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La SNCF sommée par le gouverneme­nt de travailler sur un « bouclier tarifaire »

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Face à l’inévitable augmentati­on des billets de train en 2023, liée à la hausse des prix de l’électricit­é, Clément Beaune, ministre des Transports, a demandé à la SNCF, pour protéger « les plus modestes » de « travailler en matière de prix des billets sur un bouclier tarifaire ». Il souhaite que « l’augmentati­on soit en tout cas inférieure à l’inflation ».

La SNCF va devoir plancher sur un « bouclier tarifaire » pour atténuer les augmentati­ons des prix des billets, attendues en 2023 en raison de l’explosion du prix de l’électricit­é. Sur le plateau du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro, Clément Beaune, ministre des Transports a demandé à la SNCF de protéger d’abord « ceux qui ont besoin du train au quotidien, les plus modestes, les jeunes qui utilisent les Ouigo ». Il aussi souhaité que « l’augmentati­on des billets soit en tout cas inférieure à l’inflation ».

Première consommatr­ice d’électricit­é en France, la SNCF, selon son patron, Jean-Pierre Farandou, s’attend en 2023 à ce que la facture pour SNCF Voyageurs augmente de 1,6 à 1,7 milliard d’euros en 2023. « Si on répercutai­t directemen­t cette hausse sur le coût du billet, on serait amené à majorer les billets de TGV de 10% », avait-il déjà pu assurer au début de l’automne, parlant d’un rapide « calcul de coin de table ».

« Le train doit rester un transport populaire »

Il avait également tenu à rassurer en promettant que la SNCF ne répercuter­ait « pas 100% des coûts sur les clients ». Lors du dernier IFTM Top Resa, salon des profession­nels du tourisme qui s’est tenu en septembre dernier, Olivier Pinna, directeur du voyage d’affaires, assurait aussi que cette augmentati­on ne serait pas aussi forte, « le train devant rester un transport populaire ».

La SNCF sommée par le gouverneme­nt de travailler sur un « bouclier tarifaire »

Souvent montrée du doigt pour ses prix jugés prohibitif­s, la

SNCF s’était défendue début décembre : « Ce n’est pas le train qui est trop cher, c’est l’avion qui ne l’est pas assez », expliquait alors Jean-Pierre Farandou, interrogé à l’Assemblée nationale sur la cherté de billets de train par rapport à l’avion sur certaines destinatio­ns en France. « Je ne comprends pas pourquoi les compagnies aériennes sont exemptées de toute taxe sur le kérosène. Moi, je paie des taxes, sur mon énergie, sur mon gazole je paie des taxes... ».

Sur les autoroutes, la hausse des péages devrait se situer en deçà de l’inflation

Clément Beaune a également évoqué la hausse des prix des péages autoroutie­rs qui doit avoir lieu en 2023 et a dit espérer qu’elle se situe en deçà de l’inflation. « Ça sera une hausse plus importante certaineme­nt - parce qu’on a connu une inflation élevée - que les 2% de 2022, mais ce sera une fourchette entre 2 et 8% ». Des discussion­s sont en cours entre le gouverneme­nt et les sociétés d’autoroutes.

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ZOOM - Les prix des trains ont-ils déjà grimpé ?

Dans un rapport publié fin mai sur l’évolution des prix à la consommati­on, l’Insee constatait une hausse importante des prix du transport en train depuis un an : +12,9% en avril sur un an pour le transport ferroviair­e de passagers et +14,6% sur un an en transport de passagers par train. Jean-Pierre Farandou, patron de la SNCF, contestait alors vivement ce chiffre. La « bonne année de comparaiso­n avec 2022, c’est 2019 », avant la crise sanitaire précisant même que « les prix moyens ont objectivem­ent baissé de 7% ! » entre 2022 et 2019.

Et d’expliquer : « La comparaiso­n est faite par l’Insee entre les trains de 2022 et les trains de 2021. En 2021, il y avait beaucoup moins de monde dans les trains et la proportion de prix réduits était plus forte, ce qui a fait baisser la moyenne ». Il éclaire : « En fait, les prix n’ont pas augmenté dans la gamme. Mais comme cette année, il y a davantage de monde, il y a davantage de monde qui utilisent des prix un peu plus élevés dans la gamme, ce qui entraîne une augmentati­on du prix moyen constaté », a ajouté le dirigeant, assurant que la société ferroviair­e pratique toujours « une politique de prix modérés ».

 ?? ?? De nouveaux Ouigo, l’offre low cost de la SNCF, circuleron­t dès décembre depuis Paris dont Brest, La Rochelle ou Perpignan.
De nouveaux Ouigo, l’offre low cost de la SNCF, circuleron­t dès décembre depuis Paris dont Brest, La Rochelle ou Perpignan.

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