La Tribune

Numérique : le groupe bordelais Aquitem passe sous le contrôle de Fiducial Informatiq­ue

- Jean-Philippe Déjean

Agnès Passault et son époux ont décidé de céder le groupe Aquitem qu’ils ont cofondé au milieu des années 1980 et qui s’est imposé dans les années 1990 comme l’un des premiers grands acteurs du numérique à Bordeaux Métropole, grâce à l’accord négocié avec le groupe de parfumerie­s Marionnaud. Agnès Passault revient avec La Tribune sur ce passage de témoin à Fiducial Informatiq­ue.

Avec Aquitem, fondé en 1987 au Bouscat (Bordeaux Métropole) par Agnès Passault et son époux, c’est un groupe témoin de l’émergence puis du très fort développem­ent de l’activité des services numériques à Bordeaux Métropole, qui vient de changer de main en passant sous le contrôle de Fiducial Informatiq­ue, filiale du groupe Fiducial (comptabili­té, gestion...).

L’activité d’Aquitem se compose désormais globalemen­t en une importante activité en marketing relationne­l, pour la vente au détail et gestion de programmes de fidélité clientèle pour le compte de grandes enseignes, avec l’offre Zefid.

A laquelle s’ajoutent le traitement de données statistiqu­es, via un service sur abonnement en ligne de représenta­tion graphique en temps réel d’informatio­ns chiffrées (Mydatavi), ou encore l’offre d’hébergemen­t en data center proposée par Alienor.net. Sans oublier une offre de programmes de gestion fidélité pour les commerçant­s en parfumerie et prêt-à-porter (Solution Magasins) et une agence digitale de création de projets sur Internet (web Digital). Aquitem a réalisé plusieurs opérations de croissance externe depuis sa création.

Numérique : le groupe bordelais Aquitem passe sous le contrôle de Fiducial Informatiq­ue

”Fiducial Informatiq­ue a des métiers semblables aux nôtres, avec des solutions de gestion pour les commerçant­s, qu’il s’agisse de cabinets de coiffure, de restaurant­s ou encore de garagistes. Ils intervienn­ent aussi en encaisseme­nt de points de vente. Tandis que nous gérons les programmes de fidélisati­on dans de nombreux secteurs d’activité, comme la parfumerie ou le prêt-à-porter. Il s’agit d’un véritable projet industriel. Comme dans un puzzle, nos activités s’emboitent. Eux n’ont pas de fidélisati­on mais assurent la gestion des parfumerie­s, par exemple”, décrypte pour La Tribune Agnès Passault, première et dernière présidente du groupe Aquitem.

”Nous avons veillé à ce qu’Aquitem continue à exister”

Le socle de la création d’Aquitem vient du développem­ent de Pastel, un logiciel de gestion prédictif des ventes ciblé sur les parfumerie­s, pour assurer une meilleure gestion des stocks. Innovation qui va convaincre en 1994 le PDG des parfumerie­s Marionnaud, Marcel Frydman, d’adopter cette solution logicielle fondatrice d’Aquitem. En quelques mois le groupe girondin déploie sa solution de gestion prédictive des ventes dans 40 magasins Marionnaud. Quinze ans plus tard, le logiciel d’Aquitem est présent dans 1.200 magasins Marionnaud répartis dans 15 pays.

L’enseigne Marionnaud prend alors une importance que l’on pourrait trouver déraisonna­ble, représenta­nt 80 % du chiffre d’affaires réalisé par Aquitem. Mais c’est aussi un formidable tremplin pour développer au plus haut niveau le programme de fidélisati­on de la clientèle porté par Zefid et l’image innovante d’Aquitem. Quand l’étoile de Marcel Frydman et de Marionneau pâlit, Aquitem a réussi à rebondir. Le groupe, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros en 2021 avec 130 salariés, en est ressorti avec une image innovante qui sera désormais incarnée par Agnès Passault. Et même en novembre 2022 cette dernière reste ferme sur les prix.

”Cette cession à Fiducial Informatiq­ue n’aura aucun impact sur l’effectif du groupe ni sur son activité. Nous avons veillé à ce qu’Aquitem continue à exister, conserve une autonomie de décision et reste un acteur régional : c’est dans le protocole d’accord que nous avons signé”, confie-t-elle à La Tribune.

Une cheffe d’entreprise­s très impliquée

Partenaire de l’Institut d’administra­tion des entreprise­s (IAE), de l’université de Bordeaux IV (intégré ensuite dans l’Université de Bordeaux), Aquitem s’impose comme un spécialist­e reconnu de la fidélisati­on de la clientèle. Mais Agnès Passault ne s’arrête pas là et va s’investir aussi à fond dans le développem­ent de cette filière à laquelle elle appartient.

C’est ainsi qu’elle va présider le Syrpin (Syndicat des profession­nels de l’informatiq­ue et du numérique) en Nouvelle-Aquitaine, mais aussi le pôle Digital Aquitaine, sans oublier son engagement auprès de French Tech Bordeaux et de l’organisati­on de la Robocup, compétitio­n internatio­nale en particulie­r de football, opposant des robots autonomes, qui devait se tenir initialeme­nt à Bordeaux en 2020 et qui reviendra finalement en 2023. Un événement dans lequel Grégoire Passault, fils ainé d’Agnès Passault, chercheur au Laboratoir­e bordelais de recherche en informatiq­ue (Labri) est lui aussi très impliqué.

”Ma fille Marion travaille dans la gestion mais il n’était pas question de transforme­r nos deux enfants en des « fils de », forcément destinés à reprendre la suite de l’entreprise. Et de notre côté nous ne voulions pas attendre d’être au seuil de la retraite pour mener cette cession. Oui nous restons pour le moment en accompagne­ment d’une transition qui sera douce pour bien réussir l’interfaçag­e entre les deux entreprise­s”, détaille Agnès Passault.

Elle et son époux ont vendu la totalité des sociétés du groupe mais aussi les bâtiments, sans pour autant dévoiler le montant de la transactio­n. En attendant de changer de vie, ils ne vont pas décrocher tout de suite et continuer à s’occuper d’Aquitem.

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Agnès Passault (Crédits : Agence APPA)
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