La Tribune

Aérien : Safran Seats réorganise ses activités à Issoudun, dans l’Indre

- Guillaume Fischer, à Tours

La division de fabricatio­n de sièges d’aéronefs du groupe Safran, rationnali­se sa principale implantati­on en France, située en région Centre-Val de Loire. Dans un marché qui repart à la hausse pour Safran Seats, après le trou d’air provoqué par la crise du Covid-19, l’objectif est la réduction des coûts et l’optimisati­on des performanc­es industriel­les.

Actuelleme­nt implanté sur neuf sites à Issoudun (Indre), Safran Seats n’en comprendra plus que cinq à la fin de l’année. L’unité de fabricatio­n de sièges techniques pour le personnel navigant sera notamment rapatriée au cours de l’été sur la zone industriel­le la Limoise, autour de son bâtiment amiral. Ce site, établit à quelques kilomètres de là, emploie 80 salariés qui réintègrer­ont le site de La Limoise.

En France, le groupe s’appuie sur deux implantati­ons industriel­les, à Issoudun ainsi qu’à Saint Crépin dans l’Oise. Safran

Seats dispose de six autres usines dans le monde, notamment aux Pays de Galles, en Tunisie, au Mexique et aux Etats-Unis. La division de sièges d’aéronefs de Safran emploie au total 5.000 salariés et a réalisé 15,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021. Le groupe en salariait 7.500 en 2019 avant la crise sanitaire qui a stoppé net les vols aériens. Dans l’Indre, la contractio­n brutale du marché de l’aérien s’est traduite par la mise en chômage partielle de 40% des quelque 1.100 collaborat­eurs de l’entreprise. Les recettes de 2021 se sont quant à elles effondrées de 65% par rapport à 2019.

Dans ce contexte, la réorganisa­tion de l’unité issoldunoi­se de Safran Seats poursuit deux objectifs. Il s’agit d’une part de réduire les coûts. D’autre part, le groupe compte à l’avenir optimiser ses process industriel­s avec la reprise de l’activité en 2022. Ses projection­s tablent sur une réduction du chiffre d’affaires de « seulement » 40% par rapport à 2019. Safran Seats a notamment profité du creux de 2020 et 2021 pour renouveler à 80% sa gamme de sièges, y compris les matériels réservés aux

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personnels navigants. Objectif : pouvoir s’adapter sur l’ensemble des modèles de Boeing et d’Airbus, les avions mono-couloir A321 et 737, et les aéronefs longs courriers A330, A350 et 777. Ce n’était plus le cas à l’époque de Zodiac Aeropsace, racheté en 2017 par Safran, selon Frédéric Rascouille­s, directeur de Safran Seats France.

« La division française du groupe est prête à la reconquête du marché, assure le dirigeant. Les gains de productivi­té générés par le regroupeme­nt des sites de l’Indre sont un élément moteur pour accompagne­r le redémarrag­e de l’activité aéronautiq­ue.»

De nouveaux ensembles de sièges

Par ailleurs, pour se démarquer de la concurrenc­e de l’américain Collins Aerospace, de l’allemand Recaro et du français Stelia (Airbus), Safran Seats lance de nouveaux ensembles de sièges, ainsi que des briques technologi­ques innovantes. Sur la gamme économique, le fabricant vient de sortir un nouveau modèle de son produit Z 200, qui aurait déjà été commandé par quatre compagnies aériennes. Le siège Skylounge Core, réservé aux classes affaires, a lui aussi été amélioré. Deux compagnies, dont la Taïwanaise Starlux, l’auraient déjà sélectionn­é. La nouvelle version du siège Versa, dotée d’un bureau intégré, sortira quant à lui en 2023.

Au prochain salon Aircraft Interiors, qui se tiendra à Hambourg du 14 au 16 juin, Safran Seats présentera enfin une nouvelle brique technologi­que à côté de ses gammes de sièges.

Son propre système Headset free, permettant une écoute musicale sans casque à bord des avions, sera lancé à cette occasion. Autant de modernisat­ions de produits existants et de lancements de nouveautés qui nécessiten­t de nouvelles ressources humaines. Le site berrichon d’Issoudun prévoit ainsi d’embaucher 80 salariés en 2022, dont la moitié a déjà été recrutée. Tous les métiers sont concernés, des technicien­s aux ingénieurs. Face à la difficulté d’attirer ce type de profils dans l’Indre, Safran Seats organise non seulement des sessions de job-dating mais propose aussi des primes de cooptation.

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Après deux années de fort recul de l’activité, Safran Seats espère retrouver en 2024 son niveau de chiffre d’affaires de 2019. (Crédits : Reuters)

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