« Angry Birds » : des piafs en colère… mais très rentables !
Une poule aux oeufs d’or, d é c i d é ment. Les « Angry Birds », ces « oiseaux en colère », qui sont les héros d’une série à succès de jeux pour smartphones, devraient voler vers de nouveaux records : la start-up finlandaise des créateurs du jeu, Rovio Entertainment, a pour la première fois dévoilé lundi ses résultats, qui révèlent des taux de rentabilité ahurissants. La jeune société, qui employait 224 personnes à fin 2011, contre seulement 28 un an plus tôt, s’est dotée d’un responsable des relations investisseurs, Anders Lindeberg, qui a confié à l’agence Reuters que « la société se prépare et se met en ordre de marche » , en vue d’une introduction en Bourse, sans en préciser l’horizon. Il y a peu, les dirigeants de Rovio avaient évoqué une cotation à New York ou à Hongkong, sans doute l’an prochain. Les courbes de croissance de cette société fondée en 2003, mais qui a vraiment décollé depuis 2009 avec l’essor de l’iPhone, sont explosives : le chiffre d’affaires aurait décuplé à 75,4 millions d’euros en 2011 et le profit avant impôts a atteint 48 millions d’euros, soit une marge de 64 %. Rovio ayant fortement développé les produits dérivés de ses personnages aux millions de fans, sous forme de peluches, d’étuis pour téléphone, etc., environ 30 % du chiffre d’affaires proviennent des royalties issues des licences. « 2012 s’annonce fantastique » , a déclaré Michael Hed, le directeur général de Rovio, à Reuters. Les différentes versions des jeux de Rovio, gratuites ou payantes, ont été téléchargées au total 648 millions de fois à fin 2011, et le nombre d’utilisateurs actifs par mois s’élevait à 200 millions en fin d’année, non loin des 240 millions du géant californien Zynga, spécialiste des jeux sur Facebook (FarmVille, MafiaWars). La déclinaison « Angry Birds Space » a été téléchargée plus de 50 millions de fois en 35 jours depuis son lancement en mars. En mars 2011, Rovio avait levé 42 millions de dollars auprès du fonds de la Silicon Valley Accel Partners et du fonds Atomico Venture de Niklas Zennstrom, le fondateur de Skype, sur la base d’une valorisation estimée à plus de 1 milliard de dollars. Selon le New York Times, Rovio se serait offert le luxe de rejeter une offre de rachat de plus de 2,2 milliards de dollars de la part de Zynga à l’été 2011. Selon Reuters, Rovio serait désormais valorisée « jusqu’à 9 milliards de dollars », soit 6,8 milliards d’euros. Soit à peine moins que son vénérable voisin Nokia, dont le siège se situe à quelques mètres de ses bureaux à Espoo, près d’Helsinki, et qui lui a mis le pied à l’étrier à ses débuts : actuellement, Nokia, faute d’avoir pris ce virage des applications sur mobile, ne capitalise plus que 8,8 milliards d’euros.