L’ENTREPRISE
La CGT et la CFDT souhaitent que le système soit moins individualisé et que ce soit la durée d’exposition à la pénibilité des salariés assujettis à des travaux pénibles qui ouvre le droit à un départ à la retraite anticipée.
Cela risque de tanguer, tant le patronat est hostile à ces changements. In fine, il reviendra aux « politiques » de trancher, notamment en fonction de considérations financières. En tout état de cause, les régimes de retraite restant déficitaires, un rendez-vous spécifique sur ce dossier est d’ores et déjà fixé sur ce dossier pour la fi n de l’année.
Un beau programme, certes. Mais qui comporte une part de non-dit. Des décisions politiques, parfois douloureuses, vont devoir être prises pour réduire les dépenses. Mieux vaut, alors, déminer le terrain auparavant avec les syndicats et lâcher un peu de lest… Pour ne pas céder sur l’essentiel.&
Les PME, stars de l’été : François Hollande compte sur les PME pour relancer l’économie. Fiscalité, financement, réglementation, l’action du nouveau gouvernement en faveur des PME sera tous azimuts. Dès cet été, on assistera à un foisonnement de lois en leur faveur.
Enfants chéris des deux derniers quinquennats, les PME seront à nouveau au centre des attentions de la nouvelle majorité. Systématiquement – ou presque – opposées au CAC 40, les TPE et les PME auraient des vertus que l’on ne prête plus depuis longtemps aux mastodontes de l’économie française : une capacité à embaucher, à investir et à innover sur le sol français une répartition plus juste des bénéfices que dans les grandes structures, des relations humaines privilégiées…
Des modèles, en bref, comme le rappelait en substance le candidat socialiste devant la CGPME, le 2 avril. « Au regard de leur dynamisme, de leur poids économique […], je compte sur les PME pour redresser la France » , avait-il déclaré, quelques jours après que Laurence Parisot eut salué le bilan économique du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Une « sortie » de la présidente du Medef que François Hollande avait moyennement goûtée, mais dont il a su se saisir pour résumer la situation ainsi : d’un côté, le président sortant et le CAC 40 ; de l’autre, lui et les PME. Goliath contre David, en somme. Pour toutes ces raisons, le plan de bataille de François Hollande, intitulé « Pacte productif », est prêt depuis février. Il a été rarement retouché depuis.
Car François Hollande compte aller vite. Ses 100 premiers jours seront rythmés. Entre le 3 juillet et le 2 août, lors d’une session extraordinaire du Parlement, une nouvelle réforme fiscale sera examinée dans le cadre d’une loi de finances rectificative. Elle intégrera la modulation de l’impôt sur les sociétés : 35 % pour les grandes entreprises, 30 % pour les PME, 15 % pour les TPE. Une distinction sera faite entre les bénéfices réinvestis et ceux distribués aux actionnaires. Cette mesure réduirait de 3 milliards d’euros la charge fiscale des PME.
En août, le gouvernement élaborera la loi de développement économique et social avec, pour clé de voûte, la création d’une nouvelle banque publique d’investissement.
De quoi peut-il s’agir ? D’une banque de l’industrie ? Dans ce cas, elle existe déjà, depuis peu, sous le nom d’Oseo Industrie, dotée d’un budget de 1 milliard d’euros. Plus vraisemblablement, il s’agirait de créer une structure chapeautant CDC Entreprises, Oseo, FSI Régions. Les fonds récoltés via le livret d’épargne industrie viendront stimuler la force de frappe publique. Dans le cadre de cette loi, réveiller l’épargne des Français, notamment celle placée dans les contrats d’assurance-vie, est aussi un résultat espéré.
D’autres mesures seront intégrées à ce texte. Pour favoriser l’innovation, le prochain gouvernement compte recentrer le crédit impôt recherche sur les PME