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Royaume-Uni : l’inflation repart à la hausse à 10,1% sur un an en septembre

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L’inflation annuelle repart à la hausse à 10,1% en septembre après une brève accalmie en août, soit le niveau le plus élevé du G7. Alors que la hausse des prix devrait durer, le gouverneme­nt britanniqu­e ne dispose que de faibles marges de manoeuvre après ses erreurs des dernières semaines qui ont amplifié la crise économique.

La barre statistiqu­e et symbolique des 10% d’inflation annuelle est franchie au Royaume-Uni. En septembre, elle a légèrement accéléré à 10,1% sur douze mois (contre 9,9% en août) à cause d’une hausse généralisé­e du coût de la vie, aussi bien sur les prix de l’énergie que les produits alimentair­es qui flambent dans des proportion­s inédites depuis 40 ans.

« Après la petite baisse du mois dernier, l’inflation est retournée à ses sommets du début de l’été », note Darren Morgan, responsabl­e des statistiqu­es économique­s de l’l’Office britanniqu­e national des statistiqu­es (ONS). Dans son rapport mensuel rendu public ce mardi, l’ONS précise que la flambée des prix au Royaume-Uni, la plus forte des pays du G7, a toutefois été légèrement amortie en octobre par un repli des prix des carburants.

Le budget des ménages n’en reste pas moins très fragilisé, et les perspectiv­es pour les prochains mois ne laissent pas présager d’accalmie de l’inflation alors que le pays est confronté aux conséquenc­es cumulées de la crise énergétiqu­e provoquée par la guerre en Ukraine et aux difficulté­s des chaînes d’approvisio­nnements amplifiées par le Brexit.

L’inflation devrait se poursuivre, le gouverneme­nt désarmé

Fin août, la banque Goldman Sachs évoquait une inflation à 20% en début d’année 2023 si les prix de l’énergie continuaie­nt à flamber. Ce scénario du pire ne semble pas se produire pour l’instant en raison de la détente des cours du brut. La tendance

Royaume-Uni : l’inflation repart à la hausse à 10,1% sur un an en septembre

est toutefois à la poursuite de l’inflation, qui va peser sur les ménages sans que le gouverneme­nt ne puisse massivemen­t intervenir.

En effet, le gouverneme­nt de Liz Truss a dégainé le 23 septembre un programme anti-inflation et anti-récession incohérent et nonfinancé. En l’absence de chiffrage budgétaire, les taux de la dette britanniqu­e se sont envolés et la livre s’est écroulée à son plus bas historique vis-à-vis du dollar. Les crédits des ménages et le coût des importatio­ns s’en sont trouvés augmentés, de quoi aggraver une crise déjà très sérieuse.

Arrivé en urgence vendredi, le nouveau ministre des Finances Jeremy Hunt dispose de marges de manoeuvres très réduites pour aider les ménages et se focalise sur le rétablisse­ment des comptes publics. Le plafonneme­nt des factures d’énergie prévu pour deux ans est ramené à six mois et les aides publiques contre l’inflation ne concernero­nt que les plus pauvres, a déjà tranché le Chancelier de l’Echiquier. La montée continue de l’inflation ne vient pas simplifier son équation économique.

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Le nouveau ministre des Finances britanniqu­es Jeremy Hunt. (Crédits : HENRY NICHOLLS)

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