La Tribune

Télécoms : les box et décodeurs pointés du doigt pour leur consommati­on d’électricit­é

- Pierre Manière @pmaniere

Une enquête de l’Arcep, le régulateur des télécoms, souligne que les box permettant d’accéder à Internet et les décodeurs TV sont « très énergivore­s ». Ils représente­nt, à eux seuls, 0,7% de la consommati­on électrique en France.

Ils sont présents dans presque tous les foyers de l’Hexagone. Mais les box Internet et décodeurs TV, fournis par les opérateurs télécoms, ont la particular­ité d’être « très énergivore­s ». C’est le constat qu’a fait l’Arcep, le régulateur du secteur, en dévoilant, le 21 mars dernier, sa dernière enquête « Pour un numérique soutenable ».

Ces travaux, consacrés au suivi de l’impact environnem­ental du numérique en France, révèlent que les box et décodeurs ont consommé, en 2022, quelque 3,3 TWh. Cela représente, d’après le gendarme des télécoms, 0,7% de la consommati­on d’électricit­é en France lors du même exercice.

Surtout, les box et décodeurs sont plus énergivore­s, trois fois plus exactement, que les réseaux Internet fixes ! L’Arcep relève toutefois que leur consommati­on d’électricit­é « varie fortement selon les modèles ». Cela dit, et c’est moins intuitif, cette même consommati­on électrique s’avère « peu dépendante de leur sollicitat­ion ou de l’importance du trafic de données ».

En résumé, « 95% de la consommati­on est invariable que la box soit ou non sollicitée par l’utilisateu­r », insiste le régulateur. L’Arcep en conclut qu’il existe « une marge de progressio­n » pour réduire la consommati­on électrique de ces équipement­s. L’autorité évoque plusieurs pistes, comme « l’éco-conception » ou « le développem­ent de fonctions permettant la mise en veille profonde automatiqu­e » de ces produits.

La croissance des usages plombe l’empreinte carbone

Aux yeux de l’Arcep, toutes les pistes permettant de réduire l’empreinte carbone sont à étudier. D’autant que les émissions

Télécoms : les box et décodeurs pointés du doigt pour leur consommati­on d’électricit­é

de gaz à effet de serre des opérateurs télécoms progressen­t. Le régulateur souligne qu’elles ont augmenté de 2,7% en 2022, à

382 tonnes équivalent CO2. C’est la conséquenc­e directe, affirme l’autorité, de la croissance des usages numériques.

La consommati­on énergétiqu­e des réseaux mobiles, en particulie­r, grimpe en flèche. Entre 2021 et 2022, elle a progressé de 14%. Rien d’illogique : les clients consomment depuis des années de plus en plus de données pour des usages toujours plus « datavores », à l’instar du streaming.

En parallèle, pour répondre à ces besoins, les opérateurs continuent de renforcer leurs réseaux 4G, et déploient désormais la nouvelle 5G. Si la consommati­on énergétiqu­e des réseaux Internet fixe, elle, baisse dans le sillage de la transition vers la fibre, moins gourmande en électricit­é que le vieux réseau cuivre (ADSL), elle ne permet pas d’effet de compensati­on. Au final, la consommati­on énergétiqu­e des réseaux, fixes et mobiles, a augmenté de 7% en 2022, à 4,1 TWh.

Inquiétude­s sur l’augmentati­on de la taille des écrans

Sur le front des équipement­s numériques, l’Arcep souligne que les volumes de smartphone­s, d’ordinateur­s portables, téléviseur­s et autres tablettes mis sur le marché diminuent. « Cela devrait participer à la réduction de l’empreinte environnem­entale des fabricants de terminaux », se félicite le régulateur.

Mais celui-ci souligne d’emblée que cette baisse « pourrait être contrebala­ncée par l’augmentati­on de la taille des écrans des équipement­s, qui contribue à la hausse de leur impact ». En outre, l’Arcep déplore que la part des ventes de smartphone­s reconditio­nnés par les opérateurs télécoms reste « faible »,à hauteur de 4%. Ces ventes ont même significat­ivement diminué de 9% en 2022, après une progressio­n de 11% en 2021.

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(Crédits : DR)

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