Pour l’allemagne, les euroobligations seraient le symbole même d’une prime au laxisme.
par le marché (dette rouge). Enfin, la troisième reviendrait à faire un « paquet » d’obligations émises par les pays. Une sorte de produit structuré mêlant différentes qualités de crédit pour tenter d’égaliser le taux payé. Devant la féroce opposition allemande, José Manuel Barroso n’a pas osé transformer ces propositions en projet concret, malgré l’insistance du parlement européen, qui a voté en février une motion réclamant de tels produits.
Outre-Rhin, les euro-obligations sont le symbole de cette « union de transferts » dont on ne veut pas. Bruxelles a beau affirmer que ces obligations seront liées aux plus strictes conditions budgétaires, l’Allemagne ne veut pas payer pour voir : elle bénéficie de la « fuite vers la qualité » des investisseurs, et un taux mutualisé lui coûterait cher. Selon l’institut Ifo, avec un « Bund » à 10 ans à 2,6 % (il est aujourd’hui bien plus bas), la facture pour l’Allemagne s’élèverait à 47 Mds d’euros par an. Alors même que Berlin est le bon élève budgétaire de l’Europe.
On craint aussi un « socialisme de la dette », comme le dit le président de l’institut IW de Cologne: en baissant les taux pour les plus « laxistes », on ôterait la sanction du marché et l’on ferait payer les déficits des uns par les excédents des autres. Désormais, les projets se limitent principalement à des mutualisations ponctuelles et ciblées, comme dans le cas du MES ou, s’ils voient le jour, des « Projectbonds » chers au nouveau gouvernement français.