La Tribune

Malgré la remontée d’octobre, toujours un tiers de ventes automobile­s en moins par rapport à 2019

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Les ventes de voitures neuves ont légèrement augmenté en octobre 2022 par rapport à l’an dernier. Mais elles restent en retrait d’un tiers par rapport à octobre 2019, avant la pandémie et la pénurie de puces. Les ventes de véhicules utilitaire­s reculent, souvent un mauvais signe pour l’économie, note le PFA.

Cela ressemble à une bonne nouvelle. Alors que le Mondial de l’Auto n’a pas fait le plein malgré son retour après 4 ans d’absence du grand salon de Paris, les ventes de voitures neuves en France ont légèrement augmenté en octobre, par rapport à 2021, pour le troisième mois consécutif. Certes, mais elles restent toujours très inférieure­s à leur niveau d’avant-crise en raison de pénuries persistant­es de puces électroniq­ues.

Le secteur a enregistré 124.942 immatricul­ations de voitures particuliè­res en octobre, un chiffre en hausse de 5,45% sur un an, selon des chiffres publiés mardi par la Plateforme automobile (PFA) qui représente les constructe­urs et les équipement­iers. Mais la baisse est de 33,9% par rapport à octobre 2019, avant la crise sanitaire. Sur les dix premiers mois de l’année 2022, les ventes de voitures particuliè­res sont en recul de 10,3%, selon ce rapport. “On a certes une augmentati­on par rapport à l’année dernière, mais quand vous regardez le marché tel qu’il était en 2019, on a un tiers de véhicules en moins”, a indiqué à l’AFP François Roudier, responsabl­e de la communicat­ion de la PFA.

”On a toujours les mêmes causes, le problème des semi-conducteur­s, qui d’ailleurs a frappé un peu plus durement l’Europe que les autres continents le mois dernier, avec des arrêts de production en Italie, en Espagne et bien sûr en France, et l’impos

Malgré la remontée d’octobre, toujours un tiers de ventes automobile­s en moins par rapport à 2019

sibilité de livrer certains modèles”, a-t-il noté. Depuis le printemps 2021, le marché automobile est fortement freiné en Europe et en Amérique par une série de problèmes logistique­s, dont une pénurie de semi-conducteur­s. Ces puces électroniq­ues, principale­ment fabriquées en Asie, sont indispensa­bles à la production des téléphones et ordinateur­s portables, mais aussi des voitures qui embarquent toujours plus de technologi­e.

« Ce troisième mois consécutif de hausse semble au moins montrer que la longue chute du marché provoquée par la crise sanitaire puis les pénuries est enfin enrayée », déclare Julien Billon, directeur général de AAA Data. « Les volumes restent toutefois à des niveaux historique­ment faibles. L’inflation et les pénuries sont toujours là, les clients restent attentiste­s face à la transition vers l’électrique et ils ne sont sans doute pas prêts à suivre l’augmentati­on des prix des voitures. D’ailleurs sur le marché du VO les modèles les plus anciens sont ceux dont les transactio­ns reculent le moins, malgré les restrictio­ns à venir dans les ZFE et la volonté de renouveler le parc. »

Le leader Stellantis - avec 32,5% du marché français - est en recul de 14,5% sur les dix premiers mois de l’année, avec notamment de forts reculs de Citroën et Peugeot. Renault -24,3% de part de marché- a limité sa chute à 7,8% sur dix mois. Plus bas dans le classement, les ventes du groupe Volkswagen ont baissé de 18,1%, celles de Toyota de 5,4% et celles de BMW de 6,6%. Stellantis et Renault étaient en baisse en octobre, tandis que la plupart de leurs concurrent­s étrangers ont gagné du terrain sur le marché français.

Diesel et essence ont représenté 53,7% des ventes de voitures particuliè­res en France sur les dix premiers mois de l’année, contre 62,7% un an plus tôt. Les ventes de véhicules électrique­s ont progressé de 35.000 unités environ sur les dix premiers mois de 2022 par rapport à la même période de 2021. Après le symbole du mois de septembre, octobre vient confirmer l’entrée dans une nouvelle étape de la transition énergétiqu­e, soulignent les experts de AAA Data. En effet, pour la deuxième fois, les mises à la route de véhicules 100 % électrique­s ont été plus nombreuses - à quelques unités près - que celles de véhicules diesels (16 861 électrique­s contre 16 850 diesels). Sur le mois comme au cumul des dix premiers mois de l’année, les modèles 100 % électrique­s représente­nt 13 % du marché. Un marché qui reste dominé par les voitures essence (38 % de part en 2022) et les hybrides (28 % de part), malgré l’érosion continue du segment des hybrides rechargeab­les (- 12 %). Si les volumes restent modestes, les énergies alternativ­es continuent de progresser (+ 59 % pour une part de marché qui s’établit à 5 %).

Le marché de l’occasion a parallèlem­ent baissé de 10,3% en octobre avec 439.421 transactio­ns, faute de matériel récent à vendre, soit une baisse de 10,3% sur les dix premiers mois de l’année, selon le cabinet AAA Data.

Mauvais signe pour la santé de l’économie et du secteur des indépendan­ts et artisans, la PFA s’inquiète aussi de la baisse des ventes de véhicules utilitaire­s légers, de 6,7% en octobre et 21,1% sur dix mois, ce “qui traditionn­ellement annonce des moments économique­s difficiles” selon M. Roudier.

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(Crédits : Gonzalo Fuentes)

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