CDC : que les gros salaires lèvent le doigt !
Jean-Pierre Jouyet, nouveau patron de la Caisse des dépôts, a promis un effort salarial. Les dirigeants des filiales feront-ils de même ? Tour d’horizon des rémunérations des patrons des sociétés cotées dans le groupe.
Auditionné par la commission des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat avant sa nomination définitive à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), JeanPierre Jouyet a évoqué l’évolution de son salaire, promettant une « modération salariale » et précisant qu’il percevrait « une rémunération fixe égale à celle existante, à l’exclusion de toute part variable, de toute prime personnelle et de tout jeton de présence » . Cet exemple sera-t-il suivi par les plus gros salaires de cette noble maison ? Autrement dit, les patrons de filiales se mettront-ils facilement aux nouvelles normes imposées par le gouvernement Ayrault ? Nouvelles normes qui limitent à 450 000 euros par an le salaire maximal d’un dirigeant d’entreprise publique. La Caisse des dépôts compte un nombre incalculable de filiales et de métiers différents. Mais on peut facilement faire le point sur les rémunérations des dirigeants de filiales cotées, compte tenu des obligations légales de publication des revenus dans les rapports annuels. Côté CNP, détenue à hauteur de 40 % par la CDC, Gilles Benoît, le directeur général sur le point d’être remplacé, a touché l’an dernier un peu plus de 1 million d’euros, grâce notamment à un fixe de 580 000 euros et une partie variable de 319 000 euros, le solde provenant de jetons de présence. Son remplaçant doit bientôt être nommé. Cette arrivée devrait faciliter la mise en place d’une rémunération en adéquation avec les nouvelles normes.
De son côté, le président d’Icade, la foncière de la CDC détenue à ce jour à 56 %, Serge Grzybowski, a touché 734 000 euros l’an passé dont un fixe de 400 000 euros et une partie variable de 329 000 euros. Une rémunération en hausse de 12 % par rapport à l’année précédente. Il pourrait donc se faire tirer l’oreille pour abaisser ses émoluments. Tout dépendra sans doute de l’évolution du schéma de reprise de la foncière Silic, opération en cours et contestée par certains actionnaires minoritaires de Silic… Dominique Marcel, à la tête de la Compagnie des Alpes, a touché, selon le document de référence du groupe détenu à 39,81 % par la Caisse, 560 000 euros avec un fixe de 360 000 euros et une partie variable de 177 500 euros. Niveau de rémunération pas très éloignée de la norme nouvellement imposée. Quant au président du Fonds stratégique d’investissement (FSI), Jean-Yves Gilet, il toucherait 900 000 euros annuellement avec un fixe de 600 000 euros, le solde correspondant à la partie variable. Tous ces hauts salaires vont donc devoir… s’adapter.