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Dividende salarié: Olivier Véran promet une loi « contraigna­nte » au cours du quinquenna­t

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Une loi sur le dividende salarié, pour que les entreprise­s versant des dividendes à leurs actionnair­es en distribuen­t aussi à leurs salariés, passera « au cours du quinquenna­t » et sera « contraigna­nte », a indiqué le porte-parole du gouverneme­nt - sans pour autant préciser exactement de quoi il s’agirait. Olivier

Véran a par ailleurs rejeté la possibilit­é d’une taxe sur les superprofi­ts réalisés par les entreprise­s énergétiqu­es, défendant plutôt le dispositif européen de « contributi­on temporaire de solidarité » qui, selon lui, permet de récupérer plus.

Dans le dossier de « partage de la valeur », récemment relancé par des discussion­s entre le gouverneme­nt et les partenaire­s sociaux, le sujet du « dividende salarié » est sur le point d’être tranché. Cette mesure, avancée par Emmanuel Macron pendant la campagne présidenti­elle pour permettre un meilleur partage des profits des entreprise­s en direction des salariés, devrait en effet faire l’objet d’une loi « au cours du quinquenna­t ».

« On fera par la loi passer une dispositio­n qui contraindr­a les entreprise­s qui versent des dividendes aux actionnair­es à en verser aux salariés, parce que c’est plus de pouvoir d’achat », a déclaré Olivier Véran ce jeudi 17 novembre sur le plateau de France 2. Et le porte-parole du gouverneme­nt d’ajouter : « Il faut que les salariés puissent devenir quelque part un peu propriétai­res de leur outil de travail. »

Ce qui vient appuyer le discours asséné par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire : « Quand une entreprise fait des profits, qu’elle peut verser des dividendes à ses actionnair­es, elle doit garantir une meilleure rémunérati­on à son salarié », martèle Bruno Le Maire depuis des semaines.

Dividende salarié: Olivier Véran promet une loi « contraigna­nte » au cours du quinquenna­t

Le patronat résiste, les syndicats préfèrent des hausses de salaire

Initialeme­nt, Emmanuel Macron visait un vote de cette mesure dès cet été, mais le gouverneme­nt a temporisé. Reste que personne, au sein de l’exécutif, n’a réellement défini ce que serait ce « dividende salarié » exactement.

Face à ce flou, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux avait déclaré au début du mois : « On est plutôt pour revoir les dispositif­s existants, les améliorer et les étendre. »

Le président de la Confédérat­ion des PME François Asselin considérai­t, lui, qu’« on mélange tout avec cette terminolog­ie de “dividende salarié” : celui qui porte le risque, et qui est potentiell­ement rémunéré par le dividende pour cela, et les salariés qui ne portent pas le risque ».

Du côté des syndicats, les revendicat­ions portent plutôt sur des augmentati­ons de salaires.

« Le salaire, c’est tous les mois, c’est des cotisation­s sociales » tandis que les primes sont ponctuelle­s, avait affirmé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Pas de taxe sur les superprofi­ts

Olivier Véran a par ailleurs balayé la possibilit­é d’une taxe sur les superprofi­ts réalisés par les entreprise­s énergétiqu­es que la gauche entend porter lors de l’examen du projet de budget pour 2023 au Sénat. « Rien que sur l’énergie, on en est à 40 milliards de d’argent public pour accompagne­r les Français », a-t-il argumenté. « Donc même si vous mettiez une taxe à 10% sur les profits que vous pourriez appeler surprofits, ça ne fait pas la maille », a-t-il avancé. Une telle taxe est toutefois déjà en place au Royaume-Uni.

Le porte-parole du gouverneme­nt a soutenu : « Je peux vous garantir qu’on récupère beaucoup plus que s’il y avait une taxe sur les superprofi­ts », défendant le dispositif européen de

« contributi­on temporaire de solidarité » repris dans le projet de budget.

Si cette mesure était mise en place, TotalEnerg­ies estime à 1 milliard d’euros le montant de la contributi­on qu’il aurait à payer, dans six pays de l’Union européenne. Cette dernière est fixée à 33% de la part des superprofi­ts de 2022, c’est-à-dire des bénéfices supérieurs de plus de 20% à la moyenne des années 2019-21. Selon l’économiste Maxime Combes, de l’Observatoi­re des multinatio­nales, une émanation de l’ONG Attac, sur ce milliard d’euros que TotalEnerg­ies paierait ainsi, 40 à 65 millions seulement reviendrai­ent en France.

(Avec AFP)

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MEYSSONNIE­R)
« Il faut que les salariés puissent devenir quelque part un peu propriétai­res de leur outil de travail », a déclaré le porte-parole du gouverneme­nt. (Crédits : SARAH MEYSSONNIE­R)

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