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Pécresse met la pression sur Castex: « La RATP doit revenir à 100% de l’offre d’avant-Covid »

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Àpeine désigné, pas encore confirmé par le Parlement, mais déjà ciblé. Jean Castex aura fort à faire dès ses premières semaines à la tête de la RATP. Les tensions sur le réseau où les métros et les bus débordent provoquent l’ire des usagers. Alors que la région Ile-de-France avait imposé une baisse de l’offre de transport pour faire des économies face une moindre fréquentat­ion, Valérie Pécresse change de position et demande à la RATP de « revenir à 100% de l’offre d’avant-Covid ».

Confrontée à la colère des usagers, Valérie Pécresse accentue la pression sur la RATP et sa direction. Après avoir déjà exigé dans une lettre adressée la semaine dernière à la RATP de prendre « les mesures nécessaire­s » pour s’attaquer à l’engorgemen­t du métro parisien, la présidente de l’Ile-de-France, responsabl­e des transports de la région, précise ses exigences au gestionnai­re des transports parisiens.

La RATP doit désormais, à la demande de l’élue, « revenir à 100% de l’offre d’avant-Covid » contre 98% en moyenne - en théorie - dans les transports parisiens. Un changement de position de la part de la région. Ces derniers mois, Île-de-France mobilités (IDFM) avait réduit l’offre francilien­ne de transport pour faire des économies dans un contexte de moindre fréquentat­ion consécutiv­e à la pandémie.

Jean Castex visé

Sous pression, l’ex-candidate à la présidenti­elle pointe la responsabi­lité première du gestionnai­re du métro, accusé d’avoir « sous-estimé les problèmes qu’elle rencontre sur le métro (...) dans des proportion­s inacceptab­les (...) à cause du manque de bus qui entraîne un report sur le métro, des travaux dans Paris qui font qu’on ne peut plus rouler, du coût de l’énergie... ». « En particulie­r sur les lignes 3, 4, 6, 8, 11, 12 et 13, les plus dégradées, avec des taux de régularité inférieurs à 91% », a-t-elle pointé. Des

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reproches déjà présents dans sa lettre de la semaine dernière envoyée à la direction de la régie des transports parisiens.

Valérie Pécresse a directemen­t exhorté le futur patron de l’opérateur, Jean Castex, dont la nomination doit encore être confirmée par le Parlement, à « rétablir la qualité de service qui s’est nettement dégradée depuis la rentrée ».

L’ancien Premier ministre, dont l’audition est programmée cette semaine par l’Assemblée nationale puis le Sénat, « va devoir se retrousser les manches », a averti Valérie Pécresse. À travers Jean Castex, la présidente de région en appelle directemen­t à l’État afin qu’il fournisse les moyens nécessaire­s à la remise en bonne marche du réseau.

« L’État ne me donne pas d’argent »

« Avec la dette Covid, l’inflation, les coûts de l’énergie, qui doublent, et les nouveaux besoins de financemen­t liés aux nouvelles lignes comme celles du Grand Paris Express (...), nous sommes face à un mur », a-t-elle alerté. IDFM doit trouver 950 millions d’euros pour boucler son budget 2023 et « l’État ne me donne pas d’argent », a-t-elle déploré.

Valérie Pécresse dit avoir besoin de moyens supplément­aires pour éviter de répercuter les hausses de coûts du réseau et ses déficits sur le prix des transports. La responsabl­e politique agite depuis plusieurs semaines le risque d’un pass navigo qui grimperait à 100 euros par mois contre 75,2 euros aujourd’hui.

« On peut l’éviter si l’État nous répond enfin, autorise une hausse du versement mobilité, ou nous attribue les recettes fiscales promises en 2020; bref, (s’il) arrête de nous balader », a-t-elle insisté.

 ?? ?? Jean Castex sera auditionné par le Sénat et l’Assemblée pour se voir confirmer sa nomination à la tête de la RATP. (Crédits : POOL)
Jean Castex sera auditionné par le Sénat et l’Assemblée pour se voir confirmer sa nomination à la tête de la RATP. (Crédits : POOL)

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