La marge de manoeuvre d’angela Merkel est très faible sur le plan intérieur.
Pour autant, toutes ces ouvertures sont d’abord formelles. La marge de manoeuvre d’Angela Merkel est extrêmement faible sur le plan intérieur. Son électorat ne supporterait aucune relance de type keynésienne, aucun type d’Eurobond, aucune anicroche à la sacrosainte indépendance de la BCE. Bref, l’électeur conservateur allemand est allergique au programme de François Hollande. Un coup d’oeil à la presse de cette semaine outre-Rhin suffira à s’en convaincre. Or la seule force actuelle de la chancelière, ce sont ces électeurs traditionnels de la CDU et de la CSU qui, aujourd’hui, représentent entre 33 et 37 % de l’électorat. Tant qu’ils lui restent Certes, Angela Merkel est une pragmatique pure et dure. Pour parvenir à ses objectifs, elle est capable de brûler les idoles qu’elle avait érigées elle-même peu auparavant. C’est ce qui surprend toujours les observateurs internationaux. Elue en 2005 sur un programme « thatchérien », elle a gouverné à merveille jusqu’en 2009 avec les sociaux-démocrates. Elle avait alors organisé deux plans de relance d’envergure avant de se convertir aux baisses d’impôts massives au début de son alliance avec les libéraux, puis d’affirmer l’austérité à partir de mai 2010. Verra-t-on alors bientôt une Angela Merkel convertie à la croissance façon François CDU était à 31 % d’intentions de vote, selon le sondage hebdomadaire de Stern. Grâce à la fermeté affichée sur le nouveau traité budgétaire, les chrétiens-démocrates sont remontés jusqu’à 38 % en mars. Ils sont aujourd’hui à 35 %.