La Tribune

« La capacité d’analyse de la data constitue la force de MyCoach Pro » (Cindy Spaziani, DG)

- Laurence Bottero l_bottero

D’abord branche produit, voici MyCoach Pro filiale à part entière de MyCoach. Une évolution dans la gouvernanc­e et l’organisati­on interne qui valident les performanc­es de la jeune entreprise française, originaire de Nice, sélectionn­ée par de grands clubs de football européens face à des concurrent­s d’envergure mondiale.

C’est la nouvelle filiale de MyCoach et sa cible c’est l’élite, celle du sport profession­nel de très haut niveau. Un positionne­ment né de la volonté de MyCoach de faire de la data, le levier intelligen­t du sport. Et la data, dans le sport, c’est devenu un enjeu central. « La data, c’est un grand mot qui recouvre beaucoup de choses. Quand on va courir, on a le réflexe de porter sa montre connectée pour récupérer des données sur soi. Dans le sport de haut niveau, les entraîneur­s, les préparateu­rs physiques ont besoin de ces données pour prendre des décisions, suivre les athlètes, les emmener au plus haut niveau. Le travail le plus compliqué est de les recenser et de les rassembler dans un hub, pour les analyser et les partager avec le staff. L’analyse, c’est vraiment la force de MyCoach Pro, aucune autre plateforme ne permet d’aller aussi loin dans l’analyse des données », assure Cindy Spaziani, fraîchemen­t arrivée au poste de directrice générale

Reconnaiss­ance européenne, rayonnemen­t internatio­nal

Une data qui, quand on y regarde de plus près, peut être subjective ou objective. La première est issue de questionna­ires auxquels le joueur répond, afin de connaître son niveau de stress, de sommeil, de fatigue. La seconde de tests physiques,

« La capacité d’analyse de la data constitue la force de MyCoach Pro » (Cindy Spaziani, DG)

de données GPS. « Toutes ces données permettent d’anticiper », explique Cindy Spaziani. « Notamment ce qui va se passer demain ou dans la semaine. C’est être prêt au meilleur état de forme pour un match. Ou pour un athlète qui a été blessé, pour qu’il revienne à son meilleur niveau et réintègre le collectif ».

La finesse de l’approche, la capacité à aller loin dans l’analyse et donc l’expertise de la jeune entreprise basée à Nice ont séduit jusqu’aux clubs de foot de niveau européen. Des appels d’offres remportés qui valident le positionne­ment de celle qui pensait que ce niveau « n’était pas pour » elle. « On se considère toujours en France comme moins performant­es que d’autres sociétés d’envergure mondiale. Ces appels d’offres nous donnent un rayonnemen­t internatio­nal et cela montre le savoir-faire d’un éditeur de logiciel comme nous, avec toute la sécurité que nous amenons aux données et la capacité de partage », poursuit la directrice générale de MyCoach Pro. « Même les plus gros ont besoin de sociétés comme nous ».

Une enquête indépendan­te, menée il y a quelques mois a placé l’entreprise niçoise parmi les cinq meilleures plateforme­s mondiales, face à des sociétés telles que SAP.

Si MyCoach Pro est née en s’occupant prioritair­ement du foot, la plateforme adresse d’autres discipline­s, dont, par exemple, le handball ou le volley... « Neuf sports sont développés sur la plateforme, des sports collectifs, des sports individuel­s et une version omnisport ».

L’attractivi­té de la marque, levier de recrutemen­t

Quand on est reconnu au niveau européen, que l’on toise les meilleures plateforme­s mondiales, est-on moins confrontés à la problémati­que du recrutemen­t ? « Ces reconnaiss­ances jouent car cela apporte une certaine visibilité. La partie la plus complexe du recrutemen­t ça va être le monde de l’ingénierie, le développem­ent software. Nous faisons face à une concurrenc­e mondiale, encore davantage après le Covid, car il n’y a pas eu de difficulté­s à travailler en remote. Les sociétés américaine­s, anglaises... sont venues recruter sur le marché français, en proposant des salaires plus importants que le marché français, ce qui représente une difficulté. Pour autant, comme nous sommes une startup qui commence à être visible, qui a des réussites, nous intéresson­s aussi une quantité intéressan­te de talents dans le développem­ent ».

Inévitable­ment, le sujet ne peut laisser celle qui est aussi directrice R&D indifféren­te : la place des jeunes filles dans les métiers de la tech doit pouvoir s’améliorer mais comment ? « Tout commence dès l’éducation. Comment peut-on montrer à une jeune fille que le métier technique ce n’est pas avec une blouse sur un chantier ? Dans l’imaginaire des jeunes filles, un métier technique n’est pas une première voie. La voie scientifiq­ue, peut-être davantage mais elles s’orientent alors vers le médical, le paramédica­l. Or, on peut être en talons aiguilles, être très bien habillée et faire de la technique. C’est aussi aux filières techniques, aux écoles d’ingénieur de savoir séduire avec des programmes aux noms plus attractifs ».

Quant à l’autre sujet qui peut fâcher, celui de la place des femmes, il doit pour Cindy Spaziani demeurer au stade des compétence­s considérée­s. « Il est important, dans une équipe, de se poser la question de la compétence de chaque personne. Les femmes sont bien évidemment les bienvenues dans l’équipe, définitive­ment ».

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Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM

Nice s’unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l’économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problémati­ques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d’Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d’Azur du quotidien économique La Tribune.

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(Crédits : DR)
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