Faut-il saisir une chance de redonner de l’air à l’économie française en explorant le potentiel des gaz de schiste ? Ou bien faut-il stopper toute recherche, compte tenu des risques potentiels pour l’environnement ?
croissance économique fondée sur les énergies renouvelables. Si l’on suit cette conception, il faut donc stopper définitivement toute exploration, refermer le dossier et concentrer nos efforts sur le développement du solaire et de l’éolien, seuls garants d’une croissance durable. La question qui se pose aux pouvoirs publics est donc d’une brutalité redoutable : faut-il saisir une chance de redonner de l’air à l’économie française en explorant le potentiel réel des gaz de schiste, en y trouvant, au passage, une source nouvelle de revenus pour les collectivités locales ? Ou bien faut-il stopper toute recherche et tous travaux sur le sujet, compte tenu des risques potentiels pour l’environnement ? D’un côté, le lobby des entreprises énergétiques appuie fort dans le sens d’une reprise de l’exploration, en se fondant sur l’exemple des États-Unis. De l’autre, les défenseurs de l’environnement jouent sur la méfiance d’une partie de l’opinion visà-vis de ces entreprises et sur un certain rejet du discours technique, aussi pertinent soit-il. Le principe de réalité, les turbulences dans lesquelles va entrer l’économie française, l’urgence de trouver des relais de croissance, devraient inciter le gouvernement à rouvrir le dossier, soit au titre du redressement productif d’Arnaud Montebourg, soit dans le cadre de la mission de Louis Gallois sur la compétitivité de l’industrie. Sans compter que cette nouvelle source d’énergie pourrait être une réponse, à moyen terme, à la problématique du prix du gaz, dans laquelle la France est engluée. Cela fait beaucoup de raisons de ne pas laisser mourir le dossier…