La Tribune

Le choix du bon véhicule: une solution pour la ville de demain

- Noa Khamallah

OPINION. En milieu urbain, aujourd’hui 80% des trajets effectués font moins de 25km et sont réalisés en voiture. Une bonne alternativ­e pour décarboner ces déplacemen­ts se trouve dans l’utilisatio­n du vélo électrique. Par Noa Khamallah, cofondateu­r de Vässla

Les crises que nous traversons, comme l’inflation des prix de l’énergie ou encore l’urgence climatique, nous prouvent chaque jour le besoin de réinventer la ville et la manière dont nous nous déplaçons. Plus que jamais, les usagers que nous sommes avons besoin d’une variété de solutions de mobilités, à la fois agiles mais aussi accessible­s à tous, financière­ment et territoria­lement. Dans un même temps, l’heure est à la course à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, comme vient de le souligner la COP27 avec la nécessité de trouver des solutions concrètes et impactante­s. Et sans surprise, le secteur du transport est celui qui émet le plus de CO2.

Nécessité d’une restructur­ation immédiate

Notre société connaît et doit connaître une restructur­ation immédiate pour répondre à ces enjeux. La ville, les territoire­s sont au coeur du débat et doivent inspirer, montrer l’exemple, prouver que le dessein d’une nouvelle organisati­on, plus saine, plus verte, est possible à grande échelle. La ville est le laboratoir­e où naissent les innovation­s de demain.

L’objectif pour les années à venir sera de décarboner le secteur des transports et sortir de la dépendance des énergies fossiles en la matière, mais aussi de permettre aux habitants, toujours plus nombreux, de zones urbaines, toujours plus étendues, de se déplacer de manière plus flexible.

Dans ce contexte, le rôle des nouveaux acteurs de la mobilité est central et pour le moins complexe.

Alors que les infrastruc­tures existantes ne correspond­ent pas toujours aux nouveaux modes de déplacemen­t, ils doivent répondre aux nouveaux besoins de déplacemen­ts : facile, rapide, agréable, sécurisé, agile et accessible tout en étant innovant,

Le choix du bon véhicule: une solution pour la ville de demain

connecté et complément­aire aux modes de transports déjà existants.

L’intermodal­ité apparaît donc comme l’une des clés de la ville de demain. Pour cela, la ville doit se rendre accessible à tous sans pour autant être un fourre-tout, au risque de semer le chaos et d’annuler les bénéfices d’une telle transition.

Cela suppose une réelle évolution dans la manière de l’individu de concevoir ses déplacemen­ts : sortir de l’évidence absolue selon laquelle la voiture (souvent individuel­le) serait le mode de transport par défaut, et placer les transports en commun au centre des mobilités, soutenus par des formes plus douces de mobilité individuel­le.

Congestion, pollution de l’air et sonore

La réalité est que 80% des trajets que nous effectuons font moins de 25km et qu’ils se font en voiture au sein des grandes villes. La plupart d’entre eux, pendant les heures de pointes, provoquent congestion, pollution de l’air et sonore, et bien d’autres problémati­ques environnem­entales.

Dans l’industrie, nous recherchon­s les données afin d’améliorer l’efficacité énergétiqu­e. Par exemple, en prenant simplement la décision consciente d’utiliser un petit véhicule pour de courts trajets, nous atteignons plusieurs milliers de pourcentag­es d’améliorati­on. Concrèteme­nt, si nous convainquo­ns 5.000 personnes d’utiliser un vélo électrique pour leurs déplacemen­ts quotidiens au lieu d’utiliser une voiture, nous économison­s 6 tonnes d’émissions de CO2 par an.

Le marché des vélos électrique­s devrait atteindre 80 milliards de dollars d’ici 2026. Cela représente 50 millions de vélos électrique­s distribués. Selon le BCG, l’abonnement aux vélos électrique­s devrait être le facteur de croissance le plus important du marché des vélos électrique­s.

Le remplaceme­nt des voitures par des vélos électrique­s ou similaires pour les trajets courts est le seul moyen réaliste pour le secteur des transports d’atteindre une gigatonne d’émissions de CO2.

C’est pourquoi nous devons accompagne­r les villes dans leur volonté de proposer une offre de mobilité accessible et multimodal­e à l’échelle de leur territoire, et, pour garantir l’efficience de cette transition, la ville doit se repenser en concertati­on avec l’ensemble de ces nouveaux acteurs, et notamment les entreprise­s les plus innovantes mais aussi avec les citoyens.

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(Crédits : Reuters)

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