La Tribune Hebdomadaire

Pour le calcul de L’ISF, le « foyer fiscal » s’impose aux couples, même non mariés, en concubinag­e notoire.

- L.E.D.C

Certains contribuab­les cherchent parfois à jouer la carte du « pas vu, pas pris ». D’autres ignorent qu’ils sont théoriquem­ent imposables. Une omission qui peut s’avérer douloureus­e si le fisc retrouve leur trace…

and prend-on conscience que l’on est imposable à l’ISF ? La question pourra sembler incongrue aux ménages modestes qui peinent à faire revenir au vert leur solde bancaire, et à l’immense majorité des Français ; 50 % d’entre eux disposent d’un patrimoine inférieur à 150 000 euros.

Mais elle est loin d’être anecdotiqu­e pour bon nombre de propriétai­res d’une résidence principale ou secondaire… Si ces dernières sont situées dans l’une des grandes villes métropolit­aines (Paris en tête) ou des quelques régions touristiqu­es « haut de gamme » (l’île de Ré reste, de ce point de vue, emblématiq­ue), qui ont connu une véritable flambée des prix ces quinze dernières années, le seuil fatidique du 1,3 million d’euros – et surtout, des 790 000 euros des barèmes antérieurs – peut facilement être dépassé.

Or, cette « richesse théorique » et le passage au statut d’imposable à l’ISF, tous les propriétai­res n’en ont pas forcément conscience. Soit parce péréquatio­n en fonction du nombre de membres du foyer fiscal…

D’autres contribuab­les ont une approche différente : considéran­t que leur patrimoine est « limite », ils pensent qu’il est plus judicieux de ne pas attirer l’attent i on, et jouent la carte du « pas vu, pas pris ». Conséquenc­e : beaucoup d’assujettis théoriques à l’ISF omettent d’effectuer une déclaratio­n.

Mais, que ce soit par ignorance ou par calcul, le risque est identique : si l’administra­tion considère qu’un patrimoine est imposable (et elle dispose des moyens de recoupemen­t nécessaire­s…), elle peut lancer une procédure de contrôle. Et effectuer des rappels d’impôt sur l’année en cours et les six années précédente­s… En outre, les redresseme­nts seront assortis de lourdes majoration­s : intérêts de retard, majoration pour non-dépôt dans les délais légaux, pénalités en cas de mauvaise foi avérée (40 %).

Une autre « technique » à risque consiste à faire une déclaratio­n i ncomplète. Si le contribuab­le « oublie » de signaler un bien lui appartenan­t, l’administra­tion dispose, là encore, d’un délai de six ans pour effectuer des redresseme­nts et réclamer des pénalités. Ce délai tombe toutefois à quatre ans pour les biens correcteme­nt déclarés.

Enfin, minorer volontaire­ment la valeur des biens est, elle aussi, passible de sanctions. L’administra­tion tolère une marge d’erreur (de 10 %), mais uniquement en cas de bonne foi reconnue. Sinon, des intérêts de retard seront exigibles. Et l’addition sera encore plus salée…& que l’idée de procéder à l’évaluation régulière de leur patrimoine (actifs moins dettes) n’est pas inscrite dans leur logiciel interne. Soit par simple ignorance de la loi : beaucoup ne savent pas que, à la différence de l’impôt sur le revenu, le « foyer fiscal » au sens de l’ISF s’impose aux couples même non mariés, en concubinag­e notoire. Et que le patrimoine imposable est le patrimoine commun pris dans sa globalité (y compris, le cas échéant, celui des enfants mineurs), sans mécanisme de

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