La Tribune Hebdomadaire

Pourquoi 2013 s’annonce risqué pour l’a380 d’airbus

- Fabrice Gliszczyns­ki

Qantas a repoussé la livraison de deux exemplaire­s prévus en 2013, Qatar Airways veut faire de même. Ce qui leur permettrai­t de disposer d’appareils avec des voilures sans problème. Vous avez dit microfissu­res ?

Sale temps pour l’A380. Après Qatar Airways, qui entend décaler ses livraisons de très-gros-porteurs – les premières étaient prévues en octobre 2013 –, Qantas a annoncé qu’elle repoussait également l’entrée dans sa flotte de deux exemplaire­s prévus début 2013. Leur livraison est désormais prévue en 2016-2017, celle des six autres, toujours en commande, est programmée en 2018-2019. Le prix catalogue d’un A380 est de 390 millions de dollars, dont l’essentiel est payé à l’avionneur à la livraison. Officielle­ment, la compagnie australien­ne justifie sa décision par une volonté de réduire ses investisse­ments. Une motivation qui semble donc différente de celle de Qatar Airways qui, elle, met en cause le manque de visibilité sur la résolution du problème des microfissu­res. « Nous allons devoir différer les livraisons d’A380 jusqu’à ce que la lumière soit faite » , avait indiqué le PDG de Qatar Airways, Akbar al-Baker. Alors que les cadences de production ont d’ores et déjà été réduites de 2,7 à 2,3 appareils par mois, comme l’a révélé latribune. fr, l’avionneur affirme pouvoir tenir son objectif de livrer une trentaine d’appareils en 2012. En tout cas, « on ne sait pas évaluer pour 2013 l’impact des microfissu­res », sur le programme A380, explique une source proche du dossier chez EADS. Aujourd’hui, sur les A380 en service, l’AESA, l’Agence européenne de la sécurité aérienne, demande

On ne sait pas évaluer pour 2013 l’impact des microfissu­res », sur le programme A380.

une source proche du dossier chez EADS . qu’en fonction d’un certain nombre de cycles (entre 1 300 et 1 700 décollages et atterrissa­ges), une réparation provisoire ( jointage) soit effectuée. En parallèle, Airbus a présenté à l’AESA une solution définitive pouvant être disponible au quatrième trimestre 2012. Cette solution sera donc livrée aux compa- gnies aériennes, qui pourront procéder aux modificati­ons le moment venu pendant les périodes classiques de révision. Mais les premiers appareils pouvant être livrés avec une voilure sans problème sont prévus fin 2013-début 2014, indique-t-on chez Airbus. Car les ailes des appareils prévus jusqu’à cette échéance sont déjà en cours de fabricatio­n… avec les défauts entraînant des microfissu­res. Aussi, une grande partie des compagnies aériennes devant prendre livraison d’un A380 en 2013 sait qu’il faudra apporter la solution ultérieure­ment. « Tout le monde veut attendre pour disposer de la nouvelle aile, prévue en 2014 » , explique un connais- seur du dossier. Airbus dit ne pas être dupe. « On sait bien que, au regard de la conjonctur­e morose, certaines compagnies vont prendre l’argument des microfissu­res pour tenter de reporter les livraisons. » Les négociatio­ns s’annoncent donc serrées… Lundi dernier, Airbus a indiqué avoir engrangé douze commandes d’avions en avril. L’avionneur européen a précisé par ailleurs avoir livré cent quatre-vingt trois appareils depuis janvier, parmi lesquels cinq très-gros-porteurs A380, dont il compte livrer une trentaine d’unités cette année. Au total, Airbus anticipe 600-650 commandes brutes d’avions en 2012, après son record de 1 608 en 2011, et 570 livraisons, contre 534 en 2011.&

Newspapers in French

Newspapers from France