La Tribune

Deki, l’intermédia­ire qui optimise la décarbonat­ion de la logistique

- Rémi Baldy

La startup basée à Marseille joue le rôle de relais entre donneurs d’ordre et les petites structures de livraison du dernier kilomètre qui possèdent des véhicules décarbonés. Un moyen d’accéder aux centres-villes avec une flotte ayant un faible impact, mais aussi d’optimiser les trajets. Après des débuts dans la Cité phocéenne, l’entreprise se lance à Paris et Lyon.

En tant que rouage essentiel de la société, la logistique est au coeur de nombreuses réflexions notamment pour son impact dans les centres-villes. C’est sur ce sujet que Deki se positionne en tant qu’intermédia­ire pour décarboner la livraison du dernier kilomètre. “Nous avons deux leviers, le choix des véhicules et l’optimisati­on des flux”, présente Béatrice Leduby, la fondatrice de la start-up marseillai­se. La dirigeante est une nouvelle venue dans le monde de la logistique. Auparavant à la tête d’une entreprise de parfum, elle raconte qu’elle voyait “les transporte­urs avec des camions pas complèteme­nt plein et ils n’allaient pas les remplir avec d’autres clients”.

Décidée, elle propose son idée lors de l’appel à projets transition économique et écologique des entreprise­s de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Lauréate en juin 2020, avec 140.000 euros à la clef de la part de la collectivi­té et de l’Ademe, elle fonde donc sa start-up dans la foulée. Concrèteme­nt, Deki (contractio­n de dernier kilomètre) se positionne comme un intermédia­ire entre des donneurs d’ordres et des livreurs de petites tailles qui utilisent des véhicules décarbonés. Ce qui permet également à ces derniers de réaliser des prestation­s logistique­s pour des groupes importants et pas seulement pour des petits acteurs locaux.

Un tiers de kilomètres parcourus en moins

”J’agrège les prestatair­es responsabl­es socialemen­t et écologique­ment”, explique Béatrice Leduby. Actuelleme­nt, la

Deki, l’intermédia­ire qui optimise la décarbonat­ion de la logistique

start-up s’appuie notamment sur Le Maillon Vert ou Mistral. Un moyen de réunir une potentiell­e flotte importante de véhicules puisque la dirigeante en revendique une vingtaine sur Marseille via ses sous-traitants. “Un opérateur qui voudrait renouveler toute sa flotte aujourd’hui ne pourrait pas y arriver pour des raisons financière­s, mais aussi de disponibil­ité”, assure la présidente-directrice générale.

Mais au-delà de ce rôle, Deki propose également un Saas, ou logiciel en tant que service. Cet outil permet grâce à des algorithme­s de connaître le prestatair­e le plus efficace et non pas le moins couteux. En clair, il permet d’identifier où se trouvent les véhicules disponible­s les plus proches ainsi que leur remplissag­e. Un moyen de réduire les trajets parcourus en les optimisant. “Depuis un an à Marseille nous avons transporté 15 tonnes de marchandis­es et réduit d’un tiers les kilomètres parcours”, revendique Béatrice Leduby. Un intérêt écologique bien sûr, mais qui concerne aussi “l’occupation de l’espace” dans les villes.

Déploiemen­t hors Marseille

Ce logiciel permet également un suivi en temps réel de la livraison. Une vraie satisfacti­on pour la dirigeante, car elle souligne que “habituelle­ment il y a moins d’informatio­ns disponible­s sur du BtoB que sur du BtoC qui est plus simple”. A Marseille, la start-up de six salariés dispose d’un hub qui peut servir de stockage sur une courte durée. A Lyon et Paris, où elle vient de démarrer son activité, elle passe par ses prestatair­es en cas de besoin. “Nous demandons simplement de garder un peu la marchandis­e en plus de la transporte­r”, résume Béatrice Leduby.

La startup compte trois catégories de clients, les fabricants qui ont besoin que leurs produits rejoignent leur circuit de distributi­on, les commerçant­s et enfin les logisticie­ns qui doivent répondre aux demandes de clients. Ces derniers représente­nt la principale activité de Deki qui génère 300.000 euros de chiffres d’affaires. “Les volumes sont plus importants et ils consoliden­t les besoins”, résume Béatrice Leduby. La création des zones à faible émission (ZFE) qui limite les accès de certains quartiers de Paris, Lyon et Marseille aux véhicules les plus polluants renforceme­nt les attentes. “Les besoins de tous les acteurs convergent”, résume Béatrice Leduby. De quoi lui faire viser un chiffre d’affaires d’un million d’euros d’ici 12 à 18 mois.

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(Crédits : DR)

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