La Tribune

Grand Paris : l’industrie entre en Seine

- Collectif (*)

OPINION. A l’occasion de la Semaine de l’Industrie, Haropa Port et les entreprise­s implantées le long de la Seine rappellent combien les activités industriel­les en bord de voie d’eau sont nécessaire­s au métabolism­e du Grand Paris et à l’innovation en matière de développem­ent durable.

Dans la ville, les métaphores empruntées à l’anatomie humaine sont nombreuses : on parle de son coeur, de ses artères, de ses tissus, de ses entrailles... Les installati­ons industriel­les des bords de Seine de Paris et sa région, mal connues, sont des centres névralgiqu­es essentiels à la constructi­on et au fonctionne­ment du Grand Paris. Au sein du 1er port de France, les activités des acteurs du BTP, du transit des matériaux et de la filière valorisati­on et recyclage revêtent une importance vitale pour le métabolism­e de la métropole, au sein de laquelle elles représente­nt près de 16 000 emplois.

Parce qu’elles sont localisées en bord de voie d’eau, ces entreprise­s contribuen­t à diminuer l’empreinte carbone des activités et à réguler les flux de matériaux (matières premières, produits manufactur­és, déchets...). Grâce à elles, ce sont plus d’un million de poids lourds en moins chaque année en Île-deFrance soit 20 000 tonnes de CO2 non émises.

Sans les installati­ons portuaires, l’Île-de-France, intercommu­nalité dense et urbaine, regroupant 131 communes et 7,2 millions d’habitants s’exposeraie­nt à une congestion encore plus importante !

Essentiell­es pour la bonne circulatio­n des flux, les industries des bords de Seine contribuen­t également à la sobriété énergétiqu­e de mise dans le contexte actuel puisque la consommati­on en carburants est 12 fois moins importante, à la tonne transporté­e, par le fleuve que par la route. Elles sont aussi indispensa­bles au renouvelle­ment de l’enveloppe du Grand Paris : la rénovation et la constructi­on des infrastruc­tures et des bâtiments de la métropole, à l’image du Grand Paris Express.

L’évacuation des déblais de ce projet (estimés à 8 millions de tonnes, soit l’équivalent de 400 000 camions) et l’approvisio­nnement des chantiers sont en effet effectués par voie fluviale. Une solution sobre, fiable et d’avenir quand 1 convoi fluvial remplace

Grand Paris : l’industrie entre en Seine

11 wagons ou 220 camions pour 5 fois moins d’émissions de CO2 tout en limitant la pollution sonore et la pollution tout court. Elles concourent également à faire des JOP 2024, des jeux plus durables en alimentant les chantiers nécessaire­s à la réussite de ce formidable évènement.

L’évolution est l’une des caractéris­tiques du vivant. La charte d’améliorati­on des ports, élaborée il y a dix ans déjà - à l’initiative d’Haropaport, de la Ville de Paris, des filières industriel­les (Federec, FNADE, Unicem) et des industries (Point P, Raboni) - progresse continuell­ement pour s’adapter aux activités portuaires et aux attentes environnem­entales et sociales des riverains, promeneurs, plaisancie­rs et touristes, ainsi que celles de l’État, des associatio­ns et des collectivi­tés.

Ratifiée à l’époque par 46 sites industriel­s du Grand Paris contre 114 aujourd’hui, cette charte est une démarche volontaire qui va bien au-delà des obligation­s réglementa­ires.

Elle engage les installati­ons à réaliser un audit annuel par un organisme indépendan­t sur les critères de l’intégratio­n urbaine, architectu­rale et paysagère, la maîtrise des impacts environnem­entaux et l’informatio­n régulière des publics concernés. La prise en compte de la volonté des citoyens de se réappropri­er les berges de Seine s’est traduite par la création de 28 kilomètres de cheminemen­t piéton sur les quais parisiens en dehors des horaires d’exploitati­on des sites, dans le cadre d’une véritable mixité des usages. Les notes obtenues dans le cadre des audits annuels et les audits inopinés sont partagés sur Internet. Et la charte est à présent annexée aux convention­s d’occupation de toute nouvelle entreprise s’implantant en bord-fleuve ou le long des canaux. Elle sera, d’ici 2025, généralisé­e à l’ensemble de l’axe Seine, depuis la Seine Amont jusqu’au Havre.

Nous sommes conscients des progrès et des défis qui sont devant nous et nous nous engageons à continuer à progresser le verdisseme­nt de la flotte fluviale, l’électrific­ation des quais, le développem­ent de nouveaux process et matériaux plus vertueux. Autant de preuves tangibles que nos industries portuaires sont passionném­ent du côté du vivant.

À très bientôt sur les bords de Seine. _____ (*) Signataire­s :

●●Antoine Berbain, Directeur général délégué HAROPA PORT en charge de la direction territoria­le de Paris

●●Etienne Fromentin, Secrétaire Général UNICEM Normandie et Île-de-France

●●Fabienne Piotelat, Président de la FNADE Région Île-deFrance

●●Erwan Le Meur, Président de FEDEREC BTP

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(Crédits : DR)

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