Karine Berger en première ligne de la réforme bancaire
L’économiste Karine Berger figure en première ligne. Soutenue par Pierre Moscovici, elle est allée, durant la campagne électorale, à la rencontre des patrons de banque et de leur fédération, souvent accompagnée d’André Martinez, l’ancien dirigeant du groupe Accor. « Nous allons ouvrir des discussions avec l’ensemble des acteurs financiers en mettant en place des instances de concertation, probablement sous forme de groupes de travail » , confie Karine Berger. Michel Sapin, pressenti à la tête du ministère des Finances, et Jérôme Cahuzac, au Budget, suivront évidemment de près toutes les discussions. Parmi les banquiers, Emmanuel Macron, associé-gérant chez Rothschild, pourrait aussi être mis à contribution pour piloter les sujets de régulation financière à Bercy, qu’il a déjà fréquenté, ou à l’Élysée. Certains verraient bien en effet cet ancien inspecteur des finances occuper le poste de secrétaire général adjoint au « Château ». François Hollande pourrait également aller chercher l’inspiration du côté de Stéphane Boujnah, patron de la banque Santander en France et au Benelux, et ancien membre de la commission Attali. Ainsi que du côté de Matthieu Pigasse, directeur de la banque Lazard France, passé par la direction du Trésor et spécialiste des questions de dette souveraine, dont le soutien pendant la campagne n’est pas passé inaperçu. Henri de Castries, PDG d’Axa, son camarade de la promotion « Voltaire » à l’ENA, pourrait également avoir son oreille attentive. Si le clan Hollande a déjà rencontré Frédéric Oudéa, PDG de Société générale et président de la Fédération bancaire française (FBF), il devra négocier avec son successeur à la tête de la fédération à partir du mois de septembre. Selon la règle tacite de l’alternance, qui a prévalu jusque-là, ce devrait être un banquier « mutualiste », vraisemblablement Jean-Paul Chifflet, directeur général de Crédit agricole SA. Ariane Obolensky, directrice générale de la FBF, constitue elle aussi une interlocutrice privilégiée, tout comme Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France et de l’Autorité de contrôle prudentiel, gendarme des banques françaises. Ami proche de François Hollande, Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des marchés financiers, pourrait bien avoir à jouer les arbitres. Il s’est d’ailleurs déclaré, dans un entretien au magazine Acteurs publics, favorable à la création d’un secrétariat d’État à la Réforme financière, à la tête duquel il imaginerait Pascal Canfin, député européen EELV, qui en a lancé l’idée le premier. Pour ce dernier, auteur de « Ce que les banques vous disent… et pourquoi il ne faut presque jamais les croire », les arcanes des négociations européennes n’ont plus de secret. Un atout dans les dossiers qui s’annoncent sur les normes prudentielles bancaires Bâle III ou les produits dérivés notamment.&