La Tribune

Marketing : « La représenta­tivité de nos contenus est liée à la diversité de notre équipe » (Otta)

- Pierre Cheminade @PierreChem­inade

Créée en 2013 à Bordeaux par Stéphanie Laporte, l’agence Otta accompagne les marques sur les réseaux sociaux pour leurs campagnes marketing. Alors qu’elle s’apprête à tourner une page en quittant ses locaux historique­s de la Coursive, cette cheffe d’entreprise très engagée aborde le sujet du recrutemen­t avec une conviction forte : “la représenta­tivité des contenus que nous produisons est directemen­t liée à la diversité de notre équipe”. Un atout sur un marché du marketing en ligne qui tend à se crisper.

Ils sont une trentaine, aux profils variés, à venir visiter les locaux de l’entreprise Otta pour découvrir les spécificit­és de ses différents métiers au cours de cette journée portes-ouvertes organisée il y a quelques semaines. Ces fameux métiers du web dont l’intitulé comme le vocabulair­e sont bien souvent un peu abstraits et réservés aux initiés : community manager, conseil en stratégie, social media management, créateur de contenus, marketing d’influenceu­r, responsabl­e de pub sur les réseaux sociaux, marketing numérique, etc.

Des journées comme celle-ci, Stéphanie Laporte prend le temps d’en organiser régulièrem­ent tant pour identifier de potentiels candidats que pour permettre à des gens de tous horizons de découvrir cet univers profession­nel en permanente évolution sur le fond comme sur la forme. “Ce sont des gens qui viennent se renseigner, parfois sans diplôme, sans réseau ni contacts dans ces métiers. Il y a des étudiants comme des gens en reconversi­on profession­nelle”, précise-t-elle à La Tribune.

Marketing : « La représenta­tivité de nos contenus est liée à la diversité de notre équipe » (Otta)

”Pénurie de profils”

Que ce soit pour les métiers purement techniques ou plutôt créatifs, “ce sont des postes où il y a une pénurie de profils. On mobilise donc différents outils tels que l’apprentiss­age ou encore l’AFPR (action de formation préalable au recrutemen­t) proposée par Pôle emploi qui permet la prise en charge de la formation des personnes avant une éventuelle embauche. C’est un outil méconnu mais très efficace”, poursuit Stéphanie Laporte. Issue d’un milieu modeste, “rien ne prédestina­it” la fondatrice et directrice générale d’Otta à ce parcours dans l’entreprene­uriat et elle entend bien donner sa chance au plus grand nombre. ”Le diplôme est moins important à mes yeux que l’état d’esprit du candidat, son approche du web, son envie d’y aller et de travailler en équipe, de manière solidaire”, assure la cheffe d’entreprise.

Neuf ans après sa création, l’agence compte une trentaine de

CDI et douze alternants pour une moyenne d’âge de seulement 29 ans. Elle devrait boucler l’année 2022 autour de 2,2 millions d’euros, soit plus de 30 % de croissance par rapport à 2021 malgré la situation économique qui se tend ces derniers temps : ”Beaucoup d’annonceurs réduisent leurs budgets ou ralentisse­nt leurs investisse­ments, il y a davantage d’attentisme faute de visibilité. On sent que ça commence à serrer les dents”, juge la dirigeante. Mais depuis bientôt dix ans, l’agence OTTA réussit à grandir, client après client, sans aucune levée de fonds. Aujourd’hui, Otta crée et pilote des campagnes de pub et de marketing pour des comptes très variés : la Croix rouge, la SNSM (Société nationale de secours en mer), la Gironde, Bordeaux Culture, Easy Cash, Cuisinella, New Holland, Vinci, Thales, Orange, Geev, Ceva, Senioriale­s, Euralis, etc.

Une dirigeante au soutien

●●La santé mentale et la détresse des chefs d’entreprise­s, Stéphanie Laporte en parle régulièrem­ent sur les réseaux sociaux et ailleurs, particuliè­rement dans cette période économique compliquée. “Beaucoup de dirigeants sont réellement inquiets et se trouvent dans des situations économique­s très complexes avec le ralentisse­ment de la consommati­on et l’inflation monstrueus­e”, témoigne-t-elle, évoquant ”un état d’esprit fragile et une réelle usure au point que beaucoup jettent l’éponge”. Un constat qui rejoint celui du Tribunal de commerce de Bordeaux et qui doit alerter : ”On a le droit d’être usé et il faut rappeler que la santé mentale est plus importante que l’entreprise que l’on a construit. Il faut donc se préserver et surtout en parler autour de soi, pas seulement à son comptable qui ne peut pas tout et n’est pas psychologu­e. Il faut agir le plus tôt possible en cas de difficulté et utiliser l’aide des administra­teurs judiciaire­s, du tribunal de commerce, de la CCI !”

●●Une dirigeante au soutien La santé mentale et la détresse des chefs d’entreprise­s, Stéphanie Laporte en parle régulièrem­ent sur les réseaux sociaux et ailleurs, particuliè­rement dans cette période économique compliquée. “Beaucoup de dirigeants sont réellement inquiets et se trouvent dans des situations économique­s très complexe avec le ralentisse­ment de la consommati­on et l’inflation monstrueus­e”, témoigne-t-elle, évoquant “un état d’esprit fragile et une réelle usure au point que beaucoup jettent l’éponge”. Un constat qui rejoint celui du Tribunal de commerce de Bordeaux et qui doit alerter : “On a le droit d’être usé et il faut rappeler que la santé mentale est plus importante que l’entreprise que l’on a construit. Il faut donc se préserver et surtout en parler autour de soi, pas seulement à son comptable qui ne peut pas tout et n’est pas psychologu­e. Il faut agir le plus tôt possible en cas de difficulté et utiliser l’aide des administra­teurs judiciaire­s, du tribunal de commerce, de la CCI !”

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Diversité et représenta­tivité

Et compte tenu de la grande diversité de ses clients, Stéphanie Laporte cultive avec soin la diversité au sein de ses effectifs :

”Si nous voulons être entendus par les cibles de nos clients, la représenta­tivité des contenus et des messages que nous produisons est un enjeu fondamenta­l. Et cette représenta­tivité est directemen­t liée à la diversité de notre équipe” en termes de mixité, d’âge, d’expertises, d’origines et de parcours. La dirigeante de 34 ans veille ainsi à ”ne pas recruter des clones mais une grande diversité de profils qui ressemblen­t à des gens différents, cela garantit une réflexion plus riche et donc des contenus plus qualitatif­s et représenta­tifs de la société”.

Les savoir-faire littéraire­s et techniques se combinent ainsi pour mener des campagnes sur les réseaux sociaux, dont Tik-Tok et Twitch, des créations avec des influenceu­rs, des films plus classiques ou encore de la publicité en ligne ultra-ciblée. ”Le tout avec une spécialisa­tion dans l’évaluation du retour sur investisse­ment pour nos clients. C’est à dire qu’ils peuvent suivre facilement et concrèteme­nt l’efficacité de leur campagne publicitai­re et marketing”, précise Stéphanie Laporte.

Une recette qui permet à Otta de tourner une page en quittant ses locaux historique­s situées dans la Coursive de la Chambre de commerce et d’industrie, place de la Bourse. L’agence qui fêtera ses dix ans l’an prochain a sauté le pas en faisant l’acquisitio­n de ses futurs locaux à deux pas de là : 200 m2 sur deux niveaux situés dans un immeuble ancien rue Saint-Rémi, en plein centre-ville.

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(Crédits : Agence APPA)
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