Le rythme de financement du logement social est contraint par l’offre, plus que par les financements. »
gouverneur de la Banque de France
qu’à un manque de financement. Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, va dans le même sens : « Il faut que le financement suive ce qui est effectivement le besoin de financement du secteur du logement social » , a- t - i l indiqué. Or, « aujourd’hui, nous avons, me semble-t-il, un rythme de financement du logement social qui est contraint par l’offre plus que par les financements » , ajoute-t-il. Plusieurs acteurs de terrain ne sont pas de l’avis des grandes instances bancaires. Selon eux, il y a et il y aura du foncier disponible pour bâtir des logements sociaux. « Il y a d’abord beaucoup de friches urbaines aux alentours des grandes agglomérations » , note JeanBaptiste Eyraud, de l’Association droit au logement (DAL). « Et François Hollande s’est engagé à livrer des terrains qui appartiennent à l’état pour construire des logements sociaux » , indique-t-il. En outre, l’argent du livret A ne sert pas qu’à construire, il permet aussi « aux organismes HLM d’acheter des immeubles et de les transformer en logements sociaux » , précise Jean-Baptiste Eyraud. Les prêts au logement social financés par le livret A, « sont également destinés à la réhabilitation des bâtiments, et Reste que le doublement du plafond du livret A sera, de l’avis de ces deux experts, « indispensable » à François Hollande s’il veut atteindre l’objectif de créer 150 000 logements sociaux par an pour satisfaire une partie des ménages éligibles (1,2 million) et demandeurs de logements sociaux. Il sera d’autant plus indispensable que les prêts financés par le fonds d’épargne de la CDC, principalement alimenté par le livret A, sont de moins en moins alloués au logement social, note Jean-Philippe Gasparotto. « En 2011, il y a eu pour la première fois moins de prêts accordés au logement social qu’aux autres emplois » traditionnels du fonds d’épargne, indique-t-il. Les collectivités locales ont notamment bénéficié d’une enveloppe exceptionnelle de 5 milliards d’euros en 2011, provenant du fonds d’épargne. Oséo, des infrastructures ferroviaires ou des centres de traitement des eaux ont également pu profiter des liquidités du bras armé de la CDC pour financer les projets d’intérêt général.