Le réseau de Free Mobile couvre près de 1 Français sur 3
L’Agence nationale des fréquences a discrètement publié son rapport définitif sur la couverture du réseau du nouvel entrant.
Avec un mois de retard, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a remis au ministre de l’Industrie sortant, Eric Besson, le rapport que celui-ci lui avait commandé sur la « couverture effective » du réseau de Free Mobile, que contestaient certains opérateurs concurrents, SFR et Bouygues Telecom en tête. Ce rapport définitif, attendu pour le 30 mars et daté du 2 mai, a été mis en ligne très discrètement sur le site de l’ANFR. On y apprend que Free Mobile disposait, à la fin mars, de 979 antennes-relais déclarées comme mises en service, sur 1 770 stations en projet. L’ANFR les a toutes contrôlées et près de 80 % d’entre elles « ont rendu à la fois un service de voix et un service de transmission de données », conclut le rapport. Les antennes sont implantées de manière espacée, mais une simulation permet d’établir que le réseau de Free Mobile « présente le potentiel de couvrir 30,8 % de la population », en propre. « La couverture de ce réseau apparaît donc cohérente avec l’évaluation communiquée par l’Arcep » , le régulateur des télécoms (soit plus de 27 % de la population). Dans son rapport d’étape publié début mars, l’ANFR affirmait que le déploiement de Free Mobile semblait marquer le pas « depuis octobre » dernier : dans son nouveau rapport, elle observe que « les chiffres de mars 2012 font apparaître une relance du nombre de projets » d’antennes (76 en plus en un mois). Le gendarme des fréquences a également retiré ses commentaires – qui avaient fortement déplu aux dirigeants de Free qui le lui avaient fait savoir – sur le mode de déploiement du réseau « qui diffère de la logique classique » : l’ANFR répète que les antennes sont implantées « de manière espacée » et certaines sont isolées, mais elle relève que « ce choix peut résulter des freins au déploiement » . charge que la version de début mars, que Free estimait juridiquement attaquable, selon nos informations. Les dirigeants de l’opérateur ont reproché à l’agence des affirmations non étayées, des « jugements de valeur » contestables et d’avoir outrepassé la mission confiée par le ministre. Le rapport définitif, dont on ne sait quelle suite lui réserve le futur gouvernement, répond assez peu à la question de la couverture effective du réseau de Free Mobile. « Au stade actuel du déploiement de son réseau, la plus grande part des appels des abonnés de cet opérateur apparaît prise en charge par Orange » , indique-t-il, sans préciser de pourcentage du trafic : ce serait plus 95 %, selon les dernières estimations d’Orange, qui ne semble pas avoir été auditionné. « Cette situation est susceptible de perdurer jusqu’à ce que le réseau atteigne une couverture comparable à celle de son partenaire d’itinérance dans les zones principales de séjour de ses abonnés. » Mais le prochain audit de l’Arcep aura lieu dans trois ans, pour vérifier que Free Mobile respecte son obligation de couverture de 75 % de la population en janvier 2015.