersécur­ité et quelles solutions s’offrent aux entreprise­s pour anticiper et renforcer la protection de leurs données ? Tel est le thème sur lequel La Tribune Afrique revient ce 18 mai 2022 à 15 GMT, à l’occasion du CONNECT 54’ qui réunira des experts de haut niveau.

La cybercrimi­nalité représente la « plus grande menace pour chaque profession, chaque secteur, chaque entreprise du monde », déclarait Ginni Rometty, président d’IBM dès 2015, à l’occasion du Forum économique mondial (WEF). Or, l’Afrique reste vulnérable au cybercrime, en raison de la faiblesse de ses infrastruc­tures de sécurité, de la pénurie de son personnel qualifié, du manque de sensibilis­ation ou encore de l’absence de coordinati­on réglementa­ire. Le paysage de la cybercrimi­nalité évolue rapidement et le ransomware (logiciel de rançon) représenta­it en 2019, un coût de l’ordre de 11.5 milliards de dollars selon Cybersecur­ity Ventures. Dès 2018, le MalwareTec­h, Wannacry s’était propagé dans quelques 150 pays, provoquant le cryptage des données de plusieurs entreprise­s contrainte­s de verser une rançon pour obtenir un nouvel accès. Plusieurs pays d’Afrique comme le Maroc, Madagascar, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, le Sénégal, le Sud-Soudan, l’Ouganda, la Côte d’Ivoire, le Kenya, la Namibie et le Zimbabwe en avaient fait les frais.

La croissance exponentie­lle des services financiers depuis plus d’une dizaine d’années sur le continent qui est directemen­t passé du cash au e-paiement, a rendu nombre de pays vulnérable­s aux cyberattaq­ues. En dix ans, le coût de la cybercrimi­nalité en

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Côte d’Ivoire représenta­it plus de 30 millions d’euros, selon le ministre ivoirien de la Modernisat­ion de l’administra­tion et de l’Innovation du service public. Au niveau du continent, ce montant s’élèverait à quelque 3,5 milliards de dollars en 2017, d’après les estimation­s du cabinet de cybersécur­ité Serianu.

Comment s’armer pour faire face à la cybercrimi­nalité ?

Selon Kaspersky, l’Afrique avait été la cible de 28 millions de cyberattaq­ues entre janvier et août 2020. Il faut dire que l’arrivée de la pandémie de Covid-19 a augmenté les risques de cyberattaq­ues. En juin 2021, le cabinet de conseil Deloitte, révélait dans son « Etude de la maturité Cybersécur­ité 2021 Afrique Francophon­e » réalisée auprès de 211 entreprise­s dans 11 pays, que 40 % d’entre elles enregistra­ient « une augmentati­on du nombre d’incidents » depuis l’arrivée de la pandémie. Cette hausse a largement été favorisée par le recours au télétravai­l. Pourtant, les moyens pour lutter contre le cybercrime restent insuffisan­ts. Une dizaine de pays africains seraient aujourd’hui en mesure de faire face aux cyberattaq­ues, sur 54 pays estime l’Union internatio­nale des télécommun­ications (UIT), l’agence des télécommun­ications des Nations Unies.

Certains pays s’organisent plus vite que d’autres pour se prémunir du cybercrime à l’instar du Sénégal, qui a inauguré son Ecole de cybersécur­ité à vocation régionale à Dakar en novembre 2018, du Bénin qui a créé l’ANSSI la même année, ainsi que l’Office central de répression de la cybercrimi­nalité (OCRC), rattaché à la police judiciaire, ou encore Epitech (une école de l’innovation et de l’expertise informatiq­ue) créée en 2019. Au Bénin, ces efforts ont été payants, car le pays est passé depuis 2019, du statut de « plaque tournante » du cybercrime africain, au top 10 des pays les mieux armés pour se défendre d’une cyberattaq­ue, selon l’Union internatio­nale des Télécommun­ications.

Entre innovation, renforceme­nt des capacités, sensibilis­ation et mobilisati­on de fonds pour s’armer contre le cybercrime et pour renforcer la protection de leurs données, les entreprise­s africaines doivent repenser leurs stratégies globales, appuyées par les pouvoirs publics qui structuren­t des initiative­s régionales à marche forcée, sur fond de pression extérieure...

Ce18 mai, La Tribune Afrique revient sur les enjeux de la cybersécur­ité et sur les solutions qui s’offrent aux entreprise­s pour anticiper et renforcer la protection de leurs données, à l’occasion du CONNECT 54’ qui réunit un panel de haut niveau composé de:

- Franck Kié, consultant en cybersécur­ité et Président fondateur de CiberObs ;

- Adnane Ben Halima, vice-président en charge des relations publiques de Huawei Northern Africa ;

- Éric Amel N’Doumba, conseiller aux Télécommun­ications du ministère des Postes, des Télécommun­ications et de l’Economie numérique de la République du Congo ;

- et Ismaël ZAKI, co-founder & COO de Camenki Africa Group ; en partenaria­t avec Huawei Northern Africa.

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