Selon les dernières estimations du FMI, un même titre est en moyenne prêté 2,4 fois.
extrêmement fragmentée. Ainsi, la décision d’obliger les émetteurs de titrisation à garder au moins 5 % de celle-ci sur leur bilan a été prise par le G20, mais elle n’est toujours pas appliquée aux États-Unis. Quant à la labellisation de la « bonne » titrisation, elle existe, mais elle est loin d’être harmonisée. Des standards différents sont appliqués de part et d’autre de l’Atlantique. En Europe, un label privé, le PCS (Prime Collateralised Securities), a été lancé en juin, en vue de garantir « la qualité, la transparence, la simplicité et la standardisation » des produits titrisés. Mais il cohabite avec les labels publics accordés par la Banque d’Angleterre ou la BCE . Ces deux banques centrales demandent en effet que les titrisations qu’elles acceptent en collatéral pour leurs opérations de refinancement soient transparentes et respectent certains critères.
4. Le prêt de titres et les opérations de pension ( repo)
Depuis 2007, le prêt de titres et la pension livrée jouent un rôle essentiel dans la liquidité des marchés. Ils constituent pour les emprunteurs – sociétés de gestion, fonds de pension, compagnies d’assurance, ou tout acteur possédant de grandes quantités de titres – une source importante et peu chère de financement. De quoi même, parfois, appuyer la performance des fonds en période de décollecte. Mais ces opérations inquiètent les régulateurs car elles peuvent entraîner une augmentation rapide de l’effet de levier des entités du secteur bancaire parallèle.
« Le prêt-emprunt de titres est une activité très procyclique qui peut fragiliser les acteurs du sys- tème bancaire parallèle » , estime l’analyste de Finance Watch, Frédéric Hache. « Contrairement aux banques qui se financent essentiellement par les dépôts, le passif d’une entité qui se finance de cette façon sera soumis aux fluctuations de la valeur de marché des actifs apportés en collatéral » , explique-t-il. Ainsi, en 2011, les doutes sur la solvabilité des États européens ont affecté le marché obligataire, mais aussi celui du repo.
« Outre le risque de levier excessif qui peut être généré par les prêtsemprunts de titres, il faut aussi fient ou s’il se livre à des activités qui relèvent du shadow banking, par exemple le prêt de titres. « Il vaut mieux raisonner par activité que par entité » , explique le secrétaire général adjoint de l’AMF, Édouard Vieillefond. Les superviseurs privilégient une approche multicritère et prennent en compte la taille des entités, mais aussi leurs interconnexions, le type de produits gérés, ainsi que les techniques utilisées. « Tous les ETF ou fonds ne relèvent pas forcément du shadow banking, mais s’ils pratiquent le prêt emprunt de titres ou s’ils ont recours à des produits dérivés, ils devraient être considérés comme partie prenante du système bancaire parallèle » , remarque Édouard Vieillefond. Ainsi, un fonds equity comme Blackrock aurait de fortes chances d’être « capté » par les régulateurs en raison de sa taille, tandis que Pimco le serait aussi probablement, mais parce qu’il investit sur de la dette.&