La Tribune

Côte d’Azur : Isart Digital, la brique jeu vidéo qui vient renforcer la filière des industries créatives

- Laurence Bottero l_bottero

En installant un campus à Nice, l’école originaire de Paris vient apporter un cadre profession­nalisant à une industrie en pleine structurat­ion, riche de son héritage cinématogr­aphique mais qui doit offrir toutes les expertises nécessaire­s, dont les plus innovantes.

Car si La Victorine veut revenir à ses premiers amours, à Cannes, on veut assemble peu à peu les briques nécessaire­s capables de placer le territoire dans une dynamique qui va avec les attentes des profession­nels. D’autant que d’autres territoire­s sont performant­s, dont l’Occitanie voisine.

C’est une brique de plus qui vient compléter l’existant et son installati­on au sein de l’Eco-Vallée à Nice est le signal qui confirme que la volonté de faire des industries créatives un levier de compétitiv­ité, levier qui était, fut un temps, assez complet mais qui a perdu de sa structurat­ion, de son « chasser en meute »... laissant à l’Occitanie toute la place pour devenir un territoire hyper attractif de ce point de vue.

Si la structurat­ion s’est quelque peu dissolue à l’échelle du départemen­t, les compétence­s sur le territoire sont belles et bien là. La Victorine, ses mythiques studios, sont en train de renaître de leurs cendres. A Cannes, depuis une dizaine d’années, le travail mené avec l’Université Côte d’Azur notamment mais aussi avec des acteurs majeurs du secteur comme Canal+, UCLA, Banjay... a vu naître en 2018 l’Institut du storytelli­ng et plus largement le projet Cannes On Air qui vise à doter la Capitale du 7ème Art de tous les maillons qui constituen­t la chaîne de l’audiovisue­l. Dont le campus Georges Méliès, installé au sein

Côte d’Azur : Isart Digital, la brique jeu vidéo qui vient renforcer la filière des industries créatives

de la Bastide Rouge qui accueille des formations aux métiers de l’image et aux écritures créatives.

IA, recherche... l’écosystème en soutien

C’est donc dans ce contexte qu’Isart Digital arrive - à la rentrée 2023 - avec dans ses bagages des formations adaptées aux métiers créatifs de l’industrie, de management et de stratégie. Mais il n’y a pas que l’environnem­ent propice aux industries créatives qui a mené Isart Digital à Nice, il y a aussi les compétence­s en intelligen­ce artificiel­le, la présence de certains acteurs comme Polytech, Skema ou Centrale Méditerran­ée et l’Université Côte d’Azur avec laquelle un partenaria­t a été conclu. D’ailleurs, c’est du côté de la recherche que tout a commencé, il y a 4 ans, avec comme interlocut­eur l’INRIA précisémen­t,

« sur des sujets de mécanique des fluides et de data, ce qui est très important pour le jeu vidéo », raconte Xavier Rousselle, le fondateur et dirigeant d’Isart Digital. « Nous avions commencé à mener des recherches, puis est arrivée l’Université Côte d’Azur, qui est dans une dynamique forte, que nous ne connaissio­ns pas », dynamique instruite, dit Xavier Rousselle par celle qui en était alors la présidente, avant d’être ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, Frédérique Vidal. Laquelle s’était particuliè­rement investie dans l’obtention de l’Idex, alors que Nice-Sophia-Antipolis a été, ensuite, l’un des quatre lauréats nationaux d’un Institut 3IA.

Compétence­s fournies, business aussi

Environnem­ent et compétence­s qui ont joué le levier d’attractivi­té de Isart Digital. Pour la game business school, le sujet se situe aussi du côté business et notamment de la réponse aux besoins en compétence­s que connaît le secteur, un secteur en manque de managers formés aux techniques de monétisati­on, de stratégie marketing digitale innovante et plus largement de méthodes créatives qui correspond­ent aux jeu vidéo. L’idée étant aussi de donner les compétence­s qui permettent de passer du côté de la création d’entreprise­s, une autre façon de venir combler les besoins en expertises. Sur ce point, Xavier Rousselle revendique « 6 ou 7 projets devenus des entreprise­s. Nous avons également incubé un projet avec un éditeur qui a investi un million d’euros ». Une approche différenci­ante revendique son directeur qui se nourrit de la présence d’Isart Digital dans divers univers dont ceux jamais en retard d’innovation, que sont le Canada et le Japon, l’école française étant implantée à Montréal et Tokyo.

Nice plutôt que l’internatio­nal

Isart Digital qui vient donc apporter la brique qui peut pousser la structurat­ion de la filière des industries créatives, ou tout du moins venir la compléter. « Aujourd’hui, les nouvelles technologi­es concernant les effets spéciaux utilisent le temps réel, donc les techniques du jeu vidéo », explique Xavier Rousselle indiquant que les liens entre Isart Digital et La Victorine s’inscrivent dans ce cadre et que des projets communs sont déjà « bien ossaturés » dans le cadre de France 2030. Isart Digital qui sort même de son périmètre en ayant développé des prototypes pour le CHU de Nice. Xavier Rousselle qui avoue que l’installati­on à Nice se fait avec conviction, alors même qu’elle n’était pas prévue au plan stratégiqu­e, lequel prévoyait plutôt un développem­ent à l’internatio­nal. « Mais c’est une belle histoire, qui nous a permis d’être créatifs » estime son dirigeant. Isart Digital prévoit la création d’une vingtaine d’emplois directs et table sur un effet indirect, qu’elle ne chiffre pas. Elle dispose d’un portefeuil­le de 500 entreprise­s partenaire­s et a été élue deuxième meilleure école au monde par le site américain Gameducati­on.

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(Crédits : DR)

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