Nexans au plus bas depuis trois ans
Rares sont les sociétés françaises à posséder comme actionnaire principal un groupe sud-américain. C’est pourtant le cas de Nexans, le numéro deux mondial dans l’industrie du câble, détenu à 20 % par le chilien Madeco. « Nous avons un accord avec eux pour qu’ils ne montent pas au-dessus des 22,5 % » , indique le directeur financier du groupe Nicolas Badré. Nexans segmente son activité via trois métiers que sont la transmission, distribution (infrastructures d’énergie et infrastructures télécoms), les distributeurs et installateurs (activités bâtiment et réseaux locaux) et enfin un pôle de câbles industriels. Tout cela représente un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 7 milliards d’euros, avec une forte présence en Europe (46 %) mais également une activité en Amérique du Nord (16%), en Amérique du Sud (13%) ou encore en Asie (14%) et au Moyen-Orient (11%). « Nous avons renforcé récemment notre présence aux États-Unis via l’acquisition d’Amercable, le leader nord-américain des câbles pour les équipements miniers et l’industrie du pétrole et du gaz. Cela a légèrement augmenté notre endettement, qui avoisine 35% de nos fonds propres » , poursuit le directeur financier du groupe. Le premier semestre sera décevant, comme l’a récemment annoncé Nexans, avec une marge opérationnelle prévue de 3,5% contre 5 % au premier semestre 2011. Ce retrait est notamment dû à un retard dans la haute tension sous-marine. « Mais le second semestre sera meilleur » , ajoute Nicolas Badre. L’action vient de connaître une purge assez sévère, perdant en effet plus de 30 % depuis le début de l’année et 50 % en un an. Sa capitalisation, actuellement de 795 millions d’euros, est ainsi retombée à son plus bas niveau depuis trois ans. Du coup, les ratios boursiers du groupe sont revenus à des niveaux jugés attractifs par certains analystes, comme la Société générale qui a un objectif de 44 euros, offrant une perspective d’amélioration de l’ordre de 60 %. Par rapport aux cours actuels, l’action offre un rendement de 4 % avec un price-to-book (capitalisation boursière sur fonds propres) de l’ordre de 0,4. Mais encore faut-il que les investisseurs retrouvent confiance dans le titre.