La Tribune

Le Train négocie l’acquisitio­n de rames d’occasion et retient un constructe­ur pour du neuf

- Hélène Lerivrain

Problèmes de financemen­t et/ou d’acquisitio­n de matériel roulant. Pour lancer leurs offres, les nouveaux opérateurs ferroviair­es ont fait part de leurs avancées et difficulté­s, le 17 novembre à Bordeaux, à l’occasion d’un colloque organisé par Le Train. L’opérateur basé à Angoulême négocie actuelleme­nt l’achat de rames d’occasion avec la SNCF pour espérer un lancement de ses premières lignes fin 2023. Le Train sera livré en rames neuves à partir de 2025.

”Il faut accélérer sur le ferroviair­e et nous avons besoin des grands, des petits, des anciens comme des nouveaux acteurs

!”, a confié Alain Getraud, directeur général de la compagnie ferroviair­e Le Train. C’est dans cette optique que ce nouvel opérateur privé, basé à Angoulême, a lancé l’initiative d’un colloque qui a réuni 160 personnes à Bordeaux le 17 novembre. L’occasion de poser ensemble les jalons d’un New Deal pour le ferroviair­e français et européen tout en regrettant la lenteur de l’investisse­ment français, public ou privé, pour le développem­ent de nouvelles offres de services. L’absence d’un réel marché de l’occasion a notamment été pointé du doigt. Le Train est particuliè­rement concerné.

”Nous n’abandonnon­s pas l’idée de recourir à du matériel roulant d’occasion, mais c’est long et laborieux notamment pour identifier du matériel en état de conservati­on et doté des équipement­s de sécurité”, reconnaît Alain Getraud.

Un lancement envisagé fin 2023 - début 2024

La société Le Train, créée en 2020 à Angoulême, a décidé de se lancer sur le créneau des déplacemen­ts en train à grande vitesse en région et entre les régions. Avec cinq lignes dans le Grand-Ouest, l’opérateur prévoit de desservir les métropoles Bordeaux, Rennes, Nantes et Tours, les villes intermédia­ires de Poitiers, Angoulême et Angers ainsi que les villes côtières de La Rochelle et Arcachon. L’ambition : faire rouler 50 trains quotidiens

Le Train négocie l’acquisitio­n de rames d’occasion et retient un constructe­ur pour du neuf

qui accueiller­ont plus de trois millions de passagers par an. Le lancement est annoncé pour la fin de l’année 2023, voire début 2024.

”Sur le volet des obligation­s légales, nous devrions être en possession de la licence d’entreprise ferroviair­e à la fin de l’année”, annonce Alain Getraud.

10 rames nécessaire­s pour le démarrage

il restera ensuite à disposer du matériel roulant suffisant. Dix rames seront nécessaire­s pour le démarrage. L’opérateur qui ne dispose pas encore de rames d’occasion a, par conséquent, accéléré sur la partie matériel neuf en lançant un appel d’offres européen. “Six constructe­urs ont manifesté un intérêt. L’un d’eux a été retenu”, a déclaré Alain Gétraud, sans toutefois dévoiler son nom. Les premières rames devraient être livrées à partir de 2025. Concernant les rames d’occasion, Le Train attend un signal fort de la SNCF d’ici à la fin de l’année, “c’est-à-dire que l’on s’entende sur un planning de principe”, précise Alain Getraud.

”Même en ayant du matériel neuf, le matériel d’occasion reste important. C’est écologique, il existe et nous en avons besoin dans les territoire­s. Par ailleurs, nous en aurons besoin pour densifier notre offre. Les moyens industriel­s ne sont pas suffisants en Europe par rapport aux besoins de mobilités. C’est 36 mois minium sur catalogue pour avoir du matériel neuf”, assure Alain Getraud.

Financemen­t bouclé pour l’achat de rames d’occasion

Tout est prêt en revanche du côté de l’entreprise :

”De l’argent a été levé pour l’acquisitio­n de ces rames d’occasion. Nous avons également provisionn­é un budget de refit. Le processus industriel de refit existe et nous avons réservé de la capacité ferroviair­e”, insiste Alain Getraud.

Côté financemen­t, le Train cherche encore à lever 350 millions d’euros pour l’achat de matériel neuf. Une levée de fonds est en cours. En début d’année, le groupe Crédit Mutuel Arkea et le Crédit agricole Charente-Périgord sont entrés au capital de la société Le Train.

Railcoop a besoin de convaincre des banques pour lancer la ligne Bordeaux-Lyon

Egalement présente à Bordeaux le 17 novembre, Railcoop, créée en novembre 2019, fait déjà rouler des trains de marchandis­es et travaille à la réouvertur­e de la transversa­le entre Bordeaux et Lyon pour les voyageurs. En possession de deux rames, la société coopérativ­e de transport ferroviair­e française privée souhaitera­it en acheter sept nouvelles mais Alexandra Debaisieux, directrice générale déléguée de Railcoop, le reconnait : ”Le plus difficile, c’est l’accès au matériel roulant. Le sujet pour nous est de passer à l’échelle, de dérisquer le modèle pour que des banques nous suivent et de lever de la dette. Ce n’est pas facile car le marché est en situation de monopole depuis longtemps.” Railcoop compte aujourd’hui 13.200 sociétaire­s.

 ?? ?? Alain Getraud, directeur général de Le Train, à droite, à l’occasion du colloque organisé à Bordeaux. (Crédits : Le Train)
Alain Getraud, directeur général de Le Train, à droite, à l’occasion du colloque organisé à Bordeaux. (Crédits : Le Train)

Newspapers in French

Newspapers from France