Et les stocks de voitures gonflaient, gonflaient…
Les concessionnaires lancent un cri d’alarme. Le niveau des stocks de véhicules neufs est aujourd’hui en France de 4 à 6 mois, soit plus du double de celui de l’an dernier. Du jamais vu.
A, explique à latribune.fr Olivier Lamirault, président de la branche des concessionnaires du CNPA (Conseil national des professions de l’automobile). Le CNP A publie du coup une lettre ouverte de protestation aux constructeurs. « La situation apparaît comme sans précédent dans l’histoire de la distribution automobile française » , affirme le courrier. « Comment une diminution d’activité peut-elle être accompagnée d’une hausse des stocks ? [...] Ces infusions de véhicules mettent en danger la viabilité de nos affaires » , signale le CNPA. Le marché automobile français est en crise. « Beaucoup de constructeurs ont chargé les réseaux pour lerte sur le niveau des stocks de voitures neuves ! Alors que le gouvernement devrait dévoiler cette semaine un plan pour l’industrie automobile, les concessionnaires des marques automobiles lancent un cri d’alarme. « Le niveau des stocks de véhicules neufs est aujourd’hui en France de 4 à 6 mois, soit plus du double de l’an dernier à la même époque. Un niveau sain, c’est deux mois de stocks » améliorer leurs niveaux de trésorerie en fin d’année dernière. Le problème, c’est que les stocks ne se sont pas résorbés, loin de là » , précise Olivier Lamirault. Les constructeurs poussent la production pour faire tourner les usines et obligent les concession- naires à acheter des véhicules que ceux-ci n’arrivent pas à écouler, faute d’acheteurs. « On a des stocks importants alors que les ventes chutent [-14,4% au premier semestre] » , souligne notre interlocuteur. « Il n’y a plus personne dans les concessions » , se lamente pour sa part un constructeur de haut de gamme, « sauf pour les modèles les plus chers » . « Nous sommes obligés de pousser les ventes de véhicules de démonstration, pour faire du chiffre » , reconnaît un importateur. Des modèles à marges nulles qui se retrouveront en faux véhicules d’occasion zéro kilomètre ! Partout, le son de cloche est le même, comme nous avons pu le constater en interrogeant des représentants de plusieurs marques lors des 24 Heures du Mans Classic. « Le hic, c’est que les ventes de véhicules neufs, de voitures d’occasion et l’activité après-vente chutent simultanément » , précise Olivier Lamirault. L’activité des ventes de voitures d’occasion a « reculé de 3 à 4 % au premier semestre » , précise-t-il. Quant à l’après-vente, qui génère une bonne partie des marges des concessionnaires, surtout chez les marques françaises, « elle se casse la figure avec une baisse de 7 à 8 % au premier semestre » ! « Nous sommes saisis par un nombre croissant de nos collègues, indique Olivier Lamirault dans sa lettre ouverte, qui craignent de ne pas pouvoir faire face à leurs échéances de trésorerie au cours des mois d’été. »