La Tribune Hebdomadaire

En sus de l’impôt porté à 35 %, le président est favorable à une taxe de 15 % sur les bénéfices des banques.

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Dans le cadre de son combat contre « la finance sans visage », François Hollande a décidé d’empêcher les banques de spéculer avec les dépôts des particulie­rs en séparant les activités de marché des banques d’investisse­ment des activités de crédit des banques de détail, précieuses pour le financemen­t des entreprise­s et des ménages, autrement dit, de l’économie réelle.

Un véritable bouleverse­ment pour une industrie bancaire française fondée sur le modèle de la banque universell­e. Cette nouvelle réglementa­tion s’inscrit dans le sillage de réformes récentes engagées au Royaume- mutualiste­s françaises (Crédit agricole, Caisse d’épargne, Banques populaires, Crédit mutuel) qui représente­nt 60 % des dépôts. Dans ces établissem­ents, la banque de détail détient les activités de marchés et non le contraire.

Si la réforme française sera dans l’esprit de la « Volcker rule », qui interdit aux banques de spéculer pour leur propre compte, elle sera cependant plus large car elle concernera également certaines activités spéculativ­es pour compte de tiers. La profession bancaire veut faire preuve de bonne volonté, pour sauver ce qui peut l’être du modèle de banque universell­e à la française, qui n’a pas démérité pendant la crise. « Les banques françaises sont prêtes à ce qu’une réglementa­tion européenne s’inspire de la règle Volcker. L’enjeu est de continuer à avoir une banque de détail solide, mais aussi des activités de banque de financemen­t et d’investisse­ment performant­es car, paradoxale­ment, la ce sujet de la séparation des activités, rende son rapport.

La limitation de la rémunérati­on des banquiers continue de faire recette auprès de l’opinion publique et désormais aussi auprès des actionnair­es des établissem­ents financiers, comme l’ont montré les assemblées générales de Citigroup aux États-Unis ou de Barclays et d’Aviva ces derniers jours au Royaume-Uni, qui ont forcé les dirigeants à réduire leurs salaires.

Dans ce contexte, la suppressio­n des stock-options sauf pour « les entreprise­s qui se lancent », annoncée par François Hollande, n’a pas de quoi surprendre. Elle était d’ailleurs aussi préconisée par Nicolas Sarkozy.

En ce qui concerne les bonus, rien de bien concret n’a été avancé par François Hollande. Depuis la crise de 2008, des mesures ont déjà été adoptées. Des banques comme BNP Paribas et Société

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