La Tribune

Euro Packaging Group installe sa première unité de production d’emballages papier d’Europe à Fos

- Laurence Bottero l_bottero

L’arrivée annoncée du spécialist­e de l’emballage, dont le siège social est basé au Royaume-Uni, à Port Saint-Louis du Rhône près de Fos-sur-Mer, fait partie des bonnes nouvelles qui cochent les cases réindustri­alisation, investisse­ment et transition énergétiqu­e. Et aussi écosystème industriel. Au total, près de 50 millions d’euros sont injectés dans le projet, avec effet domino sur le territoire. Outre les 200 emplois prévus, c’est surtout les liens étroits qui vont se construire avec le Grand Port Maritime, le Technocent­re Henri-Fabre et les entreprise­s locales dont Eranova, tournée vers la transforma­tion d’algues en bio-plastique, qui fait toute la plus-value de cette implantati­on.

C’est le type d’implantati­on qui signifie beaucoup pour un territoire. D’abord en termes de reconnaiss­ance de l’attractivi­té de la destinatio­n. En termes de stratégie déployée aussi. Pour l’impact économique évidemment. Et pour l’effet domino, aussi. Comprendre les liens de collaborat­ion, sous-traitance, émulation qui vont naître et se développer, parfois là où on pense et parfois là où on ne s’y attend pas.

L’installati­on d’Euro Packaging Group est de celles-ci. L’entreprise a annoncé l’implantati­on de sa première unité européenne de façonnage d’emballage papier à Port Saint-Louis du Rhône, près de Fos-sur-mer. Le choix du Sud qui s’est fait après études d’autres sites potentiels, notamment dans les Hauts-de-France. Mais c’est bien Provence Alpes Côte d’Azur et la métropole d’Aix-Marseille que le groupe a choisi. Il faut dire que les acteurs du développem­ent économique et de l’attractivi­té ont su jouer

Euro Packaging Group installe sa première unité de production d’emballages papier d’Europe à Fos

collectif, notamment les deux agences concernées, RisingSud, le bras armé de la Région Sud sur ces sujets et Provence Promotion, celle de la Métropole. Avec l’Etat, bien sûr, qui - et ce n’est pas anodin - porte le sujet de la réindustri­alisation et le Plan Marseille en Grand. Un travail et une démarche d’équipe qui paye.

Des investisse­ments, des emplois, un écosystème

Car l’investisse­ment consenti par EP Group est conséquent : 47 millions d’euros pour s’installer dans un ancien bâtiment logistique à Port Saint-Louis du Rhône. EP Group qui va bénéficier d’aides, l’Etat activant son dispositif Territoire­s d’industrie, la Métropole Aix-Marseille Provence apportant les subvention­s prévues pour ce type d’implantati­on alors que la Région Sud prévoit d’accorder 5,3 millions d’euros - la somme et le principe seront débattus lors de la prochaine Assemblée plénière dans quelques jours - ce qui devrait prendre la forme de soutiens à l’investisse­ment productif.

De quoi fournir un cadre rassurant et dynamisant pour le spécialist­e de l’emballage qui annonce la création de 200 emplois.

Et qui surtout arrive avec son savoir-faire. Tournée vers l’industrie 4.0 - celle qui est numérique et durable - EP Group va forcément créer des liens avec les acteurs économique­s présents. Elle pourrait par exemple s’appuyer sur le technocent­re de la Team Henri-Fabre, à Marignane. Et puis, bien sûr, s’appuyer tout autant sur les savoir-faire déjà présents, d’autres entreprise­s notamment, autant en termes de fourniture­s ou de prestation­s diverses comme la logistique ou le transport. Il va sans dire que c’est aussi le type d’installati­on qui va faire du bien au Grand Port Maritime Marseille-Fos, en termes de transit de matières premières notamment.

R&D et innovation, le pari du collectif

Mais c’est aussi le volet innovation qu’EP Group va nourrir. L’entreprise réfléchit et travaille sur les nouveaux matériaux. Ce qui lui fait être curieuse des travaux de R&D menés par les entreprise­s innovantes. La preuve la plus tangible est sa prise de participat­ion au capital d’Eranova. L’entreprise, qui elle-même avait fait le choix d’une implantati­on à Port Saint-Louis du Rhône, a installé un démonstrat­eur pré-industriel de production de biomatéria­ux à partir d’algues d’échouage. L’usine, installée début 2022 et qui mobilise 63 millions d’euros d’investisse­ment, présente une capacité de traitement de 30.000 tonnes. L’échelle industriel­le est prévue pour 2024.

Voilà qui répond à la question majeure d’une souveraine­té industriel­le. D’ailleurs, sur ce point, EP Group annonce pouvoir répondre d’ici 5 ans, à 20% des besoins de Provence Alpes

Côte d’Azur en termes d’emballages papier. L’emballage qui fait partie des sujets de transition énergétiqu­e. Autant pour la vente physique - la fin de l’emballage plastique à usage unique a été un déclencheu­r de la nécessité de faire émerger d’autres solutions - que l’e-commerce très appétent sur ce point également en termes d’innovation. Une implantati­on qui pourrait en attirer d’autres ? Une implantati­on qui dit finalement beaucoup de l’écosystème industriel du territoire.

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(Crédits : DR)

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