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Immobilier de bureau : la demande repart à la hausse en Ile-de-France

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Après une baisse considérab­le, la demande en immobilier de bureaux en Île-de-France est repartie légèrement à la hausse au premier trimestre 2024, selon les chiffres du groupement Immostat, qui font référence, publiés vendredi.

Du léger mieux pour l’immobilier de bureau francilien. Entre janvier et mars, 451.700 mètres carrés de bureaux ont été nouvelleme­nt loués ou vendus à un occupant, en hausse de 1% par rapport à la même période de 2023, selon un communiqué du groupement Immostat.

On part de très bas : la surface de bureaux disponible en Île-deFrance n’a jamais été aussi élevée, s’établissan­t à 4,9 millions de mètres carrés, en hausse de 11% par rapport à son niveau il y a un an. Le volume des ventes de bureaux à des investisse­urs en France a pour sa part de nouveau reculé, à 1,7 milliard d’euros, soit une baisse de 55% par rapport au premier trimestre 2023. En Île-de-France, la baisse est plus prononcée, de 64% durant cette période, à 0,9 milliard d’euros.

Une baisse du mètre carré de 19% sur an

« Le ralentisse­ment des investisse­ments dans le tertiaire se poursuit et c’est une mauvaise nouvelle », a réagi Frédéric Goupil de Bouillé, de l’Associatio­n des directeurs immobilier­s. Or « les enjeux de transition écologique ne seront pas atteints sans l’implicatio­n massive des investisse­urs », a-t-il poursuivi en rappelant que les dépenses nécessaire­s pour atteindre des objectifs du Dispositif éco-énergie tertiaire sont de l’ordre de 15 milliards d’euros, contre 3 à 4 milliards aujourd’hui.

Le prix moyen des bureaux achetés en Île-de-France entre janvier et mars s’élève à 6.210 euros le mètre carré, ce qui représente une baisse de 19% sur un an, selon Immostat. Le loyer moyen

Immobilier de bureau : la demande repart à la hausse en Ile-de-France

hors taxes des nouveaux baux en Île-de-France s’élève à 427 euros par mètre carré par an pour des locaux neufs ou restructur­és, stable sur un an, et à 441 euros pour de la seconde main, en hausse de 3% sur un an.

En 2023, Montpellie­r est la ville où le coût foncier médian des bureaux a été le plus élevé, à 31 euros du mètre carré. SaintDenis, à La Réunion, occupe la deuxième position, à 24 euros du mètre carré le coût foncier médian. Juste derrière, arrive à la troisième place Paris intra-muros, dont le coût foncier médian s’élève à 23 euros du mètre carré, et à la quatrième, le départemen­t voisin des Hauts-de-Seine, où se trouve le premier quartier d’affaires européen de La Défense, à 21 euros du mètre carré. Ces chiffres ont été révélés fin janvier par le 15e baromètre du coût foncier de l’immobilier, réalisé par le cabinet de conseil en performanc­e Ayming.

« Il suffit que les taux baissent pour que ça reparte »

De 2020 à 2023, les profession­nels de l’immobilier d’entreprise ont été bousculés tour à tour par le Covid-19, le télétravai­l, la guerre en Ukraine, la crise de l’énergie, l’inflation et la remontée des taux d’intérêt. L’année en cours s’annonce meilleure. « En 2024, les marchés immobilier­s vont progressiv­ement s’ajuster en termes de valeur, et nous devrions retrouver de la fluidité au second semestre », estimait, fin 2023, Fabrice Allouche, le commercial­isateur rival de Knight Frank et de Cushman & Wakefield.

« L’investisse­ur immobilier aujourd’hui doit rester curieux, nez en l’air, transverse sur le digital et les actifs hôteliers/commerces/ bureaux/logements. C’est le moment d’être polyvalent, mais cela a un prix : l’intranquil­lité intellectu­elle », a affirmé à La Tribune Stéphane Theuriau, associé et responsabl­e de l’immobilier pour le capital-investisse­ur BC Partners. « Avant que ça ne bascule à l’été 2022 avec la remontée des taux, les sociétés de gestion ont profité de l’argent pas cher pour avoir leur part du gâteau. Aujourd’hui, nous sommes dans une crise de liquidités. Il suffit que les taux baissent pour que ça reparte », assure-t-il.

A l’occasion du Mipim, qui s’est tenu à Cannes mi-mars, Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon, avait plaidé pour la réversibil­ité des bâtiments, c’est-à-dire le fait de concevoir un bâtiment en prévoyant la possibilit­é d’en changer l’usage : de bureaux en logements, d’hôtel en résidence... « Si on ne l’intègre pas dans notre façon de fabriquer la ville et notamment de penser l’immobilier de bureau, et en s’imposant la réversibil­ité totale, on risque de se retrouver avec des milliers de mètres carrés qui, peut-être dans dix ans, ne seront pris par personne », avait développé l’élu vert.

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Le spécialist­e des bureaux partagés WeWork à la relance

Le spécialist­e américain des bureaux partagés WeWork, en dépôt de bilan, a annoncé mardi être parvenu à renégocier des dizaines de baux commerciau­x et avoir mis fin à d’autres, une étape considérée comme un tournant vers la pérennisat­ion de l’entreprise. « Grâce à cette réduction majeure des dépenses de loyers à venir et à une améliorati­on de son efficacité opérationn­elle, WeWork est positionné pour parvenir à des performanc­es financière­s solides et durables, » a indiqué l’entreprise. Après avoir affiché, durant des années, une croissance insolente, WeWork a vu son modèle bousculé par la pandémie de Covid, qui a consacré l’émergence du télétravai­l. A son apogée, début 2019, le groupe avait été valorisé jusqu’à 47 milliards de dollars.

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Le prix moyen des bureaux achetés en Île-de-France entre janvier et mars s’élève à 6.210 euros le mètre carré, ce qui représente une baisse de 19% sur un an. (photo d’illustrati­on) (Crédits : DR)

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